Banque mondiale – Comment utiliser les TIC pour mieux gérer le secteur de l’éducation dans les pays fragiles ? – par Maria Amelina

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Des solutions mobiles qui améliorent la gestion du système éducatif

Observons ensemble ces images : dans la première, des villageois examinent une affiche ; dans la deuxième, des enseignants ajoutent des chiffres à des affiches similaires et dans la troisième, des fonctionnaires choisissent des modèles d’interface avec l’aide d’un technicien. Aucune de ces images ne montre à proprement parler quelque chose que l’on pourrait qualifier de « technologie de pointe ». Elles représentent pourtant chacune une étape d’un projet innovant et insolite.

Un projet qui a introduit des innovations technologiques dans la vie des citoyens et incite les fonctionnaires à être à l’écoute de ces citoyens et de répondre à leurs attentes.

Il s’agit d’Allô, École ! une plateforme éducative mobile financée par l’Agence belge de développement et mise en œuvre par le ministère de l’éducation nationale de la République démocratique du Congo (RDC), avec l’aide de la Banque mondiale.

À l’heure actuelle, cette plateforme offre trois fonctionnalités :

Elle diffuse des messages du ministère auprès des services déconcentrésdes enseignants, des directeurs d’établissement scolaire et des parents d’élèves. Des messages oraux (indispensables aux parents analphabètes) et des textos annoncent par exemple la prochaine distribution de manuels scolaires ou le prélèvement des frais de scolarité. La RDC, dont le territoire immense équivaut à la taille de l’Europe occidentale, possède une infrastructure routière extrêmement limitée qui complique la communication entre Kinshasa, la capitale, et le reste du pays. Surfant sur la vague du mobile, dont la pénétration sur le marché local ne cesse d’augmenter, cette plateforme permet de gagner du temps et de réduire les distances en interconnectant toutes les parties prenantes du secteur éducatif.

Elle améliore la gouvernance et réalise des sondages en envoyant de petits questionnaires et gère rapidement les réponses. Le ministère peut par exemple, envoyer un message à ses services déconcentrés pour fournir les nouveaux barèmes nationaux des frais de scolarité à appliquer à la prochaine rentrée et réclamer un accusé de réception. Comme elles sont enregistrées sur la plateforme, les réponses ont valeur officielle et dissuadent certains fonctionnaires de surfacturer les parents. Autre exemple : l’administration centrale peut effectuer une enquête auprès des directeurs d’établissement pour comparer le nombre d’élèves au nombre de manuels disponibles. L’analyse des données recueillies permet de mieux cibler les politiques publiques et les actions sur le terrain.

Elle permet d’échanger avec les parents au sujet de l’éducation de leurs enfants. Par exemple, en recoupant les informations obtenues auprès du directeur d’établissement concernant les manuels scolaires, avec les réponses fournies directement par les parents sur l’utilisation de ces manuels dans la salle de classe de leur enfant, le ministère peut entreprendre des actions pour remédier à un éventuel problème.

Mais est-ce facile de faire fonctionner une plateforme mobile de communication et de responsabilisation ? Allons fouiner un peu dans les coulisses de la mise en œuvre de ce type de projet. Il s’agit en fait d’une pièce en plusieurs actes, qui exige une certaine dose d’art et de science, avec au final un meilleur système éducatif lorsque le rideau se lève !

Acte 1. La technologie. Il faut tout d’abord trouver un organisme ayant déjà développé et utilisé une technologie adéquate, pour ensuite l’adapter aux utilisateurs et la rendre la plus intuitive possible. Dans le cas de la plateforme Allô, École ! il fallait concevoir une interface et des icônes attrayantes et faciles à utiliser par les fonctionnaires congolais. L’autre étape importante, qui peut paraître simple mais qui ne l’étaient pas du tout dans le cas de notre projet en RDC, est de démarcher les opérateurs de téléphonie mobile pour négocier un accord et obtenir un numéro abrégé et gratuit qui facilite les communications (d’où le chiffre 178 que vous voyez dans l’une des photos). Tout cela vous semble difficile ? Nous le pensions aussi… mais cette étape s’est avérée être la plus facile. Les étapes institutionnelles étant bien plus compliquées et demandant une attention particulière.

