Diocèse de Paris – Ces prêtres, mémoire de l’Église de Paris — II – P. Maurice Fourmond

Ils sont la mémoire du diocèse de Paris et de son histoire, riche et parfois mouvementée. En Notre dame de Paris 1cette fin d’année, Paris Notre-Dame vous propose les portraits de huit prêtres parisiens, ordonnés il y a plus de quarante ans. Chacun à leur manière, ils résument ce qui, pour eux, a été le cœur de leur sacerdoce.

je vous ferai chaque jour partager l’histoire de l’un d’entre eux. C’est le deuxième aujourd’hui. En pensant à nos spiritains, (Les Pères de Robillard, Kraemer, Hoareau, Billaud, Maillot et Guillemot) en plus de nos formations diverses. Ils ont structuré nos vies en nous introduisant dans la grande école de l’humanité, ou la seule valeur est l’amour, aimer les autres.

II P. Maurice Fourmond

91 ans, 66 années de sacerdoce

« Je crois que ce qui compte avant tout dans l’Église, c’est son peuple, pas sa hiérarchie »

Il se présente sans aucun signe distinctif si ce n’est ce large sourire franc aux lèvres. Le col romain a laissé place à celui d’une chemise à petits carreaux ressortant d’un pull en laine rouge foncé. « On pourrait vous appeler “Monsieur” », lui glisse-t-on. « Tant mieux ! Je ne veux pas que l’on m’aborde par ma fonction », explique, malicieux, le P. Maurice P. Maurice Fourmond.jpgFourmond, l’un des rares prêtres exclaustrés de la Congrégation du Saint-Esprit à l’époque où un certain P. Marcel Lefebvre vient d’être élu supérieur général. « Il m’était impossible de rester dans une congrégation où le supérieur s’opposait à l’autonomie des Africains », explique-t-il. Après l’Afrique et Chevilly-Larue (Val-de-Marne), il débarque, en 1964, à Paris, sa petite valise à la main. La même, à quelques détails près, qu’il avait embarquée, fin septembre 1944, pour entrer chez les Spiritains. À l’époque, son père, l’un des chefs de la Résistance d’Alençon (Orne), vient tout juste de rentrer de déportation. Maurice lui annonce son départ, poussé par cette « volonté absolue de devenir prêtre missionnaire en Afrique ».

Vingt ans plus tard, le P. Fourmond découvre la vie pastorale. À St-Jacques du Haut-Pas (5e) d’abord où, précédant la mise en place des conseils pastoraux, il monte une équipe de concertation entre prêtres et laïcs pour « porter ensemble la responsabilité de la communauté », puis à Ste-Marie des Batignolles (17e), à Ste-Geneviève des Grandes-Carrières (18e) et, enfin, à St- Hippolyte (13e). Très vite, il y prend goût. « Parce que j’aime profondément les gens, confie-t-il. Je crois que ce qui compte avant tout dans l’Église, c’est son peuple, pas sa hiérarchie. »