Mangeons mieux : les États généraux de l’alimentation

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Promesse du président de la République, les États généraux de l’alimentation ont réuni autour de la table agriculteurs, producteurs et distributeurs pour faire émerger de nouvelles solutions durables pour l’avenir de l’agriculture française. Il s’agira demain, de payer le juste prix et le juste revenu aux agriculteurs pour leur travail.

Deux chantiers prioritaires

Les États généraux de l’alimentation se sont organisés autour de deux chantiers prioritaires, le premier étant consacré à la création et à la répartition de la valeur et le deuxième portant sur une alimentation saine, sûre, durable et accessible à tous. Autour de ces chantiers, des ateliers ont été organisés entre juillet et novembre 2017 pour permettre à chacun de s’exprimer. De leur côté, les citoyens ont été appelés à contribuer à travers une grande consultation publique, qui a permis d’enrichir la réflexion. L’ensemble des contributions a donné naissance à un panel de solutions, dont la mise en œuvre pourra être initiée dès 2018. Un projet de loi les réunissant devra être voté avant juin 2018.

Un modèle économique à réinventer

Faire rentrer l’agriculture dans l’innovation et de nouvelles solutions, sans opposer une forme d’agriculture à une autre, tel était l’objectif de la réflexion initiée par les États généraux de l’alimentation, afin de permettre à tous les agriculteurs de vivre décemment de leur travail. Chose rare, le débat mené dans le cadre des États généraux de l’alimentation a associé l’ensemble des parties prenantes : monde agricole et de la pêche, industrie agroalimentaire, distribution, consommateurs, restauration collective, élus, partenaires sociaux, acteurs de l’économie sociale et solidaire, et de la santé, ONG, associations caritatives et d’aide alimentaire à l’international, banques et assurances.

À l’issue du premier chantier, les interprofessions agricoles ont été invitées à présenter des plans de filières avant la fin de l’année. En échange, le gouvernement a promis une nouvelle loi sur les négociations entre producteurs, industriels et distributeurs. Le triptyque entre ces trois acteurs essentiels doit en effet fonctionner pour que demain, le juste prix et le juste revenu soit versé aux agriculteurs pour leur travail.

Manger sain, bio et durable 

L’agriculture française possède de nombreux atouts, en matière de traçabilité des produits, de respect de l’environnement ou de bien-être animal, qui ne demandent qu’à être mis en valeur auprès des consommateurs pour justifier une montée en gamme des produits, y compris à travers le bio. Les consommateurs français appellent de leurs vœux une agriculture durable et respectueuse de l’environnement, mais désirent aussi se rapprocher de la production agricole à travers de nouveaux modèles de distribution, comme les circuits courts. Les participants aux États généraux de l’alimentation ont souligné l’urgence de faire évoluer le modèle alimentaire, pour le bien-être de tous les citoyens et la préservation de la planète.

 

Institut Montaigne – RÉFORME DE L’ETAT – Gouverner par temps d’impatience

Depuis, le XXème siècle, la cadence du débat démocratique s’est progressivement accélérée. Marc Lazar.jpgAujourd’hui, Emmanuel Macron semble devoir faire face à un peuple de plus en plus pressant vis à vis des réformes et de l’action étatique. Marc Lazar, Professeur d’Histoire et de Sociologie politique à Sciences Po et Président de la School of government de la Luiss à Rome revient sur ce nouveau défi qui attend le président de la République.

CONGRES

Dans son long entretien au Point, le Président Macron l’a dit clairement : « Je n’oublie pas les circonstances dans lesquelles j’ai été élu. La brûlure de l’attente, de la colère, du populisme, je l’ai là » et, joignant le geste à la parole, il touche sa nuque précisent les journalistes qui l’interrogent. Et le président y revient : « Je vais devoir vivre pendant des mois avec l’impatience du peuple ». Le constat est lucide. Mais le président commet une erreur. Ce n’est pas pendant des mois qu’il sentira « l’impatience du peuple », mais tout au long du quinquennat. Voire pendant le second, si jamais il y en a un. Car « l’impatience du peuple » est devenue désormais le quotidien de nos démocraties et conditionne l’exercice des responsabilités. Emmanuel Macron expérimente ce que d’autres ont déjà vécu, encore plus fortement dans son cas puisqu’il avait annoncé durant sa campagne et qui l’a répété dans ce même entretien : il entend promulguer une révolution. Ce qui ne peut qu’exacerber les antagonismes.