Acte 2. La vulgarisation. Chaque établissement scolaire sélectionné dans la phase expérimentale reçoit un numéro de plateforme à trois chiffres, comme celui que vous voyez dans la photo qui montre un enseignant écrivant sur l’affiche. Puisque la phase expérimentale comporte un essai contrôlé randomisé (ECR), les établissements de traitement reçoivent une visite de la part d’une ONG, un jeu d’affiches, et une démonstration de la technologie sur un appareil de base. Des messages portant sur l’absentéisme des enseignants, la disponibilité des manuels scolaires etc. sont enregistrés dans les quatre langues nationales. On a aussi « pimenté » l’enregistrement en faisant appel à des voix de vedettes nationales afin d’inciter les parents à se servir de la plateforme (comment un parent peut-il résister au message de son idole, l’entraîneur de l’équipe nationale de foot, lui demandant de participer à cette plateforme ?)

Tout est déjà bouclé ? On l’a presque cru ! Au cours des quatre premiers mois de mise en œuvre du projet, le service de communications du ministère a reçu 8 000 appels à travers la plateforme Allô, École ! Les parents faisaient état d’un manque de manuels scolaires, du non-respect des normes de construction des établissements scolaires, et de l’absentéisme enseignant. Les gestionnaires de la plateforme ont envoyé systématiquement des messages de remerciement et des promesses de suivi. Mais après avoir effectué deux ou trois investigations ponctuelles, on s’est rendu compte qu’il fallait une étape de plus. Car le ministère, qui avait voulu créer cette plateforme pour se rapprocher des citoyens, n’avait pas encore les capacités nécessaires pour être réactif. Il était content d’être entré dans l’ère des « nouvelles technologies », mais devait à présent repenser son organisation institutionnelle pour pouvoir en profiter. Il lui fallait une « trame » qui « lie » les différents éléments de la pièce en un tout interconnecté et performant. Nous retournons donc dans les coulisses…

Acte 3. Le personnage secret. Nous n’avons rien à cacher… mais nous essayons, dans une situation complètement inédite, de renforcer et de « normaliser » les capacités de réactivité du ministère. Dans cette optique, le ministre a nommé un directeur général très respecté au poste de coordinateur de la plateforme Allô, École ! Ensuite, on a recruté de jeunes consultants pour travailler dans le nouveau service clientèle de chaque département pendant six mois, afin d’aider les fonctionnaires normalement en charge de cela à se familiariser avec cette nouvelle technologie et à prendre confiance en eux. Enfin, on a élaboré des protocoles et testé les différentes fonctionnalités mentionnées plus haut. Petit à petit, la plateforme a fait partie intégrante du quotidien du ministère.

Bon, alors, récapitulons. Les premières enquêtes sont envoyées, les questionnaires remplis par les parents sont en cours de traitement… le ministère obtient en temps réel des informations concernant la situation sur le terrain et s’est adapté pour pouvoir y réagir rapidement. Il est à priori temps de sonner les trois coups et de lever le rideau.

Avons-nous terminé ? 

Eh bien non, car il faut comprendre qu’il s’agit en fait d’un chantier perpétuel. La plateforme Allô, École ! doit constamment s’adapter à un contexte qui ne cesse d’évoluer.

Les premiers résultats des tests de résistance de cette plateforme sont tout de même encourageants : malgré la détérioration de la situation budgétaire du ministère, la plateforme a été modifiée et ses fonctionnalités élargies. La plateforme Allô, École ! s’est intégrée dans un environnement qui évolue et n’est pas restée figée dans le temps.

Nous vous invitons d’ailleurs à suivre son évolution en écoutant régulièrement nos futurs podcasts au cours desquels les différents acteurs partageront la manière dont ils ont vécu la mise en œuvre de ce projet.

