Institut Montaigne – Post-bac : « la solution du tirage au sort est indigne » par Laurent Bigorgne- Directeur, contributeur sur les questions d’éducation et d’enseignement supérieur

Suite à l’annonce des résultats du baccalauréat, Laurent Bigorgne, directeur de l’Institutlaurent-bigorgne Montaigne, analyse les enjeux auxquels sont confrontées les filières post-bac dans le système éducatif français.

L’analyse du système d’enseignement supérieur français doit s’inscrire dans le temps long. Il y a dix ans, une parenthèse s’ouvrait à l’occasion du vote de la loi de 2007 sur l’autonomie des universités. Cette parenthèse, refermée depuis, portait une vision, une stratégie, des moyens. Dix ans après, force est de constater que l’enseignement supérieur n’a pas été une priorité, tout particulièrement durant la période 2012-2017. Il est impératif aujourd’hui de renouer avec la dynamique de 2007, de retrouver une vision, des perspectives de financements et des objectifs de performance.

Un système au bord de l’implosion

La question des affectations et du tirage au sort appelle une lecture pragmatique et dépassionnée. Une mise à l’échelle s’impose : quatre filières posent problème aujourd’hui : STAPS (filière sportive), psychologie, droit et médecine (en région parisienne seulement). Ce sont donc 169 licences sur un total de 1 500 qui posent problème.

L’introduction de la sélection et les problèmes de non affectation qu’elle peut générer, s’inscrivent dans un contexte d’augmentation sans précédent des effectifs du supérieur. Deux raisons conjoncturelles l’expliquent : l’arrivée à l’âge des études supérieures de la génération des années 2000, période où le taux de natalité était particulièrement élevé, et l’augmentation de la proportion de personnes voulant accéder à l’enseignement supérieur. La rencontre de ces deux facteurs, positifs en soi, génère des tensions sur un certain nombre de formations.

L’enseignement supérieur français est donc proche de l’implosion, et ni la sphère publique, ni la sphère privée ne mettent les moyens nécessaires à son amélioration.

Qualifier autrement à l’ère numérique

La révolution numérique entraîne une sophistication des travaux autrefois réservés aux profils dits « peu qualifiés » : l’utilisation de consoles numériques, les prises de commandes par Internet, le travail digital font désormais partie intégrante de ces métiers, et appellent des formations nouvelles. Dans une société bouleversée par le digital, il est nécessaire de qualifier autrement. La réforme est d’autant plus urgente que les deux tiers des bacheliers français sont issus de filières technologiques ou professionnelles.

Des progrès ont été réalisés sur l’insertion des techniciens supérieurs, ils doivent être poursuivis. Ces profils doivent atteindre un niveau bac +2, IUT ou BTS, filières trop longtemps confisquées par les bacheliers de filières générales, qui n’étaient pourtant pas destinés à intégrer ces formations courtes.

La faiblesse de l’orientation

En parallèle, nos amphithéâtres, surpeuplés à la rentrée, se vident en cours d’années. Trop d’étudiants encore quittent leur formation en cours de route, faute d’orientation efficace. Il est temps d’admettre qu’un élève de 17 ans ne peut avoir une idée parfaitement claire de ses perspectives de carrière. Notre structure de formation est beaucoup trop rigide et manque d’une approche pluridisciplinaire, plus souple. Seuls les cursus d’élite intègrent la pluridisciplinarité. C’est pourtant l’ensemble des filières qui devrait en bénéficier.

L’orientation, abordée bien trop tardivement dans le secondaire, devrait se construire dès la classe de première, voire de seconde. Les liens entre l’enseignement supérieur et les classes des lycées professionnels, technologiques et généraux doivent être renforcés.

La solution du tirage au sort est indigne et constitue une solution de gestion de la pénurie. Il est pourtant possible d’éviter ces situations absurdes, en ayant le courage de faire de la pédagogie avant l’entrée dans les études supérieures. C’était l’une des mesures proposées par le candidat Macron, qu’il faut à présent mettre en œuvre : expliquer aux élèves, avant qu’ils ne postulent, les conditions d’accès au marché du travail à l’issue des formations vers lesquelles ils s’orientent : niveau d’employabilité, niveau des salaires, qualité des contrats, temps de recherche d’emploi, etc. Cette transparence est indispensable aujourd’hui

La valeur du travail étudiant

Enfin, la plupart des grands pays d’Europe font coexister le travail étudiant (le fait d’avoir un travail pendant ses études) et le travail comme étudiant (le travail à l’université). Aux Pays-Bas, par exemple, l’insertion professionnelle des étudiants est remarquable car les universités ont réussi à concilier expérience professionnelle et études. Non seulement elles l’acceptent mais elles facilitent les démarches pour rendre ces situations possibles. Le Brésil s’inscrit dans la même démarche. La France, au contraire, se maintient dans une culture académique où le travail étudiant est vécu comme une infamie, alors même qu’il s’agit d’une passerelle vers l’emploi, l’expérience et la maturité.

 La France, enfin, est un pays de hauts fonctionnaires qui n’ont pas connu l’Université, et n’en comprennent pas les enjeux. Ce clivage est très profondément inscrit dans la sociologie de ceux qui nous dirigent. Il est impératif qu’ils comprennent qu’il n’y a pas seulement les grandes écoles, il y a aussi les universités, les BTS, les IUT.

 Dans le dernier rapport de l’Institut Montaigne, Enseignement supérieur et numérique : connectez-vous, nous mettons en évidence le potentiel du numérique pour répondre aux enjeux d’orientation, de renouvellement des compétences et, plus largement, d’efficience de notre système. Des outils digitaux innovants peuvent être développés pour une orientation plus fine, plus personnalisée et plus efficace. De même, le numérique est un puissant levier pour répondre aux demandes croissantes en formation aux métiers des technologies de l’information et de la communication (TIC). Il apporte, enfin, une réponse majeure à la massification de l’enseignement supérieur, en proposant des modèles souples mais toujours exigeants.

Banque mondiale – 7000 nouveau-nés meurent chaque jour malgré une baisse constante de la mortalité des moins de 5 ans, Au rythme actuel, entre 2017 et 2030, 30 millions de nouveau-nés mourront dans les 28 premiers jours de leur vie.

Chaque jour en 2016, 15 000 enfants sont morts avant d’avoir atteint leur cinquième anniversaire, dont 46% au cours des 28 premiers jours de leur vie, soit 7000 nouveau-nés, selon un nouveau rapport des Nations Unies.

Le rapport, intitulé Levels and Trends in Child Mortality 2017, [Niveaux et tendances 2017 en matière de mortalité infantile], révèle que le nombre de décès d’enfants de moins de 5 ans n’a jamais été aussi bas (5,6 millions en 2016, contre près de 9,9 millions en 2000), mais s’alarme de l’augmentation de la proportion des décès d’enfants de moins de 5 ans intervenus durant les 28 premiers jours de vie, qui est passée de 41% à 46% au cours de la même période.

mortalité des moins de 5 ans

«Quelque 50 millions d’enfants âgés de moins de 5 ans ont été sauvés depuis 2000, ce qui témoigne du sérieux de l’engagement pris par les gouvernements et les partenaires du développement pour mettre fin aux décès évitables d’enfants», déclare Stefan Swartling Peterson, Chef du Département Santé à l’UNICEF. «Cependant, si nous ne déployons pas d’efforts supplémentaires pour empêcher que davantage de nouveau-nés ne meurent à la naissance ou dans les jours qui suivent l’accouchement, les progrès accomplis resteront incomplets. Nous disposons des connaissances et des technologies nécessaires, il ne reste plus qu’à les appliquer dans les régions qui en ont le plus besoin.»

Au rythme actuel, entre 2017 et 2030, 60 millions d’enfants, dont la moitié de nouveau-nés, mourront avant leur cinquième anniversaire, selon le rapport publié par l’UNICEF, l’Organisation mondiale de la Santé, la Banque mondiale et la Division de la population de la DAES, qui forment le Groupe interorganisations pour l’estimation de la mortalité juvénile.

La plupart des décès néonatals sont survenus dans 2 régions: l’Asie du Sud (39%) et l’Afrique subsaharienne (38%). La moitié des décès comptabilisés a été enregistrée dans 5 pays: l’Inde (24%), le Pakistan (10%), le Nigéria (9%), la République démocratique du Congo (4%) et l’Éthiopie (3%).