Que s’est-il donc passé dans nos démocraties ? Depuis la fin du XIXème siècle et tout au long d’une grande partie du XXème siècle, elles fonctionnaient selon des principes relativement simples. Des élections, progressivement organisées au suffrage universel, désignaient un Parlement qui prenait le temps d’examiner les questions à l’agenda politique, puis l’exécutif appliquait les lois. Tout ne se passait pas bien sûr si aisément et dans un climat irénique. Surtout en France. La presse écrite puis radiophonique mettait sous pression les gouvernements et les parlementaires. Des crises pouvaient survenir avec des grèves et des manifestations qui déstabilisaient le système politique. Ainsi, sous la Vème République, en mai 1968 dont on célébrera l’an prochain le 50ème anniversaire. Or les événements de ce mois-là furent justement conclus d’un point de vue strictement politique par les élections des 23 et 30 juin qui donnèrent une majorité absolue au général de Gaulle, qui obtint de la sorte un sursis d’un an avant de quitter le pouvoir.

Mais une formidable accélération de la temporalité politique s’est produite. Pour plusieurs raisons. La place croissante prise par les médias, presse, radio et surtout la télévision. Et maintenant, internet et les réseaux sociaux. Une démocratie immédiate s’est mise en place qui interpelle continûment les responsables politiques, exigeant d’eux des solutions instantanées à leurs problèmes. Encore plus dans une période marquée par le chômage, le creusement des inégalités, la généralisation de la précarité, les mutations rapides du travail, la globalisation, une européanisation mal comprise, l’afflux de masses de migrants et le terrorisme islamiste. Et dans un contexte où une partie de la population ne se sent plus en phase avec ses dirigeants et doute de tout, y compris des autorités scientifiques et médicales comme en atteste le débat sur « l’utilité » des vaccins. Le scepticisme est de mise par rapport à toute parole venue « d’en haut ».

Les leaders et les mouvements populistes prospèrent sur ce terreau. Ils proposent un ensemble assez primitif de croyances simples et efficaces, qui forme système, apte à donner des réponses claires aux propres questions que ne cessent de poser ceux qui, justement, élaborent ce même système : Pourquoi cela ne fonctionne pas ? Qui est coupable de ces dysfonctionnements, de ces malheurs de toute nature et de cette détresse ? Quelles solutions peut-on immédiatement apporter ? Les réponses sont alors évidentes, fondées sur un raisonnement dichotomique : peuple ou caste, nous ou eux, pour ou contre, bien ou mal, oui ou non. Pour les populistes, il n’existe donc pas de questions compliquées, mais uniquement des solutions simples, faciles à mettre en œuvre. A cet égard, leur temporalité est bien celle de l’immédiateté et leur régime d’historicité celui du « présentisme ». Ils achèvent d’anéantir l’art de la politique et du gouvernement classiquement fondé sur les temps de l’observation, de la réflexion, de la médiation, de la délibération, enfin de l’action. Contre la politique officielle, devenue souvent affaire de technique fondée sur la froide et rationnelle expertise, les populistes excitent les passions, ce qui se traduit dans leur langage, alors que la démocratie libérale et représentative cherche à les assécher afin de faire triompher la raison. Ils amplifient donc le processus de simplification à outrance qui caractérise notre vie publique. Les populistes n’arrivent pas, pour le moment du moins, à conquérir l’Elysée. Mais ils emportent des scrutins majoritaires à deux tours aux municipales et aux législatives et ont réussi à impacter toute la vie politique. Ils amplifient donc le processus de simplification à outrance qui caractérise notre vie publique. C’est encore plus vrai dans la Vème République, où l’élection présidentielle renforce considérablement la personnalisation et la médiatisation de la politique.

Le Président Macron et son gouvernement n’ont donc pas simplement à faire à l’opposition déterminée de la France insoumise et du Front National, et celle que ne manqueront pas de livrer Les Républicains et le PS : cela fait partie du jeu politique habituel. Ils se confrontent à une opinion publique chauffée à blanc par les opposants les plus virulents, surtout Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, mais également et peut-être finalement de manière encore plus sensible, par tout ce qui existe sur la toile. Une opinion qui attend des résultats immédiats et qui peut basculer très vite dans le Macron-bashing. La réponse doit donc être à la mesure de ce défi. Communiquer, expliquer, argumenter en continuation. Ce qui suppose que soit bien définie la répartition des rôles entre le Président, le gouvernement, les parlementaires et LRM et que chacun prenne ses responsabilités.