Maria Amelina est une Spécialiste du groupe gouvernance de la Banque mondiale. Elle travaille actuellement sur les pays d’Afrique centrale et orientale se concentrant sur la Amelinagouvernance du secteur particulier dans les paramètres fragiles. Dans sa carrière à la Banque mondiale Maria Amelina a travaillé sur les questions de décentralisation, développement local, axée sur la gouvernance et la responsabilisation. Elle a dirigé des études opérationnels et analytiques en Europe centrale, des opérations innovantes en matière d’engagement civique et de budgets participatifs. Plus récemment, elle se concentre sur les aspects analytiques et opérationnels de l’utilisation des TIC pour améliorer la transparence et la responsabilité de la prestation des services. Maria Amelina est titulaire d’un doctorat de la Fletcher School of Law et de la diplomatie, administré conjointement par Harvard et Tufts.

 

Ifri Paris-Bruxelles – La politique africaine de la France à l’épreuve de la diversité du continent – par Alain ANTIL, directeur du Programme Afrique subsaharienne de l’Ifri.

La présence sur le continent africain est un élément clé de la puissance de la France, ou tout du moins de son influence. Elle a toujours été une priorité de son action extérieure. Pour le demeurer, elle devra s’adapter aux mutations profondes du continent, et à la diversité des dynamiques qui le traversent.

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Sécurité

La France a mené une cinquantaine d’opérations militaires sur le continent africain depuis les indépendances. Après la fin de la guerre froide et à la suite du génocide rwandais, Paris a souhaité ne plus jouer le rôle de « gendarme » de l’Afrique, et a opté pour une triple inflexion de sa politique : intervenir avec de solides mandats internationaux ; tenter de pousser l’Union européenne (UE) à s’impliquer davantage ; et enfin contribuer au renforcement des armées nationales et à l’édification d’une architecture africaine de sécurité. Cette politique a été mise en œuvre au cours des vingt dernières années dans un contexte de réduction du budget de la défense, ce qui s’est traduit par une réduction du nombre de militaires français pré-positionnés en Afrique.

Le premier objectif a été atteint. Le deuxième partiellement : si des pays européens participent aujourd’hui à des opérations de maintien de la paix, leur participation demeure exceptionnelle et légère. Le troisième est loin d’être atteint, ce qui oblige régulièrement la France à intervenir parce qu’elle est la seule à pouvoir le faire, du moins dans les phases initiales du conflit. C’est ainsi que l’on peut interpréter les interventions au Mali (Serval) et en République centrafricaine (Sangaris). Le désengagement français semble impossible, à en juger par la fragilité actuelle de la bande sahélo-saharienne, dont les soubresauts politiques pourraient avoir des conséquences directes sur le Maghreb et le bassin méditerranéen. L’adaptation de l’opération Barkhane, qui regroupe 3 500 militaires, est la clé pour la stabilisation de la bande sahélo-saharienne.

Diplomatie économique

La France est toujours l’un des principaux investisseurs et l’un des plus importants partenaires commerciaux du continent. Ses parts de marché diminuent en raison de l’émergence de concurrents africains et non africains. Si les grands groupes français sont bien armés pour maintenir ou conquérir des marchés, les PME/PMI françaises sont en revanche beaucoup moins outillées et soutenues. Le continent africain représente des marchés en croissance pour lesquels l’appareil industriel français dispose d’atouts (BTP, réseaux d’eau, transports, etc.). Parallèlement, la contribution de la France à la sécurité du continent constitue un utile soutien à sa diplomatie économique. Cependant, trop d’initiatives et de structures, parfois concurrentes, sont censées défendre les intérêts français. Cette surabondance nuit à l’efficacité d’ensemble de cette diplomatie économique. L’échec de l’initiative « Énergies pour l’Afrique » est une illustration de cette politique en ordre dispersé.