«Pour réussir à mettre en place une couverture sanitaire universelle et garantir qu’un plus grand nombre de nouveau-nés survivent et s’épanouissent, nous devons atteindre les familles marginalisées», explique le Dr Flavia Bustreo, Sous-Directeur général de l’OMS en charge de la santé de la famille, de la femme et de l’enfant. Pour prévenir la maladie, les familles ont besoin de moyens financiers, de faire entendre leur voix et d’avoir accès à des soins de qualité. L’amélioration de la qualité des services et de la rapidité des soins prodigués pendant et après la naissance doit être hissée au rang de priorité. »

Selon le rapport, de nombreuses vies peuvent être sauvées en réduisant les inégalités dans le monde. Si tous les pays avaient réussi à enregistrer le même taux moyen de mortalité que celui des pays à revenu élevé, 87% des décès d’enfants de moins de 5 ans auraient pu être évités et près de 5 millions de vies auraient pu être sauvées en 2016.

«En 2017, il est impensable que la grossesse et la naissance continuent de mettre la vie des femmes en danger et que 7000 nouveau-nés meurent encore chaque jour», déplore Tim Evans, Directeur principal du pôle Santé, nutrition et population du Groupe de la Banque mondiale. «Le meilleur indice de la réussite de la couverture sanitaire universelle est la capacité de chaque mère à bénéficier de soins de santé qui soient non seulement faciles d’accès, mais aussi de qualité et abordables, afin de pouvoir garantir à son enfant et à sa famille une vie saine et productive. Pour répondre aux besoins des pays dans ce domaine, nous nous engageons à augmenter nos financements, notamment au moyen de mécanismes innovants comme le Mécanisme mondial de financement.»

La pneumonie et la diarrhée figurent en haut de la liste des maladies infectieuses qui ont coûté la vie à des millions d’enfants de moins de 5 ans dans le monde entier. Les 2 maladies ont provoqué 16% et 8% de ces décès, respectivement. En 2016, les complications liées à une naissance prématurée ainsi que les complications liées à l’accouchement ou à la naissance étaient responsables de 30% des décès néonatals. Outre les 5,6 millions de décès d’enfants de moins de 5 ans, on comptabilise 2,6 millions de mortinaissances chaque année, dont la majorité aurait pu être évitée.

Il est possible de mettre un terme aux décès évitables d’enfants en facilitant le suivi de la grossesse et la prise en charge de l’accouchement par des professionnels de la santé qualifiés et en améliorant l’accès à des interventions vitales, telles que la vaccination, l’allaitement et la prise de médicaments peu onéreux, ainsi que l’accès à l’eau et à l’assainissement, des ressources dont restent privées les communautés les plus démunies dans le monde.

Pour la première fois, des données sur la mortalité des enfants de 5 à 14 ans ont été incluses dans le rapport, mettant en évidence d’autres causes de décès, comme les accidents et les blessures. Près d’un million d’enfants âgés de 5 à 14 ans sont morts en 2016.

mortalité des moins de 5 ans 1

«Ce nouveau rapport souligne les progrès remarquables accomplis depuis 2000 pour réduire le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans», déclare Zhenmin Liu, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales de l’ONU. «En dépit de ces progrès, de grandes inégalités persistent en matière de survie de l’enfant à travers les régions et les pays, en particulier en Afrique subsaharienne. Il suffit pourtant d’interventions simples et économiques, réalisées avant, pendant et immédiatement après la naissance, pour éviter de nombreux décès survenus à cet âge. Il est essentiel de réduire les inégalités et d’aider les nouveau-nés, les enfants et les mères les plus vulnérables si nous voulons réaliser l’objectif de développement durable consistant à mettre fin aux décès évitables d’enfants et à garantir que personne n’est laissé de côté.»

Le rapport souligne également les faits suivants:

  • en Afrique subsaharienne, selon les estimations, un enfant sur 36 meurt durant le premier mois de vie, contre 1 enfant sur 333 dans les pays du monde à revenu élevé;
  • à moins que les progrès s’accélèrent, plus de 60 pays n’atteindront pas l’objectif de développement durable des Nations Unies consistant à mettre fin aux décès évitables de nouveau-nés d’ici à 2030, et la moitié d’entre eux n’atteindront pas non plus la cible de 12 morts néonatales pour 1000 naissances vivantes d’ici à 2050. Plus de 80% des décès néonatals survenus en 2016 ont été enregistrés dans ces pays.

Banque mondiale -Aider les pays en développement à tirer le meilleur parti des investissements directs

LES POINTS MARQUANTS

Selon une enquête auprès d’entreprises multinationales, la stabilité politique, la sécurité et le cadre réglementaire sont déterminants dans le choix d’investir dans les pays en développement.

pauvreté 1.jpgEn constante augmentation, la part des investissements directs étrangers en faveur et en provenance des pays en développement a atteint respectivement 40 et 20 % en 2016.

Pour que ces apports de capitaux créent des emplois mieux rémunérés et renforcent la compétitivité des économies bénéficiaires, les gouvernements des pays en développement doivent actionner les leviers politiques, ainsi que d’autres actions à leur disposition.

VIENNE (Autriche), 25 octobre 2017  Pour stimuler l’investissement et la croissance, il faut impérativement réduire les risques dans les pays en développement.

Selon un nouveau rapport publié aujourd’hui par le Groupe de la Banque mondiale, qui repose notamment sur une enquête menée auprès d’investisseurs, les investissements directs étrangers (IDE) ont, dans l’ensemble, un effet bénéfique sur les pays en développement, parce qu’ils apportent un savoir-faire technique, améliorent les qualifications de la main-d’œuvre, renforcent la productivité, créent de l’activité pour les entreprises locales et procurent des emplois mieux payés.

Le tout est de savoir à quel moment et dans quelles circonstances les IDE sont le plus susceptibles d’avoir ce type de retombée. Cette réflexion est au cœur de ce rapport consacré à l’étude des facteurs de compétitivité des investissements dans les pays en développement. Intitulé Global Investment Competitiveness Report 2017–2018 et dévoilé aujourd’hui à l’occasion d’un forum international sur l’investissement, la publication propose une analyse approfondie des IDE dans les pays en développement, étayée par une enquête auprès de 750 cadres d’entreprise et investisseurs multinationaux et assortie d’un certain nombre de recommandations.

Fruit d’un travail conjoint de la Société financière internationale (IFC) et du pôle mondial d’expertise en Commerce et compétitivité du Groupe de la Banque mondiale, le rapport s’intéresse aux pays en développement en tant que sources et destinataires des IDE. Il analyse l’aptitude de ces pays à attirer des investissements privés mais également à les exploiter durablement au service d’une croissance pérenne sans exclus.

 » La compétitivité d’un pays en termes d’investissements ne se résume pas aux flux d’IDE dont il bénéficie. Elle est déterminée par son aptitude à attirer et conserver les investissements privés pour servir de levier à une croissance économique durable et solidaire.  « 

Anabel Gonzalez, directrice principale du pôle Commerce & compétitivité, et Ted Chu, économiste en chef d’IFC, dans l’avant-propos du Global Investment Competitiveness Report 2017/2018.

 

L’enquête révèle que la stabilité politique, la sécurité et un environnement juridique et réglementaire prévisible font partie des caractéristiques décisives des choix des multinationales au moment d’engager des fonds dans un nouvel investissement, et que ces aspects sont des facteurs autrement plus déterminants qu’une fiscalité avantageuse ou une main-d’œuvre bon marché.

Les incitations peuvent favoriser l’afflux d’IDE mais elles ne sont en général efficaces que si l’investisseur hésite entre deux nouvelles bases, aux caractéristiques similaires, pour ses exportations. Elles ne présenteront que peu d’intérêt s’il cherche à pénétrer un marché ou à exploiter des ressources naturelles.

 

des relations avec les organismes publics) joue un rôle nettement plus important. Pour stimuler l’investissement et la croissance dans un pays en développement, il ne suffit pas de sécuriser les projets envisagés, mais de réduire les risques à l’échelle du pays en général.

Après avoir analysé la contribution des investissements étrangers aux économies locales en s’appuyant sur des données empiriques et des recherches, le rapport conclut à l’influence positive des IDE sur le développement des pays bénéficiaires. Ainsi, les entreprises locales à forte croissance sont les grandes gagnantes d’un afflux supplémentaire d’IDE sur leurs marchés, à travers l’arrivée de nouvelles technologies et de nouveaux savoir-faire et l’établissement de liens commerciaux.

