Les trois tabous économiques que transgresse Emmanuel Macron – De Dominique Meurs et Etienne Lehmann et Telos – Paru sur Slate. Cet article m’a paru fort intéressant, j’ai voulu le partager avec le plus grand nombre par le biais du Dodo sous le filaos.

Le programme du président n’est pas dirigé contre les bas revenus. Plusieurs mesures sont même  pour les soutenir, mais en tournant le dos à  la doxa keynésienne, généralement défendue par la gauche.

Les campagnes Électorales devraient être l’occasion de débattre des coûts et des avantages des propositions de chaque force en présence. Pour qu’un débat de qualité puisse avoir lieu, il est nécessaire d’éviter de s’enfermer dans des idées préconçues. Parmi celles qui ont cours, on reproche souvent au programme d’Emmanuel Macron d’oublier «la France d’en bas». Pourtant, son programme comprend un grand nombre de mesures ciblées sur les bas revenus, comme l’augmentation de 50% de la prime d’activité, l’exonération de la taxe d’habitation en fonction du revenu ou la revalorisation du minimum vieillesse. C’est un paradoxe qui peut s’expliquer par le fait que son programme déroge à trois idées solidement ancrées et dont la pertinence mérite d’être discutée.

La première de ces idées concerne le diagnostic d’une crise économique qui serait principalement dû à un problème de demande: ce serait «l’austérité» imposée par l’Europe et la BCE qui serait responsable de la faiblesse de l’emploi dans notre pays. Il conviendrait alors selon cette approche de faire davantage de dépenses, moins d’impôts, des taux d’intérêt plus bas et de la dévaluation. Pourtant, les Pays-Bas, l’Autriche ou l’Allemagne réussissent à obtenir des taux d’emploi bien plus élevés avec la même politique monétaire, avec les mêmes contraintes budgétaires et avec la même politique de change que nous.

En réalité, il existe un consensus en macroéconomie expliquant que les relances keynésiennes peuvent certes avoir un effet bénéfique sur la croissance et l’emploi, mais que cet effet n’est que transitoire, le désaccord entre économistes portant essentiellement sur la durée de cette transition. Ainsi, les relances keynésiennes sont utiles suite à une crise subite comme celle de 2008 aux États-Unis car elles permettent d’amortir le choc. Mais notre problème de chômage est différent de celui des États-Unis où le chômage est beaucoup plus cyclique. De ce point de vue, il nous semble souhaitable qu’après une décennie de déficits massifs, et malgré des taux d’intérêt aujourd’hui historiquement faibles, le problème du chômage soit posé en France en termes de réformes structurelles qui doivent bien entendu être discutées et débattues, et non limité à  la seule préconisation d’une relance keynésienne.

Faciliter la vie des entreprises peut aller de pair avec la justice sociale

La deuxième conviction largement répandue est l’idée qu’il faudrait faire peser le poids de la redistribution sur les entreprises. Cette logique permet implicitement de justifier le rôle du salaire minimum qui présente l’apparent mérite d’augmenter les revenus des salariés sans avoir à augmenter les impôts. L’impôt sur les sociétés apparaît également comme une manière de renflouer les finances publiques sans taxer les ménages. Pourtant, derrière chaque entreprise, il y a des actionnaires, c’est-à-dire des ménages. Prétendre que l’on peut taxer les entreprises sans toucher au moins certains ménages est donc complètement illusoire.

C’est ce qu’illustrent les milliards d’euros de baisses de cotisations patronales à bas salaires et de CICE que la France dépense chaque année pour atténuer les effets négatifs du Smic sur l’emploi et la compétitivité. Enfin, la France est en retard dans la concurrence fiscale qui sévit en Europe sur les taux d’impositions des sociétés et qui conduit les acteurs financiers à investir dans d’autres économies que la nôtre. Dans un tel contexte, la baisse des taux de l’impôt sur les sociétés ou la transformation du CICE en allègements de cotisations patronales doivent être vues comme des mesures destinées à  aider les entreprises à créer de l’emploi et non comme des mesures contre la redistribution.

Ce n’est pas aux entreprises de subir le poids de la redistribution, mais aux ménages les plus aisés, aussi impopulaire que soit un tel constat; faciliter la vie des entreprises n’est donc pas forcément contradictoire avec un souci de justice sociale et des instruments comme notamment la prime d’activité peuvent être beaucoup plus efficace pour redistribuer.

Les effets bénéfiques de la Flexisécurité

La troisième conviction est un peu la conséquence du deuxième. Protéger les emplois en CDI n’est plus forcément la manière la plus efficace de sécuriser les revenus des salariés. Aujourd’hui, il y a chaque mois près de 10 fois plus d’inscriptions à Pole emploi suite à  la fin d’un CDD ou d’une mission d’intérim qu’à  la suite d’un licenciement pour raison économique. La complexité actuelle du code du travail pousse selon toute vraisemblance les entreprises à  multiplier les CDD et les missions d’intérim plutôt que de recruter en CDI. Pire, le code du travail et le salaire minimum sont aujourd’hui de plus en plus contournés par le processus «d’ubérisation» par lequel un grand nombre de travailleurs sont poussés à  devenir leurs propres employeurs.

Aussi paradoxal que cela puisse sembler, contenir le développement des emplois précaires passe par une garantie pour les entreprises, surtout les PME, qu’il leur sera possible de licencier un CDI en cas de nécessité. Cela va de pair avec la prise en charge par l’état, c’est-à-dire l’ensemble de la société, de la (re)formation des chômeurs. L’dée de la « Flexisécurité » n’est donc pas forcément antinomique avec un désir de redistribution, même si bien évidemment, chaque mesure de simplification du code du travail doit être mûrement discutée et débattue.