Francophonie

Bien que leader naturel de la francophonie, la France apparaît souvent en marge des institutions francophones et ne semble pas en faire un axe cardinal de sa politique étrangère. Se jouent pourtant autour de la francophonie des enjeux d’influence liés au droit, au commerce, aux organisations internationales, ou encore à la diffusion des œuvres culturelles. De plus, compte tenu des évolutions démographiques des pays francophones d’Afrique, le français pourrait gagner des centaines de millions de locuteurs au cours du xxie siècle. Cette évolution est théorique, car si la France ne se réengage pas davantage dans la coopération (envoi de professeurs, soutien aux institutions scolaires, etc.), cette progression de la langue française ne se concrétisera pas. La francophonie pourrait être également utilisée comme levier de promotion de la démocratie et de la bonne gouvernance, objectif plus facile à promouvoir dans ce cadre que dans une relation bilatérale, où chaque recommandation peut être dénoncée comme une atteinte à la souveraineté. Le soutien prolongé à des régimes autoritaires, pour des raisons sécuritaires ou économiques, a terni l’image de la France auprès des populations jeunes de ces pays qui seront peut-être les élites de demain et pourraient alors se détourner d’une relation privilégiée avec Paris.

Aide au développement et à la bonne gouvernance

L’Afrique a une population jeune qui peine à s’insérer dans des marchés de l’emploi incapables d’absorber la masse des nouveaux entrants. Cette jeunesse est porteuse de potentialités : elle tente de se trouver une place dans les sociétés africaines, notamment en créant des mouvements citoyens pour réclamer le respect des droits politiques mais aussi économiques. Parallèlement, cette jeunesse est également porteuse de tensions si des emplois ne sont pas massivement créés. La coopération et l’aide au développement françaises sont des éléments d’influence (soft power) mais doivent intégrer davantage ces enjeux (création d’emplois et respect des droits civiques). Cela passe aussi par une attention accrue aux évaporations de l’aide observées dans certains pays récipiendaires.

From World Economic Forum – Written by John McKenna, Formative Content – The countries where people pay the most tax and the least tax.

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There is a common theme among the 10 OECD countries in which workers pay the most tax: every single one of them is in Europe.

Sitting comfortably ahead of the rest of the pack is Belgium, where workers pay more than half the money they earn in tax in the form of income tax and social security contributions.

This puts Belgium nearly five percentage points ahead of the next highest taxing nation, Germany, in the recently published list of tax rates in OECD countries.

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According to data in the Taxing Wages 2017 report, the average across all 35 OECD member countries is for an individual to contribute just over a third of their pay packet to income tax and social security.

However, workers in the top 10 nations in this list all pay significantly higher than this.

After Belgians paying 54%, second and third place in the list belong to Germany and Hungary, where workers pay 49.4% and 48.2% respectively.

The OECD Taxing Wages 2017 report measures the level of personal income tax and social security contributions in each OECD country by calculating the « tax wedge » – personal income tax, employer and employee social security contributions, minus family benefits received as a proportion of total employer labour costs.

Belgium, Germany and Austria come top on the data when considering the average wages of single, childless workers receiving no family benefits.

However, this tool created by the report’s authors shows that when it comes to families with children, France tops the list with an average tax rate of 40%.

Low tax nations

While European nations have the highest tax rates for both individuals and families, there are a few low-tax European countries too.

Countries with tax wedges for single childless workers that fall below the OECD average of 36% include: Poland at 35.8%; the UK at 30.8%; Ireland at 27.1%; and Switzerland at 21.8%.

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These lower-tax countries belong to a group of 14 OECD member states where the tax wedge is below average.

Among these is the US at 31.7%, Australia at 28.6% and Israel at 22.1%.

The lowest taxed OECD nations are Mexico at 20.1%, New Zealand at 17.9% and Chile at 7%.