Le rapport met aussi en évidence la montée en puissance des IDE provenant des pays en développement : multipliées par 20 en 20 ans, ces opérations représentaient en 2015 un cinquième de tous les flux d’IDE dans le monde. Aujourd’hui, environ 90 % des pays en développement font état d’investissements à l’étranger, même s’ils sont pour l’essentiel le fait des pays BRICS (Brésil, Russie, Chine, Inde et Afrique du Sud).

Le rapport et l’enquête observent que si les investisseurs des pays en développement assoient leurs décisions sur les mêmes facteurs, ils paraissent plus disposés à s’aventurer dans des économies régionales de moindre importance et souvent plus risquées, dont ils se servent comme tremplin. Surtout pour les pays en situation de fragilité et de conflit qui souhaitent attirer des investisseurs et diversifier les secteurs bénéficiaires, il s’agit là d’un point essentiel. Mais s’ils veulent tirer un parti optimal des IDE pour l’économie locale, les gouvernements doivent avoir une compréhension fine des motivations des investisseurs car, comme le rappelle le rapport, chaque type d’investissement comporte des avantages et des inconvénients spécifiques.

Cet ouvrage paraît à un moment où la communauté internationale du développement mise sur le secteur privé pour réduire la pauvreté, installer une croissance équitable, promouvoir une prospérité partagée et, plus généralement, réaliser les Objectifs de développement durable. Les nombreux éléments attestant de l’impact positif des IDE sur le développement ne doivent pas faire oublier les menaces qui planent sur l’économie mondiale, aux prises avec un regain de protectionnisme commercial et en matière d’investissement, ainsi que différents risques géopolitiques.

The world has never needed George Bernard Shaw more, by Fintan O’Toole: Shaw changed not what people thought but the way they thought

In 1944, a middle-class woman in the industrial English town of Workington was sure B SHAWshe had the wrong child. Seven years earlier, Margaret Wheeler had given birth to a daughter in a nursing home in Nottingham on a morning when another woman also had a baby girl in the same home.

Wheeler became uneasy when her baby was handed to her the following day, instinctively anxious that the child was not hers. She tried to persuade the other parents to agree to blood tests, but they refused. All else having failed, she eventually did the obvious thing. She wrote to Bernard Shaw for guidance.

Shaw, who was 87, responded with humane wisdom. If there were to be blood tests to determine the true parentage of the children, he advised, it was imperative that “these children shall never be psychologically wrecked by being told about the tests until they are at least forty, if at all”.

And he also made a typically provocative joke about the way Wheeler was asking him to re-enact the biblical story of the judgment of Solomon: “I am tempted to write a play on the Judgment of Solomon, in which he will discover that the woman who gave up the child to save its life was not its mother, and that the other one was and disliked it.”

Wheeler wrote to Shaw because he was immensely famous and hugely admired. He is the most globally influential Irish person in history. When Bernard Shaw died in 1950, Jawaharlal Nehru, the first prime minister of independent India, said of him that “he was not only one of the greatest figures of his age, but one who influenced the thought of vast numbers of human beings during two generations”. This was not mere piety of the kind that gushes up like a geyser when a famous and ancient figure passes away. Nehru had made a pilgrimage to see Shaw at his home in Ayot St Lawrence just over a year earlier, and had followed his writings since he heard him speak about socialism at Cambridge in 1912.

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It is hard, at this distance, to appreciate just how widely revered Shaw was. Albert Einstein said simply that “Shaw is undoubtedly one of the world’s greatest figures both as a writer and as a man”. In 1937, Winston Churchill, though no admirer of Shaw’s politics (his first, unpublished “literary effusion” was “a ferocious onslaught upon him”), described him as “the greatest living master of letters in the English-speaking world”. After Shaw’s death in 1950, Thomas Mann began his obituary tribute with the words “Les dieux s’en vont – The gods pass”.

But more importantly Shaw was read by millions of ordinary people: he is a key figure in the development of the cheap paperback book. The hugely influential nonfiction paperback imprint Pelican was launched with a Shaw book. For Shaw’s 90th birthday in 1946, Penguin published what it called the “Shaw Million”, 10 titles in editions of 100,000 each. And Shaw’s fame and influence were not confined to the western world. He was part of the public sphere in India and in China. The great Chinese writer Lu Xun noted when Shaw visited Shanghai in 1933 how everyone was hoping he would endorse their own opinions: “The lame hope he will advocate using crutches, those with scabies hope he will praise hat-wearing, those who use rouge hope he will taunt sallow-faced matrons …”

But in a sense, it was not Shaw who was so famous – it was his most successful character, GBS, the titanic sage invented by a shy, awkward Irish outsider. “My currency,” he said accurately and matter-of-factly in 1924, “is as universal as that of Sherlock Holmes … or Mary Pickford … or Charlie Chaplin”. Holmes is a fictional character and Pickford and Chaplin were projected into public consciousness by the Hollywood dream machine. Shaw knew that GBS was a fiction too: as he recalled in 1921, “I had to become an actor, and create for myself a fantastic personality fit and apt for dealing with men, and adaptable to the various parts I had to play”.

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And it is this that makes him so profoundly modern a figure. Shaw is too easily thought of as a great Victorian. He should be recognised instead as a key figure in the emergence of the culture of celebrity. For he is arguably the first person in history to successfully project a global personal brand all on his own, without a state, a church, a movie studio or a record deal.

Precursor to Dylan

It seems somehow fitting that last year, when Bob Dylan became only the second artist to win both an Oscar and a Nobel prize, he namechecked Shaw among the writers “I’ve been familiar with and reading and absorbing”. He was surely aware that the Irish playwright was the only person to have done this particular double before him, and to have thus spanned high art and popular culture so successfully.

Shaw has much more has more in common with Dylan and David Bowie than he has with William Gladstone or Anthony Trollope. Like Dylan or Bowie, he was one of the great masters of self-invention, a nobody who captured the zeitgeist. Shaw was one of the first private individuals on the planet to fully understand how to generate – and how B SHAW 3.jpgto use – global fame. He was among the first private citizens to grasp the possibilities of mass media and the age of mechanical reproduction for the creation of a different kind of power in the world. He was one of the first to understand that in this mass-media age, performance is not just what happens on the stage, it is everywhere.

And he did this from the most unpromising beginnings. It seems apt that Shaw invented two words that found their way into the dictionaries. One, of course, was “Shavian” – his genius for self-promotion embedded in the successful creation of a linguistic brand. (He had previously tried out “Shawian” but it didn’t take.) But the other was “downstart”, a word that summed up his own origins: “I was a downstart and the son of a downstart.”

His family, he recalled, “talked of themselves as the Shaws”, in the way others would “say the Valois, the Bourbons, the Hohenzollerns, the Hapsburgs or the Romanoffs … ” They were successful Protestant landowners, merchants and bankers. But his branch had come down in the world, what money they had left squandered by his father’s drinking and business failures. It is striking that Shaw complained of Oscar Wilde’s “Merrion Square Protestant pretentiousness”. He was painfully aware of the long social distance between Merrion Square and his own modest middle-class home on Synge Street.

He was poorly educated. At 19 he was living with his father (his mother and sisters B SHAW 4having decamped to London with his mother’s music teacher “Vandaleur” Lee), and working as a cashier in Uniacke Townshend’s estate agency in Molesworth Street. (Years later, when he married Charlotte Payne-Townshend, from the same posh family, her cousin, the novelist Edith Somerville, wrote that “She is now Mrs George Bernard Shaw and I hope she likes it … He began as an office boy in [Townshend’s] agency office in Dublin and now he is distinctly someone in a literary way but he cannot be a gentleman…”)

After he left Dublin, he lived with his mother in London on an allowance of a pound a week and wrote five rejected novels. He was socially awkward: as he later confessed to another young man, TE Lawrence, who was then in the course of inventing a personal brand (Lawrence of Arabia), “I was naturally a pitiably nervous, timid man, born with a whole plume of white feathers”.