Comment combiner au mieux redistribution et incitations implique des choix difficiles qui doivent être tranchés au niveau politique. Il est donc essentiel que ces débats ne soient pas bloqués par des postures et qu’au contraire on puisse réfléchir sur les instruments de redistribution les plus efficaces.

Dominique Meurs  Professeure d’économie, Université Paris Ouest Nanterre

Etienne Lehmann Professeur d’économie à l’université de Paris II Panthéon-Assas

Telos  Agence intellectuelle regroupant universitaires et professionnels

Mal de Pierres de Miléna Agus

J’avais déjà  écrit sur un roman de Milena Agus « Sens dessus dessous », juste avant la sortie en salle de « Mal de Pierres », adapté par Nicole Garcia dont l’actrice principale est Marion Cotillard. Ce livre m’a bien occupé ces deux derniers jours.

Mal de pierres

« Mal de Pierres », c’est l’histoire d’une grand-mère racontée par sa petite-fille. A l’automne 1950, cette grand-mère avait presque 40 ans. Elle quitta alors pour la première fois son village sarde de Cagliari pour aller en cure thermale sur le continent. Elle souffrait du mal de pierres (les calculs rénaux), elle ne parvenait pas à mener à  terme une grossesse. A cet endroit , elle a rencontré « le Rescapé», un homme qui lui offrit écoute et attention. 9 mois après la cure est né un petit garçon, le père de la narratrice.

On tombe vite sous le charme de cette histoire un brin désuète et intrigante, la grand-mère s’est mariée sur le tard, en 1943, alors qu’elle avait plus de 30 ans, elle est déjà  considérée comme une vieille fille par les siens, dans une Sardaigne qui connaissait les affres de la Seconde Guerre mondiale… Et lorsqu’elle conclut cette union très attendue, c’est en affirmant haut et fort que ce n’est pas par amour mais par raison. Elle entretenait avec son époux une relation curieuse, généreuse pourvoyeuse de prestations de maisons closes, tout le monde l’a toujours considérée comme un peu folle, alors ce mariage venait à point nommé.

L’amour s’est fait attendre, jusqu’à la rencontre, avec le « Rescapé», sur le continent, lors de cette cure thermale, destinée à  guérir son « mal de pierres », mais qui a eu raison aussi de son « mal d’amour ». A sa petite-fille, elle raconta quelques décennies plus tard ses émotions, ses cheminements, tout en laissant des zones d’ombres. On avance ainsi sereinement dans l’histoire, jusqu’à  la dernière page qui offre un nouveau point de vue et nous fait reconsidérer totalement le récit

L’autre héroïne de ce livre est la Sardaigne, un pays sec, rugueux qui rend les femmes un2 peu cinglées et les hommes en décalage avec le reste du monde. Milena Agus est de cette île. Son roman débute comme une biographie familiale, Le bilan est déjà  assez brillant, mais la romancière ne s’arrête pas, aimant les mensonges elle nous offre un retournement de dernière minute. En fait, les Sardes doivent être comme ça, séduisants et imprévisibles, libres de tout réinventer et avec un sacré talent.

Milena Agus en partant d’une biographie familiale qui se poursuit en aventure fusionnelle, fait un tour par l’Histoire, porte un regard sur la société italienne et ses injustices de classe, n’oublie jamais de glisser une pointe d’humour. Elle passe ainsi à  la moulinette l’amour, le sexe, la tendresse, le rêve et n’oublie pas bien sur la littérature, cet art du mensonge, ou de la vérité. Allez savoir.

Les romans d’amour ne sont jamais aussi prenants que lorsqu’ils nous parlent du malheur d’aimer, ou, variante, de comment une vie aimante ne peut être admise qu’au prix de sa dénégation la plus obstinée. Parce que l’amour, justement, est si important (sûrement la chose la plus belle du monde) qu’il ne pourra jamais être celui que l’on vit soi-même. Ce sont les délices et les tourments d’un tel amour que nous donne à gouter Mal de pierres, un petit bijou de roman, poli comme une pierre précieuse et délicieux, pour ne pas dire entêtant, comme certains gâteaux sardes, tout miel et tout anis.

Ce livre est un bijou. On voudrait en rester là, de crainte de trahir sa construction insolite, de déflorer sa sensibilité. Une vision de la société sarde abordée de manière subtile par le biais de personnages attachants et torturés. La nouvelle est courte et judicieusement construite. On se laisse bercer tendrement par les images et la chronologie du texte. Certes le fond est plutôt convenu mais les ornements sont tellement riches qu’on y adhère bien volontiers. Le roman mérite une deuxième lecture ne serait-ce que pour appréhender le texte une fois la fin connue et …renversante.

3Milena Agus est née en 1959 en Italie. Mal de pierres est son premier roman et, avait enthousiasmé le public français avec près de  400 000 exemplaires vendus. Le succès s’est propagé en Italie Il a valu ensuite à Milena Agus une notoriété internationale, car ce roman a été traduit dans 26 pays. La Sardaigne, son île, haute en couleur et en saveurs, a toujours le beau rôle. De ses romans, elle dit «  C’est ainsi que je vois la vie, misérable et merveilleuse». De sa famille, elle dit qu’ils sont « sardes depuis le paléolithique ».

J »ai passé, encore une fois  un bon moment en me promenant en Sardaigne tout en partageant la vie des personnages touchants d’Agus.

 

«C’est qui un refugié?» – What is a Refugee? de William Maley – Editeur Hurst

 

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Avec les arrivées récentes en Europe de plus d’un million de réfugiés et demandeurs d’asile, fruits de différents conflits, un sentiment de panique commença à se répandre sur tout le continent et au-delà . Le livre de William Maley est une introduction éclairante à  l’idée complexe du «réfugié». Il définit la crise actuelle au sein de l’histoire plus large de l’exil humain, injectant une objectivité indispensable et nuancée dans le débat.