World Economic Forum – 11 books on the future of humanity that everyone should read – written by Leanna Garfield, Reporter, Tech Insider, published in collaboration with Business Insider.

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More on the agenda

No one knows for sure what the next decade, century, or millennium will look like.

But many writers have imagined the future in their work, inviting us to travel through time.

We asked Lynn Lobash, manager of the New York Public Library’s Reader Services department, to recommend the books about the future that everyone should read.

Here are 11, and you can see more recommendations at the NYPL’s site.

« Children of the New World: Stories » by Alexander Weinstein

This novel features 13 short stories that imagine what the future could look like.

Much like the Netflix series « Black Mirror, » the narratives are a bit unnerving, and include social media implants, memory manufacturers, immersive virtual reality games, and human-like robots.

« The Handmaid’s Tale » by Margaret Atwood

« The Handmaid’s Tale » is set in a dystopian future where an oppressive and religious organization takes over the US government. Young women are kidnapped, removed of their identities, and forced to bear children who are taken from them.

The story, published in 1985, touches on modern themes, like feminism, moral relativism, sexuality, and the manipulation of power. It was also recently adapted into a popular Hulu show.

« The Sixth Extinction: An Unnatural History » by Elizabeth Kolbert

Combining science and history, Kolbert highlights humans’ impact on the environment in this Pulitzer Prize-winning book published in 2014.

By burning fossil fuels, we are impacting the atmosphere, oceans, and climate, forcing millions of species into extinction, she says. Kolbert combines vivid descriptions of natural wonders, like the Great Barrier Reef, and wild experiences, like venturing into a bat cave, to explain Earth’s present and possible future.

« This Changes Everything: Capitalism vs. The Climate » by Naomi Klein

Klein challenges readers to abandon capitalism and restructure the global economy and our political system to move toward a greener future. She makes the case that moving away from capitalism will not only reduce CO2 emissions, it will also help close inequality gaps and build a better democracy.

We can either embrace radical change or the Earth will change radically, she argues in the 2014 book. Staying neutral in the climate debate is no longer an option.

« In 100 Years: Leading Economists Predict the Future, » edited by Ignacio Palacios-Huerta

In this 2015 book, 10 prominent economists, including several Nobel laureates, offer their takes on what the world could look like in the twenty-second century.

These thinkers consider the future of work, salaries, equality, technology, and climate change, among other topics.

« Physics of the Future: How Scientists Will Shape Human Destiny and Our Daily Lives by the Year 2100 » by Michio Kaku

In his 2011 book, physicist Michio Kaku discusses developments in technology, medicine, and travel, and predicts inventions the world may have a hundred years from now.

Among his predictions: space elevators, Internet-enabled contact lenses, and flying cars.

« The Extreme Future: The Top Trends That Will Reshape the World in the Next 5, 10, and 20 Years » by James Canton

Canton, an advisor to three presidents spanning three decades, predicts future trends in business, technology, terrorism, the environment, and medicine.

Published in 2007, it’s touted by NYPL as the essential forecasting handbook for the next 20 years.

« 1984 » by George Orwell

Published in 1948, this dystopian fiction novel by George Orwell imagined life in 1984. In a grim future, citizens are constantly monitored and controlled by Big Brother and the Thought Police.

He paints a haunting view of the world and warns about the dangers of totalitarianism in a tome that’s still relevant today.

« Fahrenheit 451 » by Ray Bradbury

In this dystopian 1953 novel, protagonist Guy Montag is a fireman in a world where television rules everything. Literature is on its way to extinction, and Montag’s duty is to light the books on fire.

Like 1984, it highlights the dangers of mind control and a totalitarian state.

« Brave New World » by Aldous Huxley

In Huxley’s future, babies are born in labs, and society discourages individual action and thought. Although the world is peaceful, the protagonist, Bernard Marx, wonders if there’s something more out there.

« Brave New World, » published in 1932, eerily anticipates developments in reproductive technology, sleep-learning, and psychology.

« 2001: A Space Odyssey » by Arthur C. Clarke

In this 1968 novel (developed in conjunction with Stanley Kubrick’s film), artificial intelligence takes over a space craft — with hopes of taking over the universe.

Named HAL 9000, the computer system is so advanced that it’s capable of guilty, neurosis, and even murder. The bot controls the space craft, so the crew attempts to overthrow it.