Visite de L’exposition « La France d’Avedon »
sur le site François Mitterrand
de la Bibliothèque nationale de France
Un peu plus de dix ans après la mort de Richard Avedon, la Bibliothèque nationale de France propose cette exposition qui met bien en valeur l’œuvre de ce brillant personnage, qui était fasciné par la Belle Époque, les mondes de Proust et de Cocteau, photographe qui a fixé le langage de la mode pour le derniers tiers du XXème siècle. Plus qu’un photographe, c’est un artiste complet et complexe. L’exposition propose le parcours d’un homme moderne qui réfléchit sur les différents champs des arts visuels. Richard Avedon (1923-2004) a eu pendant un demi-siècle, une relation fervente avec la France. Pour la première fois, ce lien singulier est exploré dans une exposition qui donne à voir le rôle de cet attachement dans son œuvre. A partir des années 1940, il est venu photographier les collections de mode à Paris pour le magazine Harper’s Bazaar, puis plus tard ses portraits et reportages pour le magazine Egoïste dans les années 1980. Avedon n’a cessé de renouveler et d’enrichir son travail photographique, par le biais d’autres formes : le cinéma, le livre, le magazine ou la danse. À travers quelque deux cents pièces, l’exposition raconte cette histoire d’amour et de création, en trois temps.
Funny Face
Le premier temps de l’exposition est dédié au film Funny Face (Drôle de frimousse) réalisé en 1957 par Stanley Donen. Le film, dont Avedon a été le « consultant visuel », largement tourné en France, s’inspire de sa carrière comme photographe de mode à Paris. Avedon a apporté au cinéma les techniques de la photographie, qui était un domaine beaucoup plus expérimental. L’exposition met ensuite en avant une série de portraits en noir et blanc de personnalités françaises saisies par l’objectif de l’artiste : de Jean Cocteau, Pablo Picasso, Coco Chanel, à Jeanne Moreau ou encore Catherine Deneuve, images icônes dont un grand nombre est resté gravé dans la mémoire collective.
Lartigue
Mais le cœur de l’exposition est un livre, Diary of a century, conçu et mis en page par Avedon. Celui-ci a découvert l’œuvre de Jacques-Henri Lartigue en 1963 lors de la première exposition que lui a consacré le Museum of Modern Art (MoMA), à New York. Lartigue, alors peu connu, est vu comme un photographe amateur de génie, une sorte de témoin nostalgique. Au cours des années qui suivent, Avedon s’est rendu compte que Lartigue écrit et dessine depuis toujours et que son œuvre excède de très loin la connaissance que le public en a. Il le rencontre en 1966 et ainsi naît le projet d’écrire l’histoire de la vie de Lartigue à travers son journal et de montrer son œuvre du XXe siècle. Il est venu à Paris et s’est consacré, pendant trois ans, à l’édition de l’ouvrage, qui a contribué à faire reconnaître le travail de Lartigue dans le monde entier.
Egoïste
Enfin, l’exposition met en lumière la collaboration du photographe avec le magazine Egoïste à travers une deuxième série de portraits de personnalités françaises, Yannick Noah, Sylvie Guillem, Daniel Cohn-Bendit, Marguerite Duras… Mais Nicole Wisniak, sa fondatrice, l’engage surtout pour des projets originaux et créatifs. Pour la première fois, il saisit, en direct, des images d’un moment historique, celui de la chute du mur de Berlin. Le parcours de l’exposition s’achève en 1991 avec le Bal Volpi à Venise, une série photographique qui met en scène le déclin du « vieux monde » proustien, comme pour boucler la boucle.
Encore une fois, Cette exposition, mettant l’accent sur l’hybridité de l’art est une vraie réussite, la BnF nous donne à tous ainsi à voir pour mieux comprendre et nous enrichir. LA CULTURE POUR TOUS.