L’auteur fait valoir que les états occidentaux vont maintenant récolter les conséquences des politiques visant à bloquer de manière légale l’accès à  l’asile aux réfugiés. « Ce qui est un réfugié? », montre  pourquoi plusieurs solutions proposées aux réfugiés risquent d’exacerber les tensions et d’alimenter la croissance de l’extrêmisme parmi les personnes qui se sont vu refuser tout espoir.

Cet ouvrage lucide raconte aussi les familles et les personnes qui ont trouvé refuge, à  travers leurs histoires et leurs récits individuels du passé et de maintenant, en soulignant la souffrance, la séparation et la dislocation lors de leurs passages périlleux pour trouver la sécurité. Par le biais de ces différentes histoires, une réponse à la question posée, par le titre du livre, est apportée.

Maley démystifie certaines des hypothèses populaires sur la crise des réfugiés, avec un regard sur les causes de la fuite de sa patrie. Il soulève l’épineuse question du pourquoi nous qui vivons dans des pays développés et stables nous nous octroyons le droit de tous les avantages de la modernité, alors que d’autres subissent des meurtres, des pillages et le chaos.

Ce livre explique et rétablit la complexité des causes à  l’origine des mouvements forcés de population. Les réfugiés, existent parce que l’ordre westphalien établi en 1648, a créé  les États. Cet ordre consacre la souveraineté des États nations et les réfugiés sont les « autres », ceux que l’on expulse pour asseoir une prétendue homogénéité du peuple ou une idéologie.

Les réfugiés sont également les victimes des échecs et des défaillances d’États en décomposition. La Paix de Westphalie est un accord sur les frontières; elle n’instaure pas le contrôle de ces frontières. Celui-ci se développe plus tard avec la création des passeports, des visas, et enfin de bureaucraties dont les missions sont de traiter de manière rationnelle et mécanique des situations relevant de l’humanisme et de la compassion.

Pour William Maley, les États font partie de la solution. La question des réfugiés est une affaire de diplomates, en particulier lorsqu’il s’agit de partager les responsabilités de l’accueil.

La diplomatie a toutefois ses limites. Si des organisations internationales comme le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés proposent un cadre de négociation, l’auteur souligne que l’asymétrie des puissances n’est pas favorable à une plus grande solidarité avec les pays pauvres qui accueillent le plus grand nombre de réfugiés dans le monde.

La diplomatie a également ses contradictions. L’accord entre l’Union européenne et la Turquie de mars 2016 constitue un cas d’école, ou un ensemble de cinq cents millions d’habitants représentant un quart de la richesse mondiale se place en position de faiblesse face à  son voisin turc pour des considérations de court terme.

L’auteur ne présente pas l’utilisation de la force ou les interventions humanitaires comme intrinsèquement contraires au système westphalien. A l’inverse, il rappelle les travaux de la Commission internationale de l’intervention et de la souveraineté des États au début des années 2000, qui ont bien souligné que la souveraineté des États leur imposait des responsabilités.

La première est de protéger les populations au niveau interne comme au niveau international. La Responsabilité de protéger remet ce concept de protection au centre de la question des réfugiés. Au fil des nombreuses références historiques qui parcourent l’ouvrage, nous apprenons d’ailleurs que ce concept constituait la pierre angulaire de la définition de réfugié, proposée par les premières conventions internationales sur ce sujet avant la Seconde Guerre mondiale. Les rédacteurs de la Convention du 28 juillet 1951, relative au statut des réfugiés, lui préfèreront la notion, plus restreinte, de persécution.

L’auteur regrette que l’intervention en Libye en 2011 ait profondément endommagé cette Responsabilité de protéger. De même, il souligne que l’hospitalité  n’est pas un attribut de l’État, mais une relation humaine.

L’auteur, également, Professeur à Canberra, puise ses exemples dans les conséquences les plus absurdes, et souvent tragiques, de la politique d’asile australienne, présentée par un nombre croissant de responsables européens comme un modèle.

Qui est William Maley

William Maley est professeur de diplomatie au Collège de la diplomatie de l’Asie-Pacifique, ou il a servi comme directeur de la Fondation.

William MaleyIl a enseigné pendant de nombreuses années à l’École d’études politiques de l’Université Collège de la Nouvelle Galles du sud, à l’Académie de Force de défense australienne et a été professeur invité à l’Académie diplomatique de Russie, puis au Centre pour l’étude de politique publique à l’Université de Strathclyde et ensuite pour le Programme d’études de réfugiés à l’Université d’Oxford.

Il est  avocat à la Haute Cour d’Australie, Vice Président du Conseil de réfugiés d’Australie et membre de la Commission australienne du Conseil pour la sécurité et la coopération de l’Asie Pacifique (CSCAP).

Il est également membre du Comité éditorial de la revue Global Responsibility to Protect et de l’International Advisory Board de l’Institut du Liechtenstein sur l’autodétermination et à l’Université de Princeton.

En 2002, il a été nommé membre de l’ordre de l’Australie. M. Maley a publié de nombreux articles sur l’Afghanistan, les demandeurs d’asile et les réfugiés pakistanais, la sécurité et la protection des réfugiés.

Quelques réactions

«Ce livre est la révélation de l’année. C’est un récit élégant, expert de l’histoire des réfugiés, leurs droits formels et leurs perspectives qui se rétrécissent. Il laissera aucun lecteur insensible et aucune conscience sans soucis»-Philip Pettit, L.S.Rockefeller University professeur de sciences politiques et les valeurs humaines, l’Université de Princeton

«William Maley a rendu le monde un grand service présentant une des questions clés de notre époque avec un aperçu riche et clair. Son livre est une exploration bien lisible et essentielle des questions relatives aux réfugiés. J’ai appris énormément de son livre, et je vous le recommande vivement» – Patrick Kingsley, correspondant de la Migration, The Guardian ; Affaires étrangères journaliste de l’année 2015 a reçu  le prix du journalisme britannique.