 

SERIE D’ETE DE L’EXPRESS Chaque semaine, une nouvelle ayant comme décor une région de France, c’est L’EXPRESS qui nous le fait vivre avec six auteurs différents. Nous commençons par la Normandie I – UNE FILLE TOUTE SIMPLE de Nadine Monfils

Normandie

« J’ai suspendu mes rêves sur le fil de mes souvenirs, avec une pince à linge. Il ne faudra même pas les repasser, ils sont in défroissables. » C’est la phrase notée par Jeanne sur son calepin au moment ou le train s’arrête à la gare de Trouville-Deauville, moment ou elle observe l’employé de la SNCF et son Képi.
Marcel au Képi, un homme ordinaire, banal et transparent comme elle qui s’habille avec des gestes méthodiques comme un robot , programmé pour survivre, comme elle technicienne de surface…plus chic que femme de ménage. Cet homme elle l’a dénommé Marcel et c’est lui qui a enclenché chez elle cette envie d’écrire. Elle a fait le lien avec la comédie Musicale,Ter Normandie.jpg lorsque John C Reilly chantait Mister Cellophane L’histoire d’un homme que personne ne remarquait , mais quand il chantait, il illuminait tout le monde de son aura. Jeanne n’avait aucun don, son cœur était sec, come ce pays de nulle part, ou Brel inventait des perles de pluie, sauf quand elle écoutait Mister Cellophane et l’homme du quai c’était lui.
Marcel rentrait chez lui chaque soir et se transformait en Yolanda, il se rasait, mettait une bonne couche de fond de teint, un rouge à lèvres rouge Dalida Gigi l_Amorosopétant, enfilait sa robe à paillettes, sa perruque aux longs cheveux roux et roule ma poule pour aller chanter au P’tit Bichou à Dives sur Mer, ou il faisait un tabac en chantant les airs de Dalida Gigi l’Amoroso. Au début, il faisait ca pour aider Ana, son amie d’enfance qui a eu à subir des périodes difficiles avec un mari un poivrot mort sous un camion , lui laissant un fils trisomique. Elle est soutenue par son père qui vivait dans une petite maison d’ouvrier de la cité Blanche face à l’hippodrome de Cabourg. Ana c’était l’amour qu’il a voulu avant le passage du poivrot. Peu à peu Marcel s’est attaché à son enfant perdu.
Personne ne savait que chaque soir Marcel devenait Yolanda, Dalida s’était suicidée , mais elle lui a sauvé la vie. La chanteuse s’était incrustée en lui et il chantait et murmurait partout « Laissez moi danser……chanter en liberté…..Laissez moi aller jusqu’au bout du rêve….. ». Jeanne la fille du train avait remarqué cela.
Un samedi Ana avait mis une robe bleue et attendait Marcel avec une bouteille de calva et un gâteau aux pommes du jardin pour célébrer les quarante ans de connaissance. Dédé le gamin était chez son grand père. Ana a tout organisé pour séduire le Marcel. Il proposa le mariage à Ana et celle-ci accepta. Le petit Marcel est ai si coincé, la quéquette en panaché et le cerveau sur le quai des brumes, T’as de beaux yeux, tu sais…..Et Dalida dans tout ça, qu’allait-elle devenir ? dans ses cauchemars Dalida lui tapait dessus avec une guitare, car Ana aimait Elvis Presley et pas Dalida. Il seElvis Presley rappela ce que lui disait son grand-père quand il avait un verre dans le nez. Bite n’a pas d’œil ; C’est sur que l’amour est aveugle. Marcel pensait à ses vieux jours, seul dans sa petite maison d’Houlgate, avoir quelqu’un pour ramasser les coquillages ensemble lui poussant à prendre sa pelle et son seau. Il finit par voir que son acte allait être positif pour tous, lui-même, Ana, le gamin et le grand-père. Ce vieux monsieur qui jouait de l’accordéon quand il avait un coup dans le nez, Il chantait cet air qui raconte sa maladie :
La valse des Tréfi de Mil Marie Mougenot
« Il fallait se lever tôt
Pour bosser chez Trefimétaux
Je suis rentré l’âme confiante
J’en suis r’sorti farci d’amiante
Un ministre l’a déclaré vous serez tous indemnisé
En attendant, je tire la patte
J’reste chez moi manger patates »
Marcel l’aimait ce vieux pépé.
Pour le mariage, Ana avait bien préparé son trousseau. Pour la faire plaisir, Marcel avait déniché Elvis Cadillac, sosie d’Elvis Presley, un belge pété du couvercle qui donnait des concerts. Le grand jour arriva , IN THE MOOD FOR LOVE à Dives sur Mer avec photos sur la plage de Cabourg face à la mer ou dos au casino, agapes au restaurant le petit Bougnat. Elvis Cadillac au volant de sa Cadillac rose et de sa chemise de la même couleur était bien couple mariéprésent. Il commença la soirée par LOVE ME TENDER puis YOU’LL NEVER WALK ALONE, c’est à ce moment que la mariée disparut. Marcel pensa qu’elle était partie se faire encore plus belle. Comme elle ne répondait pas sur son portable. Il se rendit chez le pépé et constata qu’elle était morte avec le gamin et le pépé. La police conclut que le vieux bouffé par l’amiante avait pété les plombs et ne pouvait pas accepter le mariage de sa fille.
Marcel reprit sa vie à la gare de Trouville et continua avec sa robe de paillètes le soir. La fille du train l’a suivi un jour et décida de simplifier sa vie en la gardant pour elle toute seule. Tous les jours elle regardait l’homme du quai et il ne la voyait pas. Il était à elle et Elle souriait.
I’LL NEVER LET YOU GO.
L’AUTEUR
nadine-monfils-testud.jpg est belge et vit à Montmartre. Elle est l’auteur d’une quarantaine de romans et de pièces de théâtre, dont des polars à la « Série Noire » et des thrillers chez Belfond. « la petite fille fêlée aux allumettes », « le silence des canaux », avec des personnages qui déjantent et l’humour qui scotche. Le dernier ouvrage « Ice cream et châtiments » (Fleuve noir), histoire tragi comique avec cadavre et majorette, de la tournée du Sosie du King, Elvis Cadillac.