Titanic transformation

How did this pitiably nervous young man become the titanic GBS? In part, by the sheer audacity of his ambition. “My business,” he wrote to Tighe Hopkins in August 1889, when he was still no more than a working music critic and socialist agitator, “is to embody theB SHAW 5 Zeitgeist”. Not, note, to express or capture the zeitgeist, but to embody it. He sought, he told Hubert Bland the same year, to become aware of himself as “a vessel of the Zeitgeist or will or whatever it may be”. He was convinced that there is a mysterious life force and he was somehow filled with it.

This made him – or at least GBS – indefatigable. Since he was unable to cut a figure in society, he set out to recut society according to his own designs. In Victorian society, a gentleman engaged in politics only as an unpleasant duty. Shaw made GBS into a vehicle for his open, unashamed propagandistic designs on the minds of the emerging middle and working classes. Shaw worked brutally hard in his study, but GBS was forged on soapboxes and platforms.

The timid Shaw, having invented GBS, could physically become him, brazenly standing on street corners and commanding audiences to listen to him. Though he is not generally seen as such, GBS should perhaps be regarded as the last in the line of the great Dublin Protestant orators that runs from Edmund Burke through Richard Brinsley Sheridan and Henry Grattan.

What GBS achieved, though, was to take their brilliant parliamentary oratory out into the streets and the meeting houses of clubs and societies. He fully democratised it, taking it, as he put it, everywhere “from university dons … to demonstrations of London washerwomen.”

With his lyrical Irish accent, he could turn the classical rhetorical tradition into something apparently intimate and conversational, without losing its rhythms and rigour.

He eventually took this style into the theatre, and into the long prefaces with which he framed his published plays. In 1900, defending his practice of publishing these prefaces, he wrote: “They tell me that So-and-So, who does not write prefaces, is no charlatan. Well B SHAW AI am. I first caught the ear of the British public on a cart in Hyde Park, to the blaring of brass bands, and this not at all as a reluctant sacrifice of my instinct of privacy to political necessity, but because, like all born dramatists and mimes of genuine vocation, I am a natural-born mountebank. I am well aware that the ordinary British public requires a profession of shame from all mountebanks … I really cannot respond to this demand for mock-modesty. I am ashamed neither of my work nor of the way it is done … I leave the delicacies of retirement to those who are gentlemen first and literary workmen afterwards. The cart and trumpet for me.”

Unnerving the establishment

This rough training ground made him nerveless – and thus, for the establishment, utterly unnerving. In his first successful comedy, Arms and the Man, the aristocratic Sergius challenges the bourgeois republican Bluntschli to a duel with sabres. Bluntschli’s reply is Shavian: “that’s a cavalry man’s proposal. I’m in the artillery; and I have the choice of weapons. If I go, I shall take a machine gun.” GBS was Shaw’s machine gun in an arena of gentlemanly sabre-rattlers, a formidable weapon loaded with deadly wit.

He trained it on the pieties of Victorian imperial patriarchy. He assaulted the most sacred domain of all: “I hate the Family,” GBS thundered in a lecture to the Fabian Society in B SHAW B1886 when he was 30. “I loathe the Family. I entirely detest and abominate the Family as the quintessence of Tyranny, Sentimentality, Inefficiency, Hypocrisy, and Humbug.” Shaw watched GBS’s performance with approval. In the minutes of the meeting, the secretary noted that “This was one of Shaw’s most outrageous performances.” The secretary who wrote the note was of course Shaw himself.

GBS was really, as Shaw later acknowledged, an old-fashioned preacher, but one who turned the imperial virtues into terrible sins. He preached that the patriarchal family committed the great sin of treating children as the mere possessions of their parents. He preached that women, far from being uninterested in sex, were sexually driven and that the life force required them to be free to follow their desires. He preached that marriage based on female economic dependency was legitimised prostitution. He preached that consenting homosexual love was no business of the state.

He savaged jingoism and political piety. On the Boer war, he wrote: “the moral position of the Boers and the British is precisely identical in every respect; that is, it does not exist. Two dogs are fighting for a bone … ”

When even socialists and liberals were insisting, at the outbreak of the first World War, that it was a great moral crusade of a decent peace-loving Britain against a barbaric and militarist Germany, Shaw, in Common Sense about the War, wrote that “I see both nations duped, but alas! not quite unwillingly duped, by their Junkers and Militarists into wreaking on one another the wrath they should have spent in destroying Junkerism and Militarism in their own country. And I see the Junkers and Militarists of England and Germany jumping at the chance they have longed for in vain for many years of smashing one another and establishing their own oligarchy as the dominant military power in the world.”

Loathing of poverty

Above all, GBS went to war with the dominant view that poverty is the fault of the poor. He imbibed from the sights and smells of the Dublin slums a visceral loathing of poverty and of the structures that kept in place a system of “million-dollar babies side by side with paupers worn out by a long life of unremitted drudgery”.

To him, poverty is not the cause of crime – it is itself the primary crime. GBS, in the preface to Major Barbara, assaults “the stupid levity with which we tolerate poverty as if it were … a wholesome tonic for lazy people”. His great political impulse is to demoralise poverty. He assails the absurdity of the notion implicit in so much right-wing thought, that poverty is somehow more tolerable if it is a punishment for moral failings.

And he was extraordinarily effective. Writing for Shaw’s 90th birthday in 1946, JB Priestley noted that if Shaw’s plays seemed to have lost some of their edge, that was because audiences “have already absorbed or even been conditioned by a good deal of B SHAW Chis social criticism … Some of the air we breathe now has GBS in it, a little mountain oxygen that somehow penetrated the fog.” Shaw’s influence seemed by then so pervasive as to be invisible.

This was especially so because the most important aspect of his influence is not what Shaw taught people to think but how he taught them to think. What Shaw injected into modernity was not just a set of ideas – it was a way of thinking. He democratised scepticism. What Voltaire had done for the intellectual elites of the 18th century, forcing them to question all received ideas, Shaw did for the age of mass readership and mass media. He embodied a zeitgeist of positive doubt – people learned from him that all assumptions are lazy.

And this makes him a vital figure again. The air we breathe now is not full of sceptical mountain oxygen. The stupid levity with which poverty is tolerated has returned. The return of Victorian values and of Victorian levels of inequality and concentration of wealth should also call back to arms perhaps the greatest of the anti-Victorians.

The edge that had gone off his social criticism by the time of his death is now as sharp as ever.

 

The historical roots of the Catalan crisis: How we got to where we are, by Gerard Padró i Miquel 

catalanThe government has indicated it is ready to suspend Catalonia’s autonomy after a deadline passed for the Catalan authorities to drop their push for independence. writes on the role of Spanish nationalism in the crisis. He argues that moving towards independence using extralegal means is not only illegitimate but unrepresentative, but that it is also clear the status quo is unacceptable for a large majority of Catalans. A small window of opportunity might still be open for a solution to be reached through dialogue.

Credit: Olli A (CC BY-SA 2.0)

The seeds of the current downward spiral in Catalonia go back a very long time. As any observer can attest, Spain is a very diverse country, with several focal points when it comes to economic activity and sense of nationhood. This reality periodically generates political tension between the centre and the periphery. Sadly, over the last couple of centuries this tension has typically been put down with brute force. The last of those episodes took place during the long night of Franco’s dictatorship.

After the death of the dictator in 1975, a new era emerged. However, it was far from an easy transition. Crafting the institutional framework for the new parliamentary democracy required some important compromises. Franco’s dictatorship was not ousted from power (indeed, no one has ever been indicted for the crimes of this regime). Instead, the regime had to be accommodated into the new framework if the democratic project was to survive at all. The Constitution of 1978 is a remarkable document which in many ways has been a success. However, when it comes to the regional architecture of the democratic state, the need to take into account the vetoes of the ancient regime ended up in a botched project.

A country with the economic and cultural diversity of Spain should probably be organised as a federation, if not a confederation. Its constitution should also probably acknowledge the fact that it harbours several nations. However, this was completely unacceptable to the Spanish nationalism that was the main ideology of the authoritarian regime the fledgling democracy was to replace. This red line was navigated with timidity. The Spanish constitution only accepts the existence of a single nation, stating explicitly its indivisibleness. However, this statement is followed by a reference to the regions and “nationalities” which form Spain. Similarly, while the country is explicitly not organised as a federation of states, it calls its regional governments “autonomous communities.” What precisely a “nationality” is, and what degree of autonomy is necessary for a region to be an “autonomous community”, is not spelled out anywhere else in the document.