«Une excellente introduction pour le lecteur sur les questions relatives aux réfugiés et le contexte politique national et international dans lequel ils se trouvent. Avec lucidité et clairement écrit, Maley expose de manière profonde et humaine les éléments pour comprendre à travers l’histoire et la littérature à chaque page» – Matthew Gibney, professeur de sciences politiques et les migrations forcées, Université d’Oxford

«Un livre irrésistible, engageant et court destiné aux non-spécialistes qui sont désireux de comprendre les racines et les complexités de la crise des réfugiés.  Un plaisir à lire » – Rosa Freedman, professeur de droit, conflits et développement mondial, Université de Reading et auteur de : l’ONU et la politisation des droits de l’homme

Conclusion

En somme, What Is a Refugee? présente la question des réfugiés de manière exhaustive, en restant accessible et surtout sans jamais perdre de vue le véritable enjeu : la protection de l’intégrité et de la dignité de la vie humaine.

Terrorisme : les cinq défis d’Emmanuel Macron par Marc Hecker 

La France fait partie des pays occidentaux les plus ciblés par la mouvance djihadiste. Son passé colonial, sa laïcité, sa culture et ses interventions militaires dans le monde musulman lui sont tour à  tour reprochées.

La société française est aussi perçue comme particulièrement fragmentée et vulnérable. Le groupe terroriste Daech ne cache pas sa volonté de faire voler en éclats la cohésion nationale en exacerbant les tensions entre les musulmans et le reste de la population.

L’élection passée, le nouveau président de la République doit désormais faire face à  cinq menaces principales.

Les retours de Syrie et d’Irak

La plus évidente concerne la zone syro-irakienne ou ont été planifiés plusieurs attentats, dont ceux du 13 novembre 2015. 700 Français adultes et 450 enfants sont encore sur place. Environ 250 sont déjà revenus.

Le traitement des «revenants» qui ne présentent pas tous le même degré de dangerosité est particulièrement ardu et a évolué depuis trois ans. La tendance à  la judiciarisation, au placement en détention provisoire et à  l’alourdissement des peines est claire.

La méfiance à  l’égard des femmes et des adolescents s’est accrue. Des dizaines de procès auront lieu dans les prochaines années, et les prisons – au demeurant surpeuplées – vont devoir accueillir de nombreux individus radicalisés.

Emmanuel Macron devra accroître le budget du ministère de la Justice, augmenter le nombre de magistrats spécialisés, engager la construction de nouveaux établissements pénitentiaires et ne pas abandonner le chantier de la contre-radicalisation malgré de premières expérimentations difficiles.

Les individus condamnés pour terrorisme et libérés de prison

La deuxième menace a trait à  la réactivation de réseaux anciens. La France n’a pas découvert les filières djihadistes avec la guerre en Syrie. Des ressortissants français avaient déjà  participé – quoique dans une proportion bien moindre – à d’autres conflits, notamment en Afghanistan, en Bosnie, en Tchétchénie et en Irak.

Comme l’ont montré les cas de Cherif Kouachi et Larossi Abballa, des personnes condamnées il y a plusieurs années peuvent récidiver. Or, au cours des cinq prochaines années, 80 % des personnes actuellement détenues pour des faits de terrorisme seront relâchées.

Ces individus devront faire l’objet d’une surveillance et il n’est pas certain que les effectifs actuels des services de renseignement suffisent, malgré les renforcements annoncés depuis 2014.

Les personnes fichées

La troisième menace concerne les personnes susceptibles de passer à l’acte directement sur le territoire national. Ces personnes peuvent être recrutées physiquement, « téléguidées» par des djihadistes opérant de l’étranger, ou simplement influencées par la propagande circulant sur internet.

Depuis 2015, il existe un fichier des personnes radicalisées. Selon les sources, il compte aujourd’hui entre 12.000 et 16.000 « fichés », présentant un niveau de dangerosité hétérogène et nécessitant des réponses adaptées.

La logique du décèlement précoce de la menace peut se révéler pernicieuse. Plus les pouvoirs publics chercheront à  intervenir en amont, plus les fichiers gonfleront, ce qui aura pour double conséquence d’engorger les services compétents et d’accroître les risques d’erreurs.

Or, les erreurs ne sont pas uniquement problématiques d’un point de vue éthique et juridique; elles le sont aussi au niveau stratégique puisqu’elles risquent d’être exploitées par l’adversaire à  des fins de radicalisation.

La protection des frontières

La quatrième menace relève de ce que les services de renseignement appellent les «les frappes obliques». Cette expression renvoie à  la capacité de ressortissants étrangers à  perpétrer une attaque sur le territoire national.

Pour éviter un tel scénario, le contrôle des frontières externes de l’Union européenne et des flux intra-européens doit être renforcé. En outre, certains États membres doivent investir davantage dans leur sécurité, condition sine qua non à une coopération efficace.

Le terrorisme d’extrême droite

Les quatre menaces identifiées jusqu’alors ont trait au djihadisme, qu’il émane de Daech, d’Al-Qaïda, voire d’une autre entité susceptible d’émerger. Toutefois, la focalisation sur le djihadisme ne doit pas faire oublier d’autres menaces potentielles. Celle du terrorisme d’extrême droite mérite une attention particulière.

Le cas d’Anders Breivik est bien sûr présent à  l’esprit, mais aussi celui d’Alexandre Bissonnette, auteur présumé de la fusillade dans une mosquée de Québec en janvier 2017. La tension est aujourd’hui si forte en France, qu’un attentat de ce type pourrait déclencher des réactions en chaîne difficiles à  anticiper.

En conclusion, la menace terroriste restera très élevée au cours des prochaines années. Le nouveau président ne devra pas se tromper dans le diagnostic et bien doser la réponse. La France n’est pas à  l’abri d’un choc anaphylactique.

