Diocèse de Paris – Ces prêtres, mémoire de l’Église de Paris – V  P Paul Diémert.

Ils sont la mémoire du diocèse de Paris et de son histoire, riche et parfois mouvementée. En Notre dame de Paris 1cette fin d’année, Paris Notre-Dame vous propose les portraits de huit prêtres parisiens, ordonnés il y a plus de quarante ans. Chacun à leur manière, ils résument ce qui, pour eux, a été le cœur de leur sacerdoce.

je vous ferai chaque jour partager l’histoire de l’un d’entre eux. Le Père Paul Diémert qui se dit « soixante-huitard », un brin provocateur, dans un sourire qui laisse transparaître une grande bonté. Pour lui, soixante-huitard, cela veut dire « un peu rebelle » certes, mais surtout prêtre de son époque, ordonné en 1970, après le concile Vatican II (1962-1965)

 « Aller vers la périphérie et ne pas attendre les fidèles au chaud dans son église », 

« Mon rapport avec les sourds est essentiellement un tête-à-tête. La voix rassemble, mais les signes se lisent mieux en face-à-face. »

Paul Diémert

74 ans, 47 années de sacerdoce

Je suis un « soixante-huitard », commence d’emblée le P. Paul Diémert, un brin provocateur, dans un sourire qui laisse transparaître une grande bonté. Pour lui, P. Paul Diémert.jpgsoixante-huitard, cela veut dire « un peu rebelle » certes, mais surtout prêtre de son époque, ordonné en 1970, après le concile Vatican II (1962-1965). Sa vision de la mission ? « Aller vers la périphérie et ne pas attendre les fidèles au chaud dans son église », avance celui qui, originaire de Reims (Marne), se définit comme « un homme de la ville ». Et pourquoi Paris ? « Passionné de cinéma, je souhaitais y aller au moins une fois par semaine ! » Ce qu’il fait toujours. Mais surtout, la vie pastorale parisienne lui permet d’« entrer en relation avec les gens ». Ordonné à 27 ans, il est nommé vicaire à St-Hippolyte (13e), à l’époque où les boat people issus d’Asie du Sud-Est s’installent dans le quartier. Ce qui marque surtout le ministère de cet homme lui-même frère de deux sourds, c’est sa charge d’aumônier à l’Institut national des Jeunes sourds et d’aumônier régional des sourds de Paris et d’Île-de-France, basé à St-Jacques du Haut-Pas (5e). Missions qu’il mène successivement depuis 1985 : « L’âge canonique de la retraite – 75 ans – approche, mais je continuerai jusqu’à ce que je ne puisse plus parler en langue des signes ! » Un souvenir marquant ? Ce cinéaste sourd de 38 ans qui l’a contacté il y a quelques années par SMS. Depuis, il a reçu le baptême des mains de Mgr André Vingt-Trois et continue son cheminement spirituel. « Mon rapport avec les sourds est essentiellement un tête-à-tête. La voix rassemble, mais les signes se lisent mieux en face-à-face. »

 

Diocèse de Paris – Ces prêtres, mémoire de l’Église de Paris — II – P. Maurice Fourmond

Ils sont la mémoire du diocèse de Paris et de son histoire, riche et parfois mouvementée. En Notre dame de Paris 1cette fin d’année, Paris Notre-Dame vous propose les portraits de huit prêtres parisiens, ordonnés il y a plus de quarante ans. Chacun à leur manière, ils résument ce qui, pour eux, a été le cœur de leur sacerdoce.

je vous ferai chaque jour partager l’histoire de l’un d’entre eux. C’est le deuxième aujourd’hui. En pensant à nos spiritains, (Les Pères de Robillard, Kraemer, Hoareau, Billaud, Maillot et Guillemot) en plus de nos formations diverses. Ils ont structuré nos vies en nous introduisant dans la grande école de l’humanité, ou la seule valeur est l’amour, aimer les autres.

II P. Maurice Fourmond

91 ans, 66 années de sacerdoce

« Je crois que ce qui compte avant tout dans l’Église, c’est son peuple, pas sa hiérarchie »

Il se présente sans aucun signe distinctif si ce n’est ce large sourire franc aux lèvres. Le col romain a laissé place à celui d’une chemise à petits carreaux ressortant d’un pull en laine rouge foncé. « On pourrait vous appeler “Monsieur” », lui glisse-t-on. « Tant mieux ! Je ne veux pas que l’on m’aborde par ma fonction », explique, malicieux, le P. Maurice P. Maurice Fourmond.jpgFourmond, l’un des rares prêtres exclaustrés de la Congrégation du Saint-Esprit à l’époque où un certain P. Marcel Lefebvre vient d’être élu supérieur général. « Il m’était impossible de rester dans une congrégation où le supérieur s’opposait à l’autonomie des Africains », explique-t-il. Après l’Afrique et Chevilly-Larue (Val-de-Marne), il débarque, en 1964, à Paris, sa petite valise à la main. La même, à quelques détails près, qu’il avait embarquée, fin septembre 1944, pour entrer chez les Spiritains. À l’époque, son père, l’un des chefs de la Résistance d’Alençon (Orne), vient tout juste de rentrer de déportation. Maurice lui annonce son départ, poussé par cette « volonté absolue de devenir prêtre missionnaire en Afrique ».

Vingt ans plus tard, le P. Fourmond découvre la vie pastorale. À St-Jacques du Haut-Pas (5e) d’abord où, précédant la mise en place des conseils pastoraux, il monte une équipe de concertation entre prêtres et laïcs pour « porter ensemble la responsabilité de la communauté », puis à Ste-Marie des Batignolles (17e), à Ste-Geneviève des Grandes-Carrières (18e) et, enfin, à St- Hippolyte (13e). Très vite, il y prend goût. « Parce que j’aime profondément les gens, confie-t-il. Je crois que ce qui compte avant tout dans l’Église, c’est son peuple, pas sa hiérarchie. »