This ambiguity was probably a necessary evil at that perilous juncture. The Constitution emerged from the constitutional assembly and then was approved in a popular referendum, including an overwhelming majority in Catalonia. However, it is worth noting the fact that Alianza Popular, the precursor of the conservative Partido Popular (Popular Party) currently in power was divided on the issue, and a third of its delegates in the constitutional assembly voted against the mild and ambiguous concessions to diversity in the document.

From 1980 to 2010, the Catalan political establishment was dominated by two parties: CiU, a right of centre conservative party that espoused a romantic revival of the Catalan sense of nation; and PSC a left of centre party which is federated with the PSOE, the Spain-wide social-democratic party that dominated Spanish politics for a decade and a half in the 80s and 90s.

Both parties at that time agreed that the degree of autonomy of Catalonia was insufficient and the financing of the regional government needed to be fixed. Indeed, the promise of the Constitution was slowly eroding and the word “nationality” soon proved to be empty of legal content. However, both central Catalan parties implicitly or explicitly assumed that these problems could be worked out within the system. In this, they were representative of the majoritarian position within Catalonia: independence was supported by a small minority consistently hovering around the very low double digits.

A blow to the equilibrium

This status quo became severely strained when the Popular Party gained an absolute majority in the Spanish parliament in 2000. Confronted with the threat of resurgent Spanish nationalism, the Catalan political establishment tried to clarify the powers of self-government and constrain the reach of the central government. Partly to do so, they embarked on rewriting the Estatut of Catalonia, which is the equivalent of a State Constitution in a federation. It is worth noting that this process was not led by CiU, the conservative Catalan nationalist party, but by the PSC in coalition with other parties on the Catalan left, who reached power in Catalonia for the first time in 2003. The explicit aims of this document were to clarify and expand the responsibilities of the Catalan government, to protect those elements of Catalan identity that are fundamental, and to improve and guarantee the financing of the regional government.

The Catalan parliament approved a draft Estatut which addressed these issues by overwhelming majority. The draft of 2005 received the positive vote of 120 out of 135 regional deputies: only the 15 deputies of the Popular Party, which in Catalonia is a small party with less than 12% of the votes, voted against this draft. It is thus fair to say that this was a Catalan proposal for the rest of Spain, supported by the representatives of almost 90% of voters.

According to the constitutional procedure, the next step for the Estatut was to be approved by the Spanish Parliament. At this juncture, the Spanish Parliament could of course introduce amendments. Unfortunately, rather than amendments, what took place was an obliteration of the original text which imposed changes in almost all the articles of the draft. A symbolic point in case is the self-definition of Catalonia. The draft was clear, calling Catalonia a Nation that forms an autonomous community within Spain. What came out of the Spanish Parliament is rather different. The word “nation” was removed from anywhere in the main text and it was only allowed in the preamble, in the factual sentence “the Catalan Parliament … has defined Catalonia as a nation.”

It is worth dwelling for a minute on the justification offered for this change. The argument was that calling Catalonia a nation was not allowed in the Spanish Constitution and that therefore the only option was to expunge it from the text. This is deeply flawed for at least two reasons. First, it would have been enough to provide a clarification that the ambiguous word “nationality” present in the Constitution actually included the meaning of a nation. This would not have been strange as this was indeed the understanding among those who wrote the Constitution (this is very clear from reading their memoirs and from the virulent objections of the Spanish nationalistic right as the Constitution was drafted). Second, faced with the Catalan proposal, the Spanish parliament could have decided that it was time to upgrade the Spanish Constitution, which in several respects shows the fact that it was written under the watchful eyes of Franco’s army. Instead, the Spanish parliament chose to side with the most restrictive reading possible of the Constitution, the reading most consistent with Spanish nationalism.

The Estatut that emerged from the Spanish Parliament was unrecognisable. It could not do any of the jobs it was designed to do (protect and clarify self-government, regional financing, and national identity). The political consensus behind it in Catalonia was broken, and in the 2006 referendum to finally approve the Estatut, it only managed 74% of votes in favour out of a turnout of 49%. This insult turned to injury as the Popular Party, unhappy with even the weakened version that had been approved, brought it up to the Constitutional Court. In 2010, the Constitutional Court amended the document further, and more importantly, ruled that several articles could not be interpreted as putting any limits on the actions of the central government.

The aftermath

This experience broke the political consensus in Catalonia. In a couple of years, the number of people who favoured independence reached above 40%. Trying to stem the tide, CiU proposed a fiscal pact in 2012 which was summarily rejected again by the central government. After this rejection, and dogged by corruption scandals and the undertow of austerity policies, this party decided to embrace the secessionist tide which was fast becoming the most active ideology in Catalan civic society.

These tensions came to a head in the 2015 regional elections, the last time Catalans have been properly asked about their political future. In these elections, parties openly in favour of independence obtained 48% of the votes. Parties in favour of Spanish unity obtained just 39% of the vote, although it is worth noting that this includes the PSC (13% of votes) which wants Spain to turn into a Federation. The remainder is a leftist party that favours conducting an official independence referendum.

What now?

These results tell us that Catalonia is not a monolithic region. They tell us that moving towards independence using extralegal means is not only illegitimate but unrepresentative. However, they also tell us that the status quo is unacceptable to a large majority of Catalans. Ever since destroying the 2005 draft Estatut, Spain has been unwilling or unable to politically engage with this problem. While thankfully Spain is today a more diverse country in the political realm, the political attitude towards the Catalan issue harkens back to the dark history of the last two centuries. Indeed, since 2010 the only answers Catalans have received are a combination of silence, Spanish nationalist scorn, and more recently riot police aggression and the arrest of civil society leaders.

In judging the dramatic events of the last few weeks, it is worth considering why we are where we are. It is certainly a time for dialogue and it seems that a small window of opportunity might still be open. However, the continued silence of Europe makes me worry that the situation will be resolved the same way it has in the past.

 

Institut Montaigne – Travailleurs détachés, La bataille du président : Comment Emmanuel Macron est-il parvenu à obtenir un accord sur ce dossier épineux ?

Dans la nuit de ce lundi 23 octobre, les ministres du travail des différents États membres de travailleurs détachésl’Union européenne se sont mis d’accord sur une réforme de la directive sur les travailleurs détachés. Depuis de longs mois, le dossier opposait les gouvernements européens entre eux. Ardemment soutenue par Emmanuel Macron, cette réforme vise à encadrer davantage le travail détaché au sein du marché intérieur et à limiter les situations de dumping social. Trois questions à Morgan Guérin, spécialiste des questions européennes à l’Institut Montaigne. 

Que prévoit la directive sur les travailleurs détachés ? Quels changements attendre de l’accord conclu cette semaine ?

La directive sur les travailleurs détachés a été adoptée en 1996. Depuis 2004 et l’élargissement de l’Union européenne (UE) aux pays d’Europe centrale et orientale, ce texte fait l’objet de débats aussi virulents que récurrents. La directive permet en effet à un employeur de “détacher” un de ses salariés afin qu’il effectue une mission dans un autre État membre de l’UE. Le travailleur continue à relever de la couverture sociale de son pays d’origine et ne bénéficie pas automatiquement de tous les droits du pays d’accueil, en particulier les primes lorsque celles-ci sont prévues par une convention collective. Pour un employeur, il est donc parfois moins coûteux d’avoir recours au travail détaché en provenance d’un autre État membre plutôt que d’embaucher une main d’oeuvre locale.

Dans les faits, la France et l’Allemagne sont les principaux pays d’accueil de travailleurs détachés. En 2015, selon la direction générale du travail, on comptait près de 286 025 travailleurs détachés dans l’Hexagone et 420 000 de l’autre côté du Rhin. Du fait du faible taux de chômage en Allemagne, le travail détaché y est un sujet beaucoup moins sensible politiquement. En France, de nombreux responsables politiques, à commencer par le président de la République, y voient une forme de dumping social et le symbole d’une Europe ultra-libérale.

La réforme obtenue par Emmanuel Macron prévoit de limiter à douze mois la durée de détachement, prolongeable un semestre à la demande de l’entreprise. Le principe selon lequel “à travail égal, rémunération égale” est reconnu : les conventions collectives des pays d’accueil s’appliqueront donc également aux travailleurs détachés. Cette réforme n’entrera toutefois en vigueur que dans quatre ans, à la demande des pays d’Europe de l’Est.