Marc Hecker. est chercheur au Centre des études de sécurité de l’Ifri et rédacteur en chef de la revue « Politique étrangère ». Il a contribué à l’étude « L’agenda diplomatique du nouveau président » publiée par l’Ifri.

J’ai beaucoup aimé l’esprit de synthèse de l’auteur et le publie aujourd’hui, jour de la visite du Président au Mali. Je viens de l’entendre expliquer la pertinence de la présence française dans ce pays que j’aime beaucoup – ou j’ai beaucoup d’amis, dont certains vivent en France et à Dourdan aussi – et qui est confronté à ce problème.

« L’être humain est le point aveugle de la vie politique » Un regard éclairant un mois avant les élections législatives du Directeur du Service pastoral d’études politiques (SPEP), aumônier des parlementaires et curé de Ste-Clotilde (7e), le P. Laurent Stalla-Bourdillon revient sur la campagne présidentielle.

 

Paris Notre-Dame – Comment accueillez-vous l’élection d’Emmanuel Macron ?

Laurent Stalla-BourdillonComme le résultat d’une vie politique terriblement P. Laurent Stalla-Bourdillonchahutée ! Au soir du premier tour, la France s’est découverte fragmentée dans son désir de représentation politique. La première mission du nouveau président est donc le service de l’unité du pays, du bien commun, trop absent de la campagne.

P.N-D. – Qu’est-ce que cela dit de notre société?

P.L.S.-B.La pensée politique est en panne de réflexion sur l’unité du pays et sur son avenir. Elle doit affronter la grande tentation de l’individualisme qui fragilise notre société. Le vote est trop conçu comme une occasion ou chacun essaie de tirer son épingle du jeu. Il s’en suit un déficit de la conscience républicaine, de l’appartenance nationale et du primat de la destinée commune.

P.N-D. – Y compris chez les catholiques ?

P.L.S.-B. – On imagine à  tort l’uniformité du « vote catholique ». Les catholiques répartissent leur vote dans la diversité des propositions. Plus ils sont pratiquants et moins ils s’orientent vers les extrêmes. On a voulu faire croire qu’une prise de position de l’épiscopat aurait pu juguler les extrêmes et influer sur le vote des catholiques. C’est là, la logique des appareils politiques et non celle l’église.

P.N-D. – Que répondez-vous à ceux qui ont fustigé le silence coupable de l’église ?

P.L.S.-B. – Par quelle incohérence convoque-ton soudainement l’église, alors qu’elle est systématiquement rejetée en d’autres circonstances ? Quand ses légitimes prises de positions dérangent sur tel ou tel sujet social ou moral, on brandit la laïcité. Mais quand elle refuse de prendre position dans le combat politique, on la dénonce ! C’est jouer avec le feu que de vouloir faire entrer les religions dans l’arène de la vie politique. L’église ne donne pas de consigne de vote parce qu’elle distingue les ordres du politique et du spirituel. Elle n’a pas mission de donner une onction à un candidat s’il manque de légitimité. Si elle cédait à  cette confusion, elle perdrait sa crédibilité dans sa mission spirituelle.

P.N-D. – Quelle mission les catholiques sont-ils appelés durant ce nouveau quinquennat ?

P.L.S.-B. – L’être humain, dans sa dimension spirituelle, est le point aveugle de la vie politique. Le redressement économique, social et culturel du pays passe par un préalable : sa renaissance spirituelle. Il revient aux catholiques de susciter cette réflexion.

Propos recueillis par Alexia Vidot.

Pour moi c’est clair depuis longtemps, le père fait bien en  le redisant.

 

Israël et ses colombes. – Enquête sur le camp de la paix – de Gallimard, 2016, 320 pages). Analyse de l’ouvrage de Samy Cohen par Daniel Shek

Le judaïsme est une culture qui favorise le débat et n’aime guère le consensus. On ne Israël et ses colombes. - Enquête sur le camp de la paixs’étonnera donc pas qu’il existe en Israël une société civile dynamique, dont une partie est engagée dans le « camp de la paix ». Ce camp est constitué d’une centaine d’organisations que Samy Cohen, directeur de recherche émérite à Sciences Po, énumère et catégorise savamment. Curieusement, avec Israël et ses colombes, Cohen accomplit un travail qu’aucun chercheur n’avait véritablement entrepris, y compris en Israël : un tour d’horizon complet, intelligent et fort lisible de ce camp de la paix, depuis la naissance de La Paix maintenant. Les bons et les mauvais moments sont évoqués, des grands espoirs suscités par le processus d’Oslo jusqu’à  la situation actuelle, or aucune négociation ne point à l’horizon.

Samy Cohen analyse le déclin des organisations non gouvernementales (ONG) militant pour la paix, lesquelles ne parviennent plus aujourd’hui à  mobiliser les masses et à  organiser de grandes manifestations. Si le chercheur a raison de se focaliser sur le milieu associatif, on peut néanmoins se demander si le camp de la paix n’est composé que des activistes de cette nébuleuse, ou s’il faut y compter également les partis dont le programme aspire à la solution à  deux états pour deux peuples, et surtout leurs électeurs. On doit aussi se demander si les réseaux sociaux n’ont pas, d’une certaine manière, remplacé les rassemblements traditionnels organisés place Rabin à  Tel Aviv.

