Diocèse de Paris – Ces prêtres, mémoire de l’Église de Paris – VI  P. René Pinsard

Notre dame de Paris 1Ils sont la mémoire du diocèse de Paris et de son histoire, riche et parfois mouvementée. En cette fin d’année, Paris Notre-Dame vous propose les portraits de huit prêtres parisiens, ordonnés il y a plus de quarante ans. Chacun à leur manière, ils résument ce qui, pour eux, a été le cœur de leur sacerdoce.

Je vous ferai chaque jour partager l’histoire de l’un d’entre eux. Le Père René Pinsard qui est arrivé à Paris un peu par hasard, à la demande de son évêque, qui a découvert Pigalle et le monde de la prostitution. 

« L’évangélisation doit consister en une relation personnelle. Il faut savoir parler d’amour et de tendresse à ceux qui se sentent en marge de la communauté humaine, sans les juger. Avec respect. Que chacun bénéficie de ce regard d’amour qui l’éclaire sur lui-même, afin de recouvrir la vue, comme l’aveugle de Siloé. »

René Pinsard

89 ans, 65 années de sacerdoce

« Je suis arrivé ici un peu par hasard, à la demande de mon évêque. Je ne connaissais pas Paris, encore moins Pigalle et le monde de la prostitution. » Assis à son bureau, le P. René Pinsard, 89 ans, est intarissable dès qu’on aborde l’expérience qui fut la sienne durant 20 ans au cœur de ce quartier de Paris. Jeune prêtre breton, ordonné en 1952, directeur au Séminaire de Vannes (Morbihan) à 28 ans, il demande, au bout de neuf ans, à « pouvoir quitter ces quatre murs, afin d’être plus présent au monde des hommes ». Qu’à cela ne tienne. Nous sommes en 1965 et les prêtres ne manquent pas. Le diocèse de Vannes peut P. René Pinsard.jpgbien se dessaisir de l’un de siens. Ce sera donc Paris et St-Jean de Montmartre (18e) où le curé de l’époque a pour projet de lancer un bar baptisé Siloé. « L’idée était d’accueillir et d’aider ceux qui frappaient à la porte, jeunes en perdition, prostituées. Et ils étaient nombreux, car Pigalle est un marécage dans lequel beaucoup sombrent facilement. » Rapidement rebaptisé le bistrot du curé, l’endroit devient une institution dans le quartier. « Paroissiens et prostituées s’y mélangeaient sans façon. C’était un havre de quiétude dans ce quartier bousculé. » De ces années à côtoyer « ceux qui sont seuls et rejetés », le P. Pinsard en a tiré la conviction que « l’évangélisation doit consister en une relation personnelle. Il faut savoir parler d’amour et de tendresse à ceux qui se sentent en marge de la communauté humaine, sans les juger. Avec respect. Que chacun bénéficie de ce regard d’amour qui l’éclaire sur lui-même, afin de recouvrir la vue, comme l’aveugle de Siloé. »