Comment Emmanuel Macron est-il parvenu à obtenir un accord sur ce dossier épineux ?

Le président de la République aurait sans doute préféré obtenir l’accord de ses partenaires européens dès les premières semaines de son mandat. Lors d’une visite des chantiers navals de Saint-Nazaire début juin 2017, il avait indiqué que la directive serait corrigée dans les prochaines semaines. La question n’a pourtant pas été tranchée lors du Conseil européen des 22 et 23 juin.

En amont de cette rencontre, Emmanuel Macron avait donné un long entretien à plusieurs journaux européens dans lesquels il avait fortement critiqué certains pays d’Europe centrale et orientale – en premier lieu la Pologne et la Hongrie -, les accusant de tourner le dos à l’Europe et de ne pas respecter ses valeurs. Quelques phrases plus loin, le président déclarait “En raisonnant comme on le fait sur le travail détaché depuis des années, on prend l’Europe à l’envers.” Le rapprochement entre travailleurs détachés et non respect de l’État de droit a été particulièrement mal accueilli par Budapest et Varsovie. Certains y ont vu postérieurement une manoeuvre tactique ne visant qu’à défendre les intérêts français.

Quelques semaines après ce Conseil, le président a entrepris une tournée en Europe centrale, se rendant en Autriche, rencontrant les chefs de gouvernement slovaque et tchèque, puis se rendant en Bulgarie et en Roumanie. L’omission – calculée ? – de la  Hongrie et de la Pologne lors de cette tournée a été analysé par la presse polonaise comme une tentative de diviser le puissant “groupe de Visegrad” (regroupant la Slovaquie, la République Tchèque, la Hongrie et la Pologne). Il est intéressant de constater que Budapest et Varsovie figurent parmi les rares gouvernements à avoir voté contre la réforme adoptée en début de semaine, Bratislava et Prague ayant, quant à  eux, voté pour.

Ce premier succès en appelle-t-il d’autres ?

Cet accord arrive à point nommé pour le chef de l’État. Emmanuel Macron a remporté l’élection présidentielle en défendant un programme ouvertement européiste et en faisant de ses ambitions européennes l’une des priorités de son quinquennat. Pour ce faire, il  souhaitait relancer le couple franco-allemand en espérant que la grande coalition au pouvoir en Allemagne depuis 2013 serait reconduite. Les élections allemandes de septembre 2017 ont contrecarré ses plans. Déstabilisé par des résultats décevants, le Parti social-démocrate (SPD) défait ne souhaite plus prendre part au gouvernement, obligeant l’Union chrétienne-démocrate (CDU) d’Angela Merkel à s’allier avec le Parti libéral-démocrate (FDP) et Les verts. Une telle coalition, encore inconnue au niveau fédéral, pourrait obliger la chancelière à faire évoluer sa politique européenne.

Emmanuel Macron souhaite faire de la réforme de la zone euro le coeur de son projet de refondation de l’UE. Pour cela, il veut convaincre l’Allemagne d’instaurer un budget de la zone euro permettant – selon des modalités encore à définir – de réaliser des transferts budgétaires entre les différentes économies de la zone. Un tel projet est loin de faire l’unanimité en Allemagne et l’Elysée a bien conscience que la nouvelle coalition sera bien plus difficile à convaincre que la précédente. Les libéraux du FDP ont ainsi fait savoir dès le lendemain de l’élection qu’ils étaient opposés à toute réforme allant dans ce sens. Pour parvenir à ses fins, Emmanuel Macron est donc en grande partie dépendant de l’issue de la négociation entre Angela Merkel et ses partenaires, celle-ci pouvant encore durer plusieurs mois.

Avec cet accord, le président de la République a fait la preuve de l’efficacité de sa méthode politique. Beaucoup de pays au sein de l’UE espèrent le retour d’une France influente, afin de rééquilibrer les rapports de force entre grands États membres. En remportant un succès en cette période, il montre que l’Europe n’est pas suspendue à l’issue des négociations gouvernementales en cours à Berlin

World Economic Forum. – Yes, you really can plant trees all over a city to make it cleaner and better- Written by Charlotte Edmond, Formative Content

 

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Vertical-forest projects mean highrise buildings swathed in green

Picture a Chinese city scene and, chances are, you’re not seeing much green. But the Liuzhou Forest City is set to challenge perceptions about urban living in the country and be a breath of fresh air – literal and metaphorical – for its 30,000 inhabitants.

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The new city, being built in southern China’s mountainous Guangxi area, will bring nature to an urban setting, with over 40,000 trees and 1 million plants covering every building.

The green city follows a string of ‘vertical forest’ projects – highrise buildings swathed in green – being built around the world. But Liuzhou Forest City, set to be completed by 2020, takes things to a whole new level.

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Image: Stefano Boeri Architetti

Each year the trees will absorb 10,000 tons of CO2 and 57 tons of pollutants. They should produce about 900 tons of oxygen a year, too.

The architects behind the idea, Stefano Boeri Architetti, say the plants will also decrease the average air temperature, create noise barriers and boost biodiversity by creating a habitat for birds, insects and small animals.

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Image: Stefano Boeri Architetti

A 21st-century city

The new city will have all the mod cons expected from a new development including fast rail and road links and will be self-sufficient in its energy, with geothermal-powered air conditioning and solar panels on the roofs.

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Image: Stefano Boeri Architetti

Urban forests

The concept of blending the green and urban environments has been attracting plenty of interest in recent years. Boeri’s team is also behind the Nanjing ‘vertical forest’ – two skyscrapers covered in trees and greenery in the east of China, due to be completed in 2018. The Bosco Verticale, which can already be seen in Milan and Singapore, has its own supertree buildings.

Boeri has also come up with a prototype for a larger-scale forest city in Shijiazhuang, one of China’s most polluted cities. Smog is a persistent problem in China, with Beijing and a number of its other major cities put on warning late last year as the authorities issued red alerts.

Planners hope that building with vertical forests will also help to reduce urban sprawl, a growing problem as increasing numbers of people migrate from country to town. Over half of the world’s population now lives in towns and cities, and this number is expected to grow by just under 2% a year.

 

Banque mondiale – Les effets durables et profonds de la sécheresse sur la pauvreté

 

 

SeloPauvreté.jpgn un nouveau rapport du Groupe de la Banque mondiale, les épisodes de sécheresse à répétition ont des conséquences extrêmement importantes et souvent invisibles : à l’échelle mondiale, ces phénomènes détruisent les récoltes dans des quantités qui suffiraient à nourrir 81 millions de personnes par jour pendant une année, dévastent des forêts et menacent de condamner des générations d’enfants à la pauvreté.

Cette publication, intitulée Vers des eaux inconnues – La nouvelle économie de l’eau : pénuries et variabilité, présente des données inédites sur les conséquences que peuvent avoir des précipitations de plus en plus irrégulières sur les exploitations agricoles, les entreprises et les ménages. Et de montrer que si les inondations et les ondes de tempêtes constituent de graves menaces, les sécheresses engendrent une « misère au ralenti », avec des effets plus profonds et plus durables qu’on ne le pensait auparavant.

« Cette étude prouve qu’il est de plus en plus important que nous valorisions l’eau à la hauteur de ce qu’elle représente, à savoir une ressource précieuse, qu’il ne faut ni gaspiller ni polluer, explique Guangzhe Chen, directeur principal du pôle mondial d’expertise en Eau de la Banque mondiale. Nous devons mieux comprendre les conséquences des pénuries d’eau, sachant que celles-ci s’intensifieront sous l’effet de l’expansion démographique et de l’évolution du climat. »

Le rapport met en évidence les effets en cascade, et jusqu’ici peu documentés, de la sécheresse.

Premièrement, au niveau des familles, celle-ci a des conséquences qui se ressentiront sur plusieurs générations. Dans les régions rurales d’Afrique, le rapport constate que les femmes nées durant des périodes de grave sécheresse en portent des séquelles toute leur vie, parce que, enfant, elles ont souffert de malnutrition et d’autres problèmes de santé dues aux pertes de récolte découlant du manque de précipitations et que leur développement cognitif et physique en a été affecté. En outre, des données récentes montrent que ces femmes reçoivent également une instruction moins poussée, qu’elles ont, à l’âge adulte, moins de ressources et davantage d’enfants, et qu’elles sont plus exposées aux violences familiales. Les chocs subis par une mère ont souvent des répercussions sur ses enfants, qui risquent davantage de souffrir de malnutrition et d’être en moins bonne santé, ce qui perpétue le cercle vicieux de la pauvreté.

