Banque mondiale – Eau.

EauL’essor démographique et la croissance économique n’ont jamais autant pesé sur les ressources en eau. En se basant sur les pratiques actuelles de consommation, on estime que la planète sera confrontée d’ici 2030 à un déséquilibre de 40 % entre l’offre et la demande mondiale en eau.

La santé, l’alimentation, la production d’énergie, la gestion de l’environnement et la création d’emplois en sont éminemment tributaires. La disponibilité et la gestion de l’eau ont un impact sur de nombreux aspects, de la scolarisation ou non des filles défavorisées à la salubrité des villes ; elles jouent également sur la capacité de résistance d’industries en essor ou de villages pauvres face à des situations d’inondation ou de sécheresse.

La sécurité hydrique figure toujours au nombre des principaux risques mondiaux (a) en termes d’impact sur le développement et elle jouera un rôle essentiel dans la réalisation des Objectifs de développement durable. En effet, la communauté mondiale ne sera pas en mesure de relever les défis du développement de notre siècle — développement humain, villes vivables, changement climatique, sécurité alimentaire, sécurité énergétique — si elle ne parvient pas à améliorer la gestion des ressources en eau et à garantir l’accès à une eau saine et à des services d’assainissement.

Or la sécurité hydrique demeure un défi pour de nombreux pays en proie à des difficultés importantes dans le secteur de l’eau et qui touchent tous les pans de leur économie. L’essor démographique et la croissance économique n’ont jamais autant pesé sur les ressources en eau. En se basant sur les pratiques actuelles de consommation, on estime que la planète sera confrontée d’ici 2030 à un déséquilibre de 40 % entre l’offre et la demande mondiale en eau. Aujourd’hui, 70 % des prélèvements en eau sont consacrés à l’agriculture. Pour nourrir 9 milliards d’êtres humains à l’horizon 2050, la production agricole devra augmenter de 60 % et les prélèvements en eau de 15 %. Par ailleurs, nos Eau 1besoins en eau pour la production d’énergie sont voués à croître, sachant que 1,3 milliard de personnes sont encore privées d’accès à l’électricité. Enfin, plus de la moitié de la population mondiale vit actuellement en ville et ce processus d’urbanisation s’accentue rapidement. Et comme les nappes phréatiques s’épuisent plus vite qu’elles ne se reconstituent, près de 1,8 milliard de personnes vivront en 2025 dans des régions ou des pays qui connaîtront une pénurie d’eau absolue.

Un rapport de la Banque mondiale (a) publié en mai 2016 indique que la raréfaction des ressources en eau, exacerbée par les changements climatiques, pourrait entraîner dans certaines régions un recul de 6 % du PIB, une hausse des flux migratoires et le déclenchement de conflits. L’effet cumulé de l’essor démographique, de l’accroissement des revenus et de l’expansion des villes se traduira par une augmentation exponentielle de la demande en eau, alors que l’approvisionnement hydrique devient plus inégal et plus aléatoire.

Tout ceci survient dans un contexte où le dossier crucial de l’accès aux services d’eau et d’assainissement est toujours en souffrance. En dépit de progrès remarquables Eau 2.jpgaccomplis ces dernières décennies, 2,4 milliards de personnes n’ont toujours pas accès à des installations sanitaires correctes, et un milliard d’entre elles défèquent à l’air libre. Au moins 663 millions de personnes sont en outre toujours dépourvues d’un accès à une eau potable de qualité. Chaque année, près de 675 000 personnes décèdent prématurément en raison d’installations sanitaires insuffisantes, d’une eau insalubre et du manque d’hygiène. Dans certains pays, cette situation se traduit par un manque à gagner annuel qui peut représenter jusqu’à 7 % du produit intérieur brut.