Japan, Russia and their Territorial Dispute de James D. J. Brown – Analyse publiée dans le numéro d’été de Politique étrangère (n°2/2017) de Céline Pajon chercheur au Centre Asie de l’Ifri.

Japan-Russia-Territorial-Dispute.pngL’auteur défend ici une thèse forte : le postulat du Japon dans ses discussions avec Moscou – à savoir le retour, à terme, sous souveraineté nippone, de la totalité des îlots sous contrôle russe depuis 1945 – est irréaliste et illusoire.

Ce parti-pris rend le propos dynamique et stimulant. L’ouvrage s’organise autour de quatre courts chapitres dans lesquels sont présentés puis relativisés, voire invalidés, les arguments japonais. L’argument légal et historique tout d’abord : Tokyo présente les quatre îles les plus méridionales des Kouriles comme son « James D. J. Brown .pngterritoire inhérent » et estime que l’Union soviétique en a repris possession en août 1945 de manière déloyale, en violation du pacte de non-agression. L’auteur minore cet argument, montrant que la Russie maintient une interprétation différente qui peut être recevable, et qu’avant tout, les Kouriles Sud sont aujourd’hui un symbole fort de son identité de vainqueur de la Seconde Guerre mondiale.

Ensuite, l’argument économique – le Japon estime que des incitations financières permettront de créer un environnement favorable à des concessions russes sur la question territoriale – est invalidé. Si la Russie cherche bien à attirer d’importants investissements pour développer son Extrême-Orient, Moscou ne considère plus que Tokyo soit en mesure de proposer une offre décisive : les entreprises japonaises sont peu attirées par la Russie, et son environnement peu favorable aux investissements. Enfin, les dirigeants russes ont rappelé à plusieurs reprises qu’il est inenvisageable de « vendre » le territoire national.

Puis l’auteur aborde l’argument sécuritaire, ou stratégique. Tokyo a tendance à exagérer les tensions entre Moscou et Pékin, et ses tentatives pour éviter un front commun sino-russe, ou contrebalancer la Chine par un rapprochement avec la Russie, sont vouées à l’échec. Si des divergences existent bien au sein du partenariat sino-russe, ce dernier reste essentiel pour Moscou, en particulier depuis la crise ukrainienne. Par ailleurs, l’importance stratégique des Kouriles Sud pour Moscou se renforce : arsenaux et troupes y sont déployés pour mieux contrôler et défendre la mer d’Okhotsk et le passage vers l’Arctique.