Deuxièmement, les effets secondaires de sécheresses répétées au niveau des exploitations agricoles : lorsque les précipitations sont inférieures à la normale pendant plusieurs années consécutives, non seulement les rendements agricoles s’en ressentent, mais les agriculteurs sont contraints d’aller empiéter sur les surfaces forestières voisines. Étant donné que les forêts servent à stabiliser le climat et à réguler les réserves d’eau, le déboisement réduit la quantité d’eau disponible et exacerbe le changement climatique.

Enfin, pour une entreprise, les coûts économiques imputables à la sécheresse sont quatre fois supérieurs à ceux entraînés par les inondations. Si cette entreprise est située en zone urbaine, une seule coupure d’eau peut amputer son chiffre d’affaires de plus de 8 %, et de 35 % si elle relève du secteur informel, comme c’est fréquemment le cas dans le monde en développement. Les moyens de subsistance de la population s’en trouvent alors anéantis et la croissance économique urbaine stagne.

Un grand nombre des régions les plus touchées par la sécheresse subissent déjà de graves déficits alimentaires et sont considérées comme fragiles. Il est donc urgent de trouver des solutions et de les mettre en œuvre.

« Si nous ne prenons pas au sérieux l’aggravation des déficits hydriques ainsi que la fréquence et l’intensité accrues des tempêtes imputables au changement climatique, de nouvelles régions seront touchées par les pénuries d’eau, ce qui pourrait accroître les violences, les souffrances et les migrations, alerte Richard Damania, auteur du rapport et économiste principal au pôle mondial d’expertise en Eau de la Banque mondiale. Les méthodes actuelles de gestion de l’eau ne sont pas à la hauteur de l’enjeu. Ce changement radical requiert un ensemble de politiques qui tiennent compte des incitations économiques qui participent de la gestion de l’eau à tous les stades, c’est-à-dire de la source au robinet, puis de nouveau à la source. »

L’irrégularité des précipitations a donc des conséquences sur les exploitations agricoles, les entreprises et les familles, parfois pendant plusieurs générations. Ce rapport offre des pistes pour relever ces défis, qui appellent des politiques, des innovations et des collaborations nouvelles.

Le rapport recommande de construire de nouvelles infrastructures pour le stockage et la gestion de l’eau, et d’adopter des mesures qui permettent de maîtriser la demande d’eau. Les entreprises de distribution d’eau dans les villes doivent être réglementées de sorte à accroître leurs performances et les investissements dans l’expansion du réseau, tout en garantissant leur rentabilité. Le rapport fait également observer que lorsque les inondations et les sécheresses produisent des chocs économiques, il faut que des filets de sécurité soient en place afin que les ménages pauvres puissent affronter la tempête.

 

Institut Montaigne – RÉFORME DE L’ETAT – Collectivités locales : l’exécutif en quête d’un nouveau rapport de force ? Trois questions à Jean-Bernard Auby

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La politique d’Emmanuel Macron à l’égard des collectivités locales est difficile à appréhender. Suite à la présentation du budget 2018, le climat, déjà dégradé, s’est considérablement refroidi entre le gouvernement, les maires, les présidents de régions et de départements. En cause : la suppression progressive de la taxe d’habitation, la diminution du nombre d’emplois aidés et la baisse annoncée des dotations.

Quelle est la stratégie du gouvernement pour les collectivités ? Pour y voir plus clair, nous avons posé trois questions à Jean-Bernard Auby, spécialiste du droit administratif français, professeur de droit public à Sciences Po, et directeur de la chaire Mutations de l’action publique et du droit public.

Y-a-t-il un nouveau rapport de force entre l’exécutif et les collectivités territoriales ? Les mesures budgétaires prises par Emmanuel Macron vont-elles dans le sens d’une recentralisation ? Ou au contraire vers plus d’autonomie ?

Il est difficile de répondre de manière globale. Je ne pense pas qu’il y ait de véritable stratégie en matière de décentralisation de la part de l’exécutif. Je pense que le président de la République et le gouvernement partagent une vision commune, à savoir que les réformes essentielles ont été faites et qu’il faut stabiliser le système. L’idée est que, dans un contexte de contrainte budgétaire, il faut partager l’effort entre l’Etat et les collectivités territoriales en matière de réduction des dépenses publiques. Les réductions budgétaires sont importantes et systématiques mais, en parallèle, des contreparties sont mises en place comme l’affectation de la TVA aux régions.

On a tendance à employer le terme de recentralisation un peu vite. Recentraliser signifierait que l’Etat récupère la main de manière significative sur certaines politiques publiques, or nous ne sommes pas face à un tel scénario. Les présidents de régions sont aujourd’hui très remontés mais il ne semble pas que le président de la République ou le Premier ministre aient remis en cause le rôle de chef de file attribué aux régions avec la loi MAPTAM et la loi NOTRe. Le gouvernement ne semble en réalité pas réformateur sur le sujet, il cherche plutôt à stabiliser le système, surtout sur le plan financier. De manière globale les réformes récentes ont porté leurs fruits, mais la question des régions est centrale, on ne sait pas si elles vont être à la hauteur du rôle imaginé pour elles.

Il est probable que l’exécutif ne soit pas viscéralement décentralisateur, mais il ne semble pas avoir véritablement de stratégie en matière de décentralisation ou de recentralisation. Emmanuel Macron en a d’ailleurs assez peu parlé durant sa campagne. Il n’y aucune expression, ni vision d’un système territorial différent, aucune mise en cause des processus de métropolisation ou d’intercommmunalisation fortement poussés par le précédent gouvernement. Ce qui prédomine aujourd’hui pour le gouvernement c’est bien la maîtrise des finances publiques, et la participation des collectivités territoriales est indispensable pour restaurer les comptes, notamment au regard des engagements européens.

La contractualisation est-elle un moyen efficace de réguler la dépense publique locale ? Comment l’articuler avec le principe d’autonomie des collectivités territoriales ?

En matière de dépenses publiques, il manque une règle du jeu claire. Aux Pays-Bas par exemple, il y a un pacte de solidarité formellement signé entre l’Etat et les collectivités, on s’est mis d’accord sur des critères de maîtrise de la dépense locale, sur le modèle de Maastricht pour l’Europe. En France, nous ne sommes jamais parvenus à mettre en place un tel système. Néanmoins, sur ce point, le dernier rapport de la Cour des comptes est plutôt réjouissant, les finances locales ne se portent pas trop mal, mais il faut trouver un moyen de les discipliner davantage, notamment concernant l’évolution des dépenses de personnels.

La contractualisation pourrait être efficace mais cela est très compliqué à mettre en place. On sait contractualiser une série de dépenses données, sur des catégories de dépenses précises. Mais aujourd’hui, ce qui est en jeu dans le plan budgétaire du gouvernement, c’est une contractualisation sur l’évolution générale des dépenses, très délicate à mettre en œuvre, d’autant qu’il serait vain de raisonner de manière uniforme, étant donnés les dépenses et les besoins de financement propres à chaque collectivité territoriale. Si l’on envisage de contractualiser sur la base d’évaluations plus fines pour en déduire quelles sont les dépenses raisonnables, l’idée est bonne mais également difficile à mettre en œuvre au regard du principe d’autonomie. En effet, ce mode de fonctionnement porte un parfum évident de recentralisation. A l’heure actuelle, à l’intérieur des enveloppes données par l’Etat, les collectivités font ce qu’elles veulent. Si l’Etat tente de contrôler et d’orienter l’évolution des dépenses de manière plus fine, il s’agira en effet d’une régression sur le plan de la décentralisation.

De façon globale, la décentralisation est-elle un vecteur de modernisation de l’action publique ?

Sans aucun doute, la décentralisation pousse à la modernisation de l’action publique. Dans beaucoup de cas, les collectivités territoriales se montrent plus flexibles et plus adaptables que l’Etat lui-même. La culture de l’évaluation est aussi plus développée du côté des collectivités territoriales. L’Etat a le plus grand mal à évaluer ses politiques publiques et à tenir compte de ses évaluations. Aujourd’hui, grâce à des entités variées, il me semble que la culture de l’évaluation est plus présente dans le monde local, sauf peut-être en matière de gestion du personnel.

