Curepipe : Bordel de ville?!- de JEAN PIERRE LENOIR

Lorsque je me suis arrêté mardi matin devant l’Hôtel de Ville de Curepipe, ou ce qu’il en reste, j’ai été partagé entre un sentiment de rage et de résignation …

La rage, tout d’abord, m’a fait dire en mon for intérieur, «Mais b….. de m…., n’y a-t-il personne dans ce pays pour prendre les devants de la rénovation de ce bâtiment historique? N’y a-t-il que des assassins patentés de notre patrimoine au sein des autorités incompétentes? » Puis la résignation devant ce cauchemar patenté qu’est devenue cette belle et élégante bâtisse : «À défaut de trouver un sauveur pour l’Hôtel de Ville, ne pourrait-on pas, parmi ces assassins qui s’ignorent, en trouver un plus cruel que les autres pour euthanasier cette maison afin d’abréger nos souffrances?…»

En attendant, je supplie les autorités irresponsables d’enlever des rues de Curepipe tous ces poteaux indicateurs qui indiquent la voie à suivre aux touristes de passage dans les hauts pour se rendre à l’Hôtel de Ville…

Il y a encore quelques mois, des prélarts jetés au hasard du toit par une main secourable donnaient bonne conscience aux autorités irresponsables. Aujourd’hui, des arbres, eh oui!, ont commencé à pousser sur le toit en bardeaux. Le plafond de la varangue est défoncé et commence à s’écrouler. Fort heureusement pour moi, des semblants de barrages aussi pourris et minables que notre volonté d’agir m’ont interdit l’accès à l’intérieur du bâtiment car le spectacle doit être franchement horrible. Le point de non-retour n’a-t-il pas déjà été atteint ?

Rénovation à Rs 135 millions

En décembre 2016, une réponse à une question posée sur la rénovation de l’Hôtel de Ville avait été déposée à l’Assemblée nationale. Elle stipulait que la rénovation coûterait… 135 millions de roupies.

Choisi par les autorités incompétentes pour la rénovation, le cabinet de consultants Desai attendait toujours le feu vert du Project Plan Committee.

Cette maison, qui s’appelait jadis la Malmaison, avait été transposée de Moka en 1902, et reconstruite à l’identique par des gens qui avaient alors le sens de l’esthétique et de la préservation des belles choses. Aujourd’hui, dans le domaine public, l’esthétique n’est plus qu’un vague souvenir, l’entretien une fonction inconnue et la cacophonie totale dans les esprits devenus irresponsables…

« J’irai cracher sur vos tombes », disait le grand Boris Vian en 1947. Ne pourrait-on, afin de permettre aux gens dégoûtés et écœurés par tant d’incurie criminelle d’en faire de même, inscrire les crimes patrimoniaux commis sur les sépultures des irresponsables qui en étaient responsables au moment des crimes ?

Le point de non-retour ayant été atteint en matière de non protection de notre patrimoine, qu’on puisse au moins garder traces de ces crimes dans les cimetières, ou ce qu’il en restera bientôt .

J’ai été aussi très surpris, de constater cet abandon manifeste du patrimoine, l’an dernier.

Rose-Hill – 16 Novembre 2017.

images de RoseHill.jpgRose-Hill,

ma belle ville,

tu fais battre mon cœur par ta simplicité,

tu y demeures par ton unicité.

Rose-Hill, avec son emblématique « Plaza » qui rejaillit de l’ombre, l’énigmatique théâtre, berceau des plus grands barytons et comédiens de l’océan Indien, se livre à nous. Depuis de nombreuses années, les Le Plaza.jpgdifférentes forces municipales se sont acharnées pour tenter de sauver cette  belle de Rose-Hill, vestige des années 30. Fermé depuis 2004, le Plaza est aujourd’hui en état de restauration.  La cour continue de vivre avec les jeunes qui se rencontrent et les occasionnels  skateurs du coin aussi  les jeunes couples venus « fer un petit  gaté » sur les marches du célèbre théâtre.  Le Plaza c’est  un demi-siècle de vie théâtrale, et de musique pouvait accueillir 1,500 personnes. C’est là que j’ai entendu Jacques Brel. Preuve tangible,  que le Mauricien et la Mauricienne d’antan aimaient  la culture et les belles choses, ici, le théâtre  dans les meilleures conditions.
“Le Plaza a été le centre névralgique des jeunes intellectuels, amateurs d’art et de politique notamment”, « les militants  koltar”, qui s’y  rendaient pour tenter deLe Plaza 1.jpg révolutionner l’île Maurice.  Dans la salle des fêtes, des somptueux mariages s’y tenaient. Le Plaza reste le symbole d’une île Maurice jeune, fraîche et cultivée.  C’est encore  le paradis des amoureux, ils étaient partout, sur les bancs, les escaliers en pierre ou assis l’un à côté de l’autre au cinéma… Ce beau jardin et des fleurs qui donnaient à RoseHill un air de paradis sur Terre. Que de beaux et doux souvenirs  de toi Rose Hill.

Le Montmartre, haut lieu spirituel au cœur de Rose-Hill, tenu pendant longtemps par les montmartre de RosehillSoeurs de Marie Réparatrice, c’est un lieu  de prière et d’adoration aujourd’hui géré par le Diocèse de Port-Louis, sous la responsabilité d’un prêtre, entouré par une Equipe d’Animation. Le Montmartre est un lieu d’accueil, un lieu d’écoute et de prière. Le Saint-Sacrement est exposé 7 jours sur 7 de 6h00 a 17h00. Le Centre de retraite peut accueillir une centaine de personnes. Plusieurs volontaires se mettent au service de tous, gratuitement dans la joie.

 L’acte de naissance de l’église  Notre Dame de Lourdes indique le 11 février 1900. C’est Mgr William Scarisbrick, évêque du diocèse qui inaugura une chapelle en bois  en 1880 et qu’il dédia à Notre Dame de Lourdes en l’honneur de la vierge de la grotte de Massabielle.  Mais les Rose-Hilliens n’allaient pas se contenter d’une chapelle. Ils voulaient une paroisse. En juin 1888, ils lancèrent une pétition à Notre dame de lourdes.jpgl’évêque, Mgr Léon Meurin réclamant une scission du territoire de St. Jean par la création d’une paroisse dédiée à Notre Dame de Lourdes. Après deux années de réflexion, l’évêque fit appel à ses confrères Jésuites. Il confia donc à la Compagnie de Jésus la future paroisse de Rose-Hill, d’autant plus que ces derniers s’étaient installés à la Résidence St. Ignace. Le curé était Cyprien Bruel, et dans l’après-midi du mardi 4 novembre 1890, le conseil de fabrique de St. Jean approuva la naissance de cette paroisse. La construction de l’église n’était pas évidente, eu égard des contraintes financières. Malgré tout en 1879. S’ouvrit le chantier. L’église fut construite par tronçons, et en 1899, les travaux furent achevés. Le samedi 10 février le père Victor Malaval, supérieur des pères Jésuites bénit l’édifice à 5 h 30 du matin. L’inauguration solennelle se déroula le lendemain dimanche 11 février, jour de la fête patronale.