Les ONG agissant pour la paix et la coopération israélo-palestinienne, dont le travail courageux maintient une fragile flamme d’espoir et de bonne volonté, restent certes une composante importante de ce camp, mais ce n’est pas par elles que viendra le changement. Seul un nouveau leadership politique, du coté israélien comme du coté palestinien, permettra de mettre fin à l’interminable conflit par des moyens pacifiques. La gauche israélienne vit des jours difficiles. Plus que la radicalisation de la droite, c’est l’émergence du centre qui l’a affaibli. Tant que ce centre était celui d’Ehud Olmert et de Tzipi Livni, dévoués à la poursuite active de la solution à  deux états, les conséquences étaient limitées. Mais actuellement, avec le parti Yesh Atid, dont le leader Yar Lapid, toujours fidèle à  l’air du temps, a rejoint le camps  de ceux qui s’acharnent à  délégitimer la gauche, le camp de la paix est plus que jamais sur la défensive. Alors que le débat public est de plus en plus intolérant et virulent, nombre d’ONG sont accuses de manquer de patriotisme par une opinion souvent déclamée, par des politiques au discours populiste, et parfois même par la justice.

Pourtant, Cohen estime – sans doute à  raison – que le déclin des colombes en Israël est loin d’être irréversible. « Ces guerriers de la paix ne militent pas contre Israël , mais pour un meilleur Israël», dit-il en conclusion de son livre. Une majorité d’Israéliens soutient en effet l’idée d’une solution négociée basée sur le concept de deux états pour deux peuples. Leur repli résulte d’une désillusion face aux échecs répétés des tentatives de négociations, et face aux résultats désastreux du retrait de la bande de Gaza en 2005. Un renouvellement du leadership de la gauche et le ralliement du centre peuvent changer radicalement le paysage politique et réveiller le camp de la paix de sa torpeur.

 

 

Mettre fin au déséquilibre entre la France et l’Allemagne, priorité du quinquennat – de Thomas GOMART et Thorsten BENNER – Tribune parue dans Le Figaro du 15 mai 2017.

Emmanuel Macron s’est rendu hier à  Berlin pour y rencontrer Angela Merkel. Il a consacré ainsi à  l’Allemagne son premier déplacement à  l’étranger.

En mars dernier, deux clichés ont résumé à  eux-seuls les visions du monde qui se sont Angela Merkelopposées au cours de la campagne présidentielle. Sur le premier, Emmanuel Macron et Angela Merkel discutent à  la Chancellerie à  Berlin. Sur le second, Marine Le Pen sourit à  Vladimir Poutine sous les ors du Kremlin à Moscou. La victoire d’Emmanuel Macron n’annonce pas de rupture de la politique étrangère française, mais une volonté de continuer la construction européenne, sérieusement ébranlée par des crises à répétition. Comme l’a dit Peter Altmaier, chef de la Chancellerie,  sa victoire prouverait « que la France et l’EuropeEmmanuel Macron peuvent gagner ensemble ». Il ne fait guère de doute qu’elle offre une occasion unique de redémarrer un « moteur franco-allemand » qui a calé au cours du dernier quinquennat. Cependant, il serait intellectuellement erroné et politiquement dangereux de se couler dans les bonnes vieilles habitudes franco-allemandes, qui ont souvent consisté à masquer les divergences structurelles par des déclarations d’intention.

Grâce aux restes de front républicain, la France vient d’élire un président attaché à  l’Union Européenne, alors même que la majorité des électeurs y voit la source principale des maux nationaux. Il suffit pour s’en convaincre de relire les résultats du premier tour et les déclarations violemment anti allemandes tenues par Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. Tout juste élu, Emmanuel Macron est en position de demandeur pour infléchir la politique d’austérité imposée par l’Allemagne à  ses partenaires du haut de ses excédents commerciaux. Or, le nouveau Président doit obtenir des concessions de la part de Berlin s’il veut conduire son programme de réformes économiques, préalable indispensable à  toute politique étrangère ambitieuse. De leur coté, les autorités allemandes doivent comprendre qu’un échec d’Emmanuel Macron pourrait signer la fin de l’aventure européenne.

La symétrie franco-allemande n’a cessé de s’accentuer sous Nicolas Sarkozy et François Hollande aussi bien sur le plan politique qu’économique. L’Allemagne est le premier partenaire commercial de la France. Cette dernière est le deuxième partenaire commercial de l’Allemagne (derrière la Chine) et accuse un déficit commercial de 46 milliards d’euros en 2016 avec elle. La dette publique française s’est élevée à  97% du PIB ; la dette publique allemande est à 71% du PIB. La France a un taux de chômage de 10% (24% chez les jeunes) et l’Allemagne de 6%. Sans multiplier les chiffres, une évidence s’impose : la France a décroché économiquement et entretient l’illusion que son poids politique en Europe la dispenserait de conduire les réformes attendues par ses partenaires. L’élection d’Emmanuel Macron dissipe cette illusion au plus haut sommet de l’État, mais le nouveau président devrait rapidement se heurter à de fortes résistances dans sa volonté de changement. C’est pourquoi les autorités allemandes ne peuvent plus éluder la question d’un budget pour la zone euro destiné à encadrer une convergence fiscale et sociale. Elles doivent rapidement envoyer des signaux en ce sens avant de relancer une dynamique après les élections de septembre prochain.

Cette dynamique est le préalable indispensable à  toute ambition européenne en matière de sécurité et de défense. Là aussi, les divergences structurelles ont assez masquées. La France consacre presque 1,8% de son PIB  sa dépense militaire, alors que l’Allemagne y consacre environ 1,2%. Le décalage opérationnel entre les deux armées n’a cessé de s’accentuer en raison du niveau d’engagement des forces françaises et du faible aguerrissement des forces allemandes. En s’abstenant en 2011 lors de l’opération de l’OTAN en Libye sous l’égide de Paris et de Londres, Berlin a manifesté ses fortes réticences face à l’interventionnisme militaire de ses alliés. Plus fondamentalement, les autorités françaises sont désormais en guerre et ont instauré l’état d’urgence jusqu’en juillet 2017. Elles considèrent que la sécurité du pays et de l’Europe se joue principalement au Levant, en Afrique du Nord et en Afrique sub-saharienne. Pour les armées françaises, le prochain quinquennat sera le moment de vérité car la viabilité de leur modèle implique des choix budgétaires lourds de conséquences. Dans ce domaine, Paris et Berlin doivent évidemment se coordonner étroitement, tout en faisant preuve d’une prudente ambition. Toute précipitation destinée à engranger de rapides dividendes médiatiques pourrait avoir des effets déstabilisants sur des appareils de défense aujourd’hui fragilisés. En dépit du Brexit, cette approche doit inclure Londres car les relations franco-britanno-allemandes restent le socle d’une sécurité européenne, qui doit tenir compte de l’évolution des Etats-Unis.