On n’est pas naturellement poussé à se moderniser. Or, les collectivité territoriales sont sous le regard direct des citoyens qui les élisent, payent des impôts… Ces stimulants jouent plus directement du fait du niveau de proximité des collectivités.

The Diplomat Magazine – The 7 Men Who Will Run China What you need to know about the members of the 19th Politburo Standing Committee.- By Bo Zhiyue

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New members of the Politburo Standing Committee, from left, Han Zheng, Wang Huning, Li Zhanshu, Xi Jinping, Li Keqiang, Wang Yang, Zhao Leji stand together at Beijing’s Great Hall of the People (Oct. 25, 2017).
Image Credit: AP Photo/Ng Han Guan

At its First Plenum on October 25, 2017, the 19th Central Committee of the Chinese Communist Party (CCP) elected members of the Politburo Standing Committee. As widely expected, among the seven members of the 18th Politburo Standing Committee, four (Zhang Dejiang, Yu Zhengsheng, Liu Yunshan, and Zhang Gaoli) retired due to their age; and two (Xi Jinping and Li Keqiang) were re-elected. As for the final member, contrary to the speculation that Wang Qishan might stay on, he also stepped down possibly because of his age.

The following is the new line-up of the 19th Politburo Standing Committee members.

 

No. 1: Xi Jinping

President Xi Jinping, 64, was re-elected as general secretary of the CCP Central Committee and No. 1 ranking member of the 19th Politburo Standing Committee as well as chairman of the Central Military Committee. The core of the CCP and Commander-in-Chief of the People’s Liberation Army, Xi has further consolidated his power over the Party at the 19th Party Congress after his thought, “Xi Jinping Thought on Socialism with Chinese Characteristics for a New Era,” was enshrined in the CCP Constitution as a “long-term guide to action that the Party must adhere to and develop” along with Marxism-Leninism, Mao Zedong Thought, Deng Xiaoping Theory, the Theory of Three Represents (Jiang Zemin’s contribution), and the Scientific Outlook on Development (Hu Jintao’s).

During the Party Congress, Xi was hailed as a “great leader,” “helmsman,” and the general architect of socialism with Chinese characteristics for a new era. The CCP under Xi’s leadership has pledged to lead China into a new era of making the country strong again in the next three decades.

No. 2: Li Keqiang

Premier Li Keqiang, 62, was also re-elected as the No. 2 ranking member of the Politburo Standing Committee. A political leader with strong ties to the Chinese Communist Youth League, Li has collaborated with Xi very well in the past five years and has been a strong supporter of Xi’s domestic and foreign policy initiatives.

With academic training in both law and economics, Li gained substantial experiences as a provincial leader and a national leader. He is likely to continue as premier of the State Council for another five years.

No. 3: Li Zhanshu

Director of the General Office of the Central Committee of the CCP since September 2012, Li, 67, has earned his seat at the Politburo Standing Committee as Xi’s strongest ally. A native of Hebei, Li worked with Xi as the party secretary of a neighboring county in his home province in the 1980s. Li also worked in Shaanxi Province, Xi’s home province, from 1998 to 2003 in various capacities.

Li worked as governor of Heilongjiang from 2008 to 2010 and as party secretary of Guizhou from 2010 to 2012. Due to the downfall of Ling Jihua, director of the General Office of the Central Committee of the CCP under Hu Jintao, Li was transferred to Beijing as the executive deputy director of the General Office in August 2012.

Li has been working with Xi very closely and has accompanied Xi in all of his domestic inspection tours and foreign visits. He has also visited foreign countries on behalf of Xi.

Li is likely to take over the portfolio of Zhang Dejiang as chairman of the next National People’s Congress Standing Committee in March 2018.

No. 4: Wang Yang

Vice Premier of the State Council since March 2013 and a Politburo member since October 2007, Wang, 62, has finally been elevated to the Politburo Standing Committee. A native of Anhui Province, Wang has been a major contender for a seat on the Politburo Standing Committee since 2012.

With a humble family background, Wang has been rising in Chinese politics mostly because of his capabilities. As mayor of Tongling in Anhui at the age of 33 in 1988, Wang earned his reputation as a reformer with bold reform initiatives in various sectors.

He has accumulated extensive administrative experiences as both a provincial leader and a national leader. He was vice governor of Anhui, party secretary of Chongqing, and party secretary of Guangdong. He also served as deputy secretary general of the State Council and has been vice premier of the State Council.

He is likely to take over the portfolio of Yu Zhengsheng as chairman of the Chinese People’s Political Consultative Conference in March 2018.

No. 5: Wang Huning

Director of the Central Policy Research Office since October 2002 and a Politburo member since November 2012, Wang Huning, 62, has also been made a member of the 19th Politburo Standing Committee.

An academic-cum-politician, Wang has been a major contributor to the ideological development of the CCP since the 1980s. The author of “new authoritarianism,” which espoused political centralism for developing countries such as China, Wang has assisted three general secretaries — Jiang Zemin, Hu Jintao, and Xi Jinping — in their ideological innovations. He has also accompanied President Jiang Zemin, President Hu Jintao, and President Xi Jinping in their foreign visits since the late 1990s.

He is likely to take over the portfolio of Liu Yunshan as president of the Central Party School and as the Politburo Standing Committee member in charge of the Secretariat of the Central Committee of the CCP, especially propaganda and personnel issues. Due to the departure of Li Yuanchao, Wang is one of contenders for the position of vice president of the People’s Republic of China when state positions are reshuffled in March 2018.

No. 6: Zhao Leji

Director of the Central Organization Department since 2012, Zhao, 60, was elected as a new member of the Politburo Standing Committee. Although his parents were from Xi’an, Shaanxi Province, Zhao was actually born and grew up Qinghai Province. He joined the CCP in 1975 at the age of 18 and was enrolled in the Department of Philosophy at Peking University in 1977 as a worker-peasant-soldier student.

Zhao climbed the ladder of success very quickly and became the youngest governor in China in 1999 when he was appointed governor of Qinghai at the age of 42. He was also the youngest provincial party in 2003 when he became party secretary of Qinghai at the age of 46.

A politician with no clear factional orientations, Zhao has faithfully worked with Xi and his classmate, Chen Xi, the executive deputy director of the Central Organization Department, to place Xi’s supporters in various strategic positions in the past five years.

Zhao takes over the portfolio of Wang Qishan as head the Central Disciplinary Inspection Commission. He is also likely to serve as the head of a new national supervisory commission that is expected to be established in March 2018.

No. 7: Han Zheng

Party secretary of Shanghai since 2012, Han, 63, has been elevated to be a member of the 19th Politburo Standing Committee. He is the seventh party secretary of Shanghai since 1989 to have entered the Politburo Standing Committee, after Jiang Zemin, Zhu Rongji, Wu Bangguo, Huang Ju, Xi Jinping, and Yu Zhengsheng.

With Cixi, Zhejiang Province as his ancestral home, Han was actually born and grew up in Shanghai. Without formal academic training, Han went through ranks in Shanghai initially through the Chinese Communist Youth League system. He worked directly under Wu Bangguo, Huang Ju, Xu Kuangdi, and Chen Liangyu. He is the only person in the history of Shanghai since 1949 who has served as mayor of Shanghai for 10 years. In his capacity as mayor, he collaborated with Party Bosses Chen Liangyu, Xi Jinping, and Yu Zhengsheng.

Due to his extensive administrative experiences in Shanghai, Han is likely to be appointed as executive vice premier of the State Council in March 2018.

If the CCP follows the “rule of 68” (those aged 68 or over must step down, those aged 67 or younger may stay on) at the 20th Party Congress in 2022, Xi Jinping, Li Zhanshu, and Han Zheng will have to retire but Li Keqiang, Wang Yang, Zhao Leji, and Wang Huning could stay for another five-year term. However, as general secretary, Xi could very well be exempt from this rule. Notably, none of the newly appointed Politburo Standing Committee members are young enough to make them likely successors to Xi at the 20th Party Congress.

Professor Bo Zhiyue, a leading authority on China’s elite politics in the world, is Founder and President of the Bo Zhiyue China Institute, a consulting firm providing services on China to heads of governments and CEOs of multinational corporations. His most recent books include China-US Relations in Global Perspective(edited) (2016) and China’s Political Dynamics under Xi Jinping (2017).