L’auteur traite enfin la question des opinions publiques. Tokyo revendique un fort attachement de sa population au retour des quatre îles ; or des sondages récents montrent que les Japonais sont prêts à accepter une solution plus flexible. De manière générale, l’auteur estime que l’émoi serait moindre au Japon qu’en Russie, où un fort nationalisme rend difficile la cession d’une partie du territoire national.

Appuyant son analyse sur de nombreuses sources, japonaises autant que russes, James Brown montre que les deux pays ont toujours des approches irréconciliables sur leur différend territorial. Il n’envisage qu’une seule issue : le retour à la déclaration nippo-russe scellant la reprise des relations diplomatiques en 1956, qui prévoyait qu’une fois un traité de paix signé la Russie transfèrerait les deux plus petites îles des Kouriles Sud au Japon. Tokyo ne s’y est jamais résolu. Y revenir aujourd’hui marquerait sans doute un tournant historique dans la relation de Tokyo avec Moscou, mais pour quels bénéfices, et à quel prix ?

China’s New Silk Roads: A Flexible Implementation Process by Alice Ekman

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More than three years have already passed since China’s new silk roads were launched by President Xi Jinping. When he first mentioned the idea in an autumn 2013 speech in Kazakhstan, questions quickly emerged on the meaning of this general concept, which soon became widely promoted through a large-scale and well-coordinated public diplomacy strategy both in and outside China.

At the time it was hard to identify what was behind the concept and what it would ultimately amount to, given that official explanations and concrete projects remained scarce until early 2015. Now, more than three years on, what has been given many names – from the Silk Road Economic Belt and the 21st Century Maritime Silk Road, to One Belt, One Road to the Belt and Road Initiative (and what we will heretofore refer to as OBOR) – has finally begun to take shape. Projects have been identified, institutions created and money spent. And yet, OBOR still remains vague and unclear in many respects. Explaining what exactly it is continues to be a difficult task for both Chinese and foreign researchers, and this is likely to persist into the future.

One way to bypass such vagueness and grasp a clearer view of China’s projects and objectives is to examine how OBOR has been taking shape in concrete terms and which reactions this has triggered. Such an approach is proposed in the following chapters, in which a group of Ifri researchers analyze OBOR from their own areas of expertise. Alice Ekman begins with a look at the promotion and implementation process for OBOR, underlining that China’s project is evolving and expanding, both in terms of countries and sectors concerned, and that its flexible and adaptive nature is likely to remain. Françoise Nicolas examines the economic objectives of OBOR and the financial instruments used to push the project forward, highlighting that, more than anything, the concept is designed to serve the domestic economic interests of China. Delving into the energy sector, which has been identified as a key area for development within the OBOR framework, Gabrielle Desarnaud and John Seaman argue that the vast project is so far a continuation of China’s internationalization process in the energy field, but also provides a platform on which rules and norms could eventually be created and influence ultimately wielded.

Taking a geographical approach is another way to bypass the vagueness of OBOR. It serves to highlight the scope of the project, but also underlines its inherently geopolitical dimensions. Tatiana Kastouéva-Jean analyzes Russia’s mixed reception of OBOR, which comes at a time of deep antagonism towards Europe and the US, but also concern about what China’s rise will ultimately mean for Russia’s interests, particularly in Central Asia. Turkey is also an intriguing, if often overlooked case study. As Serif Onur Bahcecik explains, Turkey has long balanced between East and West, and OBOR provides Ankara with an opportunity to push its long-desired “Middle Corridor” through Central Asia at a moment when the leadership is ever more disillusioned with the European project. Finally, as OBOR reaches the shores of Africa, Clélie Nallet explores a variety of views as seen from the continent, explaining that while OBOR could extend China’s proactive history of investment into African infrastructure, local populations are also wary of its implications for their livelihood.