Après le Brexit et l’élection de Donald Trump, l’élection d’Emmanuel Macron crée une opportunité unique pour retrouver une dynamique franco-allemande et relancer la construction européenne. Encore faut-il, de part et d’autre, vouloir la saisir.

The big concert of the TRBC at Royal Albert Hall on the 7th may 2017

This concert comes in aid of the British Heart Foundation. Heart disease in the UK single British Heart Foundationbiggest Killer. For over 50 years, this foundation has pioneered research that transformed the lives of people, living with heart and circulatoryIMG_2093 conditions. The work has been central to the discoveries of vital treatments that are changing the fight against heart disease. With over 7 milion people in the UK with cardiovascular disease, still more efforts are necessary to help those who survive heart attacks and for those who live day in and day out with the burden of heart failure.

It is the second year, that we support this action, after having promised that we will be present this year again more than eleven month ago. As a consequence we mandate our children to act for us for the Presidential election, it was done properly and our candidate has been elected with more than 65 % of the voters. Vive Emmanuel Macron.

For the concert, it was a real pleasure to have Marie Bouton, – Maisy for us – after the nice dinner we have on Saturday night at her place. Thank you Maisy.

About the music

The concert is built around the master pieces of Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791). It is difficult to come up with new  and original material about Mozart who must surely Mozartbe the world most widely researched and studied composer on account of his child prodigy status, his amazing creativity and his temperament Key Mozart a reputable internet search engine and you are faced with 12 million results, so if you want to investigate the claim that he had, find details of his life and work in Salzeburg, or discover how a composer of such repute in his own life time managed always to be short of money, you will find plenty of information at the click of a mouse. The program for to night includes the exhuberant side with the (Marriage of Figaro, the fourth Horn concerto and Exsultate jubilate).the sombre side of his genius with the Requiem.

Before the interval the orchestra will play the delightful overture to Mozart opera The Marriage of Figaro, followed by the Fourth Horn Concerto the final rondo of which was reinvented by Flanders & Swann (please resist the temptation to join in with the words!). Both date from earlier in the composer career and show him in a more care free frame of mind. We will also hear the concert aria Exsultate, jubilate, with its last movement  theManuscript_of_the_last_page_of_Requiem well-known Alleluia ending the first half of the concert on a high note. Mozart Requiem dates from the very end of his life (1791) and was commissioned by a nobleman who was in the habit of requesting works from notable composers and passing them off as his own.  This count sent an anonymous servant to Mozart, and the mysterious circumstances served to convince Mozart (probably already showing the feverish symptoms of the malady which was to kill him) that the messenger was Death himself and that he was writing his own Requiem.  The music certainly has a passion and fervour to support this.

About the Artists

The Really Big Chorus (TRBC) is Britain largest choral society, in which our friend Sylvaine sings, made up of singers from hundreds of different choirs all over the country as well as thousands of individuals. At any one time they are between 9,000 and 10,500 members, and because many of these are representatives of their own large choirs. However, the members come not only from the UK but also from Europe and the USA, and  even from Australia, Japan, the Middle East and South Africa! Everyone shares a common love of choral singing and the sheer sense of exhilaration which comes from singing wonderful music in the company of other like-minded people: musical friendship on a national and international scale.

Brian Kay is the principal Conductor for the whole concert and for the Really Big Chorus. Brian Kay divides his working life between the broadcasting studio and the TRBC_s Principal Conductor Brian Kay will be inspiring the singers on 7 Mayconcert platform. His many presentations for BBC radio have included Brian Kay Sunday Morning, Brian Kay Light Programme, the weekly listener request programme for all and Choir works (all Radio 3); on Radio 2 the popular programmes Melodies for You and Friday Night is Music Night and for Radio 4, Comparing Notes and Music in Mind. His former BBC World Service programme Classics with Kay reached an audience of millions all over the world. Brian television presentations have included the competitions to find the Cardiff Singer of the World and the Choir of the Year, and every year since 1996, the New Year Day Concert from Vienna. He has twice won a Sony Award as Music Presenter of the Year, including the coveted Gold Award in 1996.

Katie Coventry (mezzo-soprano) was born in Scotland and is in her final year at the Royal College of Music International Opera School where she studies with Tim Evan-Jones as a recipient of an Independent Opera Voice Scholarship. She graduated with FirstKatie-Coventry Class Honours in History and Music from Royal Holloway College and was awarded the Alice Dougherty Chaplin Prize. She then began her studies at the RCM where she received her Masters of Performance with Distinction.Recent concert performances include Duruf Requiem at Southwark Cathedral, Mozart Requiem at Cadogan Hall and Stravinsky Pulcinella with Vladimir Jurowski and RCM Symphony Orchestra.

Jenny Stafford (soprano) was born in Huddersfield and studied at the Royal Academy of Music where she won the Isabel Jay Operatic Prize and Dame Eva Turner Operatic Award. Jenny was a semi-finalist in the Kathleen Ferrier Awards 2015, making her debut Jenny-Staffordat the Wigmore Hall. She previously undertook a BMus at King College, London, ENO Opera Works and the prestigious Georg Solti Accademia di Bel Canto and now studies under Susan Roberts in London. In 2017, Jenny looks forward to performing the role of Pied Piper (Jonathan Willcock The Pied Piper of Hamelin) with Opera North Children Chorus, Countess (Le nozze di Figaro) with East London Opera and covering the role of Frasquita (Carmen) for The Grange Festival. Jenny studies were kindly supported by the Rhoda Jones Roberts Scholarship and Josephine Baker Trust.

William Blake (tenor) studies at the Royal Academy of Music with Neil Mackie and Iain Ledingham and is generously supported by the John Baker Opera Scholarship, the CHK Will-BlakeCharities Limited award and the Josephine Baker Trust. As well as being soloist in the RAM/Kohn Foundation Bach Cantata series, he is a member of the Song Circle. Before coming to the Academy, he studied at the University of Oxford where he held a choral scholarship at The Quee College, reading music. His most recent work in opera was with Royal Academy Opera playing Oronte in Handel Alcina. Previously he was Lucano in Monteverdi Lâ incoronazione di Poppea and the Distiller in Rimsky-Korsakov May Night; last November he was Don Basilio in their production of Mozart Le nozze di Figaro at the Hackney Empire.

Ashley Riches (bass-baritone) read English at Cambridge University, where he was a member of King College Choir. He studied at the Guildhall School of Music and Drama and was a Jette Parker Young Artist at the Royal Opera House, Covent Garden 2012 to 2014. Ashley made his ROH main stage debut singing with Roberto Alagna in a gala concert. During his two years at Covent Garden he also appeared as Salieri in Rimsky Korsakov Mozart and Salieri, as Michael in the world première of Eichbert Glare (Linbury Studio), Morales Carmen, Mandarin Turandot, Ashley-Riches-Baron Douphol La traviata and Officer Les dialogues des Carmelites. He has since returned to the company to sing Osmano in L’Ormindo at the Globe Theatre. Other roles previously sung include Marcello La bohème, title roles Eugene Onegin and Don Giovanni, Aeneas Dido and Aeneas, Father Haëndel und Gretel, Tarquinius The Rape of Lucretia, Sid Albert Herring, Demetrius A Midsummer Night Dream and Ibn-Hakia Iolanta. Ashley made his debut for English National Opera as Schaunard La bohème and has recently appeared in the title role of Owen Wingrave for Opera National de Lorraine, Nancy. Ashley also took part in the world première of John Powell Prussian Requiem with the Philharmonia Orchestra, sang Pollux Castor and Pollux with Christian Curnyn at St John Smith Square, Bac Weinachtsoratorium with the AAM and The Kingdom at the Three Choirs Festival in Gloucester.As a recitalist Ashley has appeared at the Wigmore Hall, Barbican Hall, the City of London Festival, the Schubert Festival and the Ludlow Festival.Ashley is a member of the BBC New Generation Artists scheme.

Ben Goldscheider (Horn)

Described as a musical Bear Grylls (Huffington Post, May 2016), Ben has quickly emerged as one of the most exciting horn players of his generation. Winner of the Brass Category Final in the 2016 BBC Young Musician Competition, Ben went on reach the concerto finals at Londo Barbican Hall, where he performed Strauss Horn Concerto No. 2 with theBen Goldscheider Horn.jpg BBC Symphony Orchestra under Mark Wigglesworth.From October 2016, Ben has been studying with Radek Baborak at the Barenboim-Said Academy in Berlin. Keen to promote the horn as a solo instrument, he has recently recorded his debut CD with Willowhayne Records, featuring works by composers including Schumann, York Bowen, Kalevi Aho and Esa-Pekka Salonen. Upcoming concerto highlights include Strauss with the Lucerne Symphony Orchestra, Mozart with the European Union Chamber Orchestra and representing the British Council at the European Soloists Festival in Venezuala. Other recent notable highlights include a live broadcast on Austrian TV and Radio of the Mozart Fourth Horn Concerto with the mdw Chamber Orchestra and a solo recital at the Royal Albert Hall, Elgar Room.Ben has also been guest principal with the West Eastern Divan Orchestra under conductor Daniel Barenboim. In 2016, he won the Philip Jones Memorial Prize at the Royal Overseas League Annual Music Competition for most outstanding brass player  Born into a musical family, Ben began playing the horn aged nine, and commenced studies with Susan Dent at the Royal College of Music Junior Department two years later. At the age of 13, Ben was appointed principal horn of the National Youth Chamber Orchestra and, in 2014, principal horn of the National Youth Orchestra of Great Britain where he was awarded the John Fletcher Brass Prize for his contribution to the orchestra.  In 2012, he was the youngest participant in the London Symphony Orchestra Brass Academy. Ben has also played with the Philharmonia and collaborated with Dame Shirley Bassey on her 2015 Christmas Single.

The English Festival Orchestra was formed in 1984 with the intention of providing a The English Festival Orchestrahigh-quality professional orchestra for major choirs and choral societies both in the South East and further afield. Following its inaugural appearance at London Queen Elizabeth Hall, the orchestra has performed at many prestigious venues including the Royal Albert Hall and the Barbican (London), Canterbury Cathedral, Symphony Hall (Birmingham), the Royal Concert Hall (Nottingham) and the De Montfort Hall (Leicester). For more than 20 years the Orchestra has been associated with The Really Big Chorus and its Royal Albert Hall From Scratch concerts, thanks to a recommendation from TRBC former chief conductor Sir David Willcocks, who for many years was also President of the Leith Hill Musical Festival. This partnership with TRBC has created links with choral societies and individual singers throughout the UK and abroad. The English Festival Orchestra has also forged a strong relationship with the Leith Hill Festival, for which it has provided accompaniment annually since 1993.

portrait-emmanuel-macron-president-second-tourThey were all very happy and we share a very nice dinner in a thaï restaurant with a good white australian wine, to celebrate the large Victory of our new President Emmanuel Macron.