Banque mondiale – Comment utiliser les TIC pour mieux gérer le secteur de l’éducation dans les pays fragiles ? – par Maria Amelina

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Des solutions mobiles qui améliorent la gestion du système éducatif

Observons ensemble ces images : dans la première, des villageois examinent une affiche ; dans la deuxième, des enseignants ajoutent des chiffres à des affiches similaires et dans la troisième, des fonctionnaires choisissent des modèles d’interface avec l’aide d’un technicien. Aucune de ces images ne montre à proprement parler quelque chose que l’on pourrait qualifier de « technologie de pointe ». Elles représentent pourtant chacune une étape d’un projet innovant et insolite.

Un projet qui a introduit des innovations technologiques dans la vie des citoyens et incite les fonctionnaires à être à l’écoute de ces citoyens et de répondre à leurs attentes.

Il s’agit d’Allô, École ! une plateforme éducative mobile financée par l’Agence belge de développement et mise en œuvre par le ministère de l’éducation nationale de la République démocratique du Congo (RDC), avec l’aide de la Banque mondiale.

À l’heure actuelle, cette plateforme offre trois fonctionnalités :

Elle diffuse des messages du ministère auprès des services déconcentrésdes enseignants, des directeurs d’établissement scolaire et des parents d’élèves. Des messages oraux (indispensables aux parents analphabètes) et des textos annoncent par exemple la prochaine distribution de manuels scolaires ou le prélèvement des frais de scolarité. La RDC, dont le territoire immense équivaut à la taille de l’Europe occidentale, possède une infrastructure routière extrêmement limitée qui complique la communication entre Kinshasa, la capitale, et le reste du pays. Surfant sur la vague du mobile, dont la pénétration sur le marché local ne cesse d’augmenter, cette plateforme permet de gagner du temps et de réduire les distances en interconnectant toutes les parties prenantes du secteur éducatif.

Elle améliore la gouvernance et réalise des sondages en envoyant de petits questionnaires et gère rapidement les réponses. Le ministère peut par exemple, envoyer un message à ses services déconcentrés pour fournir les nouveaux barèmes nationaux des frais de scolarité à appliquer à la prochaine rentrée et réclamer un accusé de réception. Comme elles sont enregistrées sur la plateforme, les réponses ont valeur officielle et dissuadent certains fonctionnaires de surfacturer les parents. Autre exemple : l’administration centrale peut effectuer une enquête auprès des directeurs d’établissement pour comparer le nombre d’élèves au nombre de manuels disponibles. L’analyse des données recueillies permet de mieux cibler les politiques publiques et les actions sur le terrain.

Elle permet d’échanger avec les parents au sujet de l’éducation de leurs enfants. Par exemple, en recoupant les informations obtenues auprès du directeur d’établissement concernant les manuels scolaires, avec les réponses fournies directement par les parents sur l’utilisation de ces manuels dans la salle de classe de leur enfant, le ministère peut entreprendre des actions pour remédier à un éventuel problème.

Mais est-ce facile de faire fonctionner une plateforme mobile de communication et de responsabilisation ? Allons fouiner un peu dans les coulisses de la mise en œuvre de ce type de projet. Il s’agit en fait d’une pièce en plusieurs actes, qui exige une certaine dose d’art et de science, avec au final un meilleur système éducatif lorsque le rideau se lève !

Acte 1. La technologie. Il faut tout d’abord trouver un organisme ayant déjà développé et utilisé une technologie adéquate, pour ensuite l’adapter aux utilisateurs et la rendre la plus intuitive possible. Dans le cas de la plateforme Allô, École ! il fallait concevoir une interface et des icônes attrayantes et faciles à utiliser par les fonctionnaires congolais. L’autre étape importante, qui peut paraître simple mais qui ne l’étaient pas du tout dans le cas de notre projet en RDC, est de démarcher les opérateurs de téléphonie mobile pour négocier un accord et obtenir un numéro abrégé et gratuit qui facilite les communications (d’où le chiffre 178 que vous voyez dans l’une des photos). Tout cela vous semble difficile ? Nous le pensions aussi… mais cette étape s’est avérée être la plus facile. Les étapes institutionnelles étant bien plus compliquées et demandant une attention particulière.

Acte 2. La vulgarisation. Chaque établissement scolaire sélectionné dans la phase expérimentale reçoit un numéro de plateforme à trois chiffres, comme celui que vous voyez dans la photo qui montre un enseignant écrivant sur l’affiche. Puisque la phase expérimentale comporte un essai contrôlé randomisé (ECR), les établissements de traitement reçoivent une visite de la part d’une ONG, un jeu d’affiches, et une démonstration de la technologie sur un appareil de base. Des messages portant sur l’absentéisme des enseignants, la disponibilité des manuels scolaires etc. sont enregistrés dans les quatre langues nationales. On a aussi « pimenté » l’enregistrement en faisant appel à des voix de vedettes nationales afin d’inciter les parents à se servir de la plateforme (comment un parent peut-il résister au message de son idole, l’entraîneur de l’équipe nationale de foot, lui demandant de participer à cette plateforme ?)

Tout est déjà bouclé ? On l’a presque cru ! Au cours des quatre premiers mois de mise en œuvre du projet, le service de communications du ministère a reçu 8 000 appels à travers la plateforme Allô, École ! Les parents faisaient état d’un manque de manuels scolaires, du non-respect des normes de construction des établissements scolaires, et de l’absentéisme enseignant. Les gestionnaires de la plateforme ont envoyé systématiquement des messages de remerciement et des promesses de suivi. Mais après avoir effectué deux ou trois investigations ponctuelles, on s’est rendu compte qu’il fallait une étape de plus. Car le ministère, qui avait voulu créer cette plateforme pour se rapprocher des citoyens, n’avait pas encore les capacités nécessaires pour être réactif. Il était content d’être entré dans l’ère des « nouvelles technologies », mais devait à présent repenser son organisation institutionnelle pour pouvoir en profiter. Il lui fallait une « trame » qui « lie » les différents éléments de la pièce en un tout interconnecté et performant. Nous retournons donc dans les coulisses…

Acte 3. Le personnage secret. Nous n’avons rien à cacher… mais nous essayons, dans une situation complètement inédite, de renforcer et de « normaliser » les capacités de réactivité du ministère. Dans cette optique, le ministre a nommé un directeur général très respecté au poste de coordinateur de la plateforme Allô, École ! Ensuite, on a recruté de jeunes consultants pour travailler dans le nouveau service clientèle de chaque département pendant six mois, afin d’aider les fonctionnaires normalement en charge de cela à se familiariser avec cette nouvelle technologie et à prendre confiance en eux. Enfin, on a élaboré des protocoles et testé les différentes fonctionnalités mentionnées plus haut. Petit à petit, la plateforme a fait partie intégrante du quotidien du ministère.

Bon, alors, récapitulons. Les premières enquêtes sont envoyées, les questionnaires remplis par les parents sont en cours de traitement… le ministère obtient en temps réel des informations concernant la situation sur le terrain et s’est adapté pour pouvoir y réagir rapidement. Il est à priori temps de sonner les trois coups et de lever le rideau.

Avons-nous terminé ? 

Eh bien non, car il faut comprendre qu’il s’agit en fait d’un chantier perpétuel. La plateforme Allô, École ! doit constamment s’adapter à un contexte qui ne cesse d’évoluer.

Les premiers résultats des tests de