The report could hardly be an exhaustive analysis of such a diverse and evolving project, and is rather part of an ongoing body of research that seeks to examine OBOR within the context of China’s emergence as a regional and global power, and how this emergence will ultimately shape the international order. Indeed, OBOR has concrete economic and geostrategic implications and can no longer be considered only as a vague concept. Most of all, the 3-year timeframe shows that OBOR is becoming something quite different from what was initially conceived and anticipated. It has evolved to include a new set of countries and areas, and its flexible and adaptive nature is likely to lead to something even more different – and probably more comprehensive and ambitious – in the medium and long term, as China aligns the OBOR concept with most of its domestic and foreign policy priorities. Prospective analysis on the topic therefore requires similar flexibility and the ability to consider new developments in all directions.

Analyse de Denis Bauchard de l’ouvrage de Sébastien Boussois et Asif Arif, France-Belgique : la diagonale terroriste (Éditions La Boîte à Pandore, 2016, 228 pages).

Les attentats de 2015 et 2016 en France et en Belgique ont dévoilé l’existence de nombreux liens entre les djihadistes des deux pays. Cet ouvrage se propose d’étudier les filières qui se sont constituées, parfois depuis de nombreuses années. Le juge Marc Trévidic souligne dans sa préface que « des liens étroits et durables se sont noués de longue date dans les milieux radicaux français et belges » – Trappes et Molenbeek ont pu acquérir une notoriété amplifiée par les médias. Il fait ainsi remonter la première filière franco-belge au recrutement pour les camps d’entraînement afghans au milieu des années 1990. Depuis lors, ces filières se sont développées et, après l’Afghanistan d’Al-Qaïda, ont établi des liens avec l’État islamique (EI). Plus généralement, les francophones – français, belges, mais aussi originaires d’Afrique noire ou du Maghreb – jouent un rôle important dans la promotion du djihad, certains occupant des postes de responsabilité dans l’EI. Comment expliquer cette situation ? Comment se sont constituées ces filières francophones ? Comment les services de renseignement et les polices des deux pays coopèrent-ils ? Telles sont les questions auxquelles les deux auteurs s’efforcent de répondre.

Dans une première partie – « La France et le terrorisme, entre réalisme et mythologie » –, Asif Arif fait œuvre utile de clarification. Il souligne à juste titre que l’évident développement du salafisme, c’est-à-dire d’un fondamentalisme religieux, n’implique pas en soi le passage à l’acte terroriste. Il s’élève contre l’utilisation intempestive par les médias du mot djihadiste et apporte là aussi les éclaircissements nécessaires. Il souligne la complexité du phénomène de radicalisation en France et reprend à son compte l’expression de Farhad Khosrokhavar de « radicalisation polycéphale ». Il dresse ce constat en étudiant, l’une après l’autre, les « grandes figures » du terrorisme en France, des membres du gang de Roubaix à la fratrie mortifère des frères Kouachi. Autant de profils et d’explications de la radicalité.

Dans la seconde partie, Sébastien Boussois s’attache à la Belgique – « laboratoire historique de la radicalisation ? ». Le poids de la communauté marocaine – 420 000 personnes – y est d’autant plus fort qu’elle est principalement originaire du Rif, territoire pauvre et longtemps délaissé. Une autre spécificité belge est l’implantation en 1967 à Bruxelles d’un Centre islamique et culturel, construit et financé par l’Arabie Saoudite, qui a été un terreau du djihadisme belge. Le mouvement Sharia4Belgium, fondé en 2010 et dissous en 2014, a également joué un rôle important dans la radicalisation des jeunes. Le cas de Molenbeek, « capitale du Bruxellistan », où plusieurs terroristes belges ou français sont passés, est également évoqué. L’auteur relativise cette appellation, mettant plutôt en lumière l’influence du réseau des mosquées et celui des librairies religieuses du pays. Le caractère fédéral de la Belgique peut expliquer certaines défaillances des autorités. Mais la proximité entre les deux pays a naturellement conduit à une concertation et une coopération étroites entre les polices française et belge.

Ce livre est une contribution utile à l’étude de ce phénomène complexe du terrorisme francophone dont l’existence et le développement ne peuvent s’accommoder d’explications simplistes.