Diocèse de Paris – Ces prêtres, mémoire de l’Église de Paris – I Père Francis Corbière.

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Ils sont la mémoire du diocèse de Paris et de son histoire, riche et parfois mouvementée. En cette fin d’année, Paris Notre-Dame vous propose les portraits de huit prêtres parisiens, ordonnés il y a plus de quarante ans. Chacun à leur manière, ils résument ce qui, pour eux, a été le cœur de leur sacerdoce.

je vous ferai chaque jour partager l’histoire de l’un d’entre eux. Je commence par celui que nous avons connu le Père Francis Corbière, un homme simple et extraordinaire.

« Tout homme a du prix aux yeux de Dieu »

  1. Francis Corbière

80 ans, 53 années de sacerdoce

Le P. Francis Corbière est un homme affable. Il vous reçoit avec beaucoup de gentillesse dans son studio perdu au milieu d’une grande résidence anonyme, perchée au bord du canal de l’Ourcq. Et cite volontiers Isaïe pour résumer la conviction profonde qui a irrigué ses 53 années de sacerdoce : « Tu as du prix à mes yeux et je t’aime. » Ordonné en 1964, c’est comme vicaire à St-Pierre de Chaillot (16e) qu’il vit pour la première fois cette évidence : « Dans les immeubles bourgeois, les chambres de bonnes étaient occupées par des familles issues de l’immigration : Espagnols, Portugais, Réunionnais. Beaucoup de Francis Corbière.jpgfilles arrivaient à Paris comme employées de maison. Elles me disaient : « Depuis que je suis ici, je suis devenue transparente. » Je me suis beaucoup occupé de leurs enfants – c’était la grande époque des patronages, et le sport permettait de créer du lien. Il nous fallait lutter contre l’isolement qu’engendrent les grandes villes. » Nommé à N.-D. d’Auteuil (16e), il plonge dans l’effervescence étudiante des années 1970. « Nous avons tenté de rendre la liturgie plus vivante, en prenant une certaine liberté par rapport au rituel, tout en restant dans les clous », précise-t-il dans un sourire. Curé de St-Joseph des Épinettes (17e), il défend avec conviction la place des laïcs au sein de l’Église, arguant « qu’une communauté vit, rayonne, se bâtit avec ceux qui sont là, même pauvrement ». Aumônier en hôpital, puis investi au sein des associations Agapa et Lourdes Cancer Espérance, il expérimente le « désir d’être aimé que porte chaque être humain. Tout homme a du prix aux yeux de Dieu, répète-t-il avec conviction. C’est ce que j’ai tenté de dire à tous ceux que j’ai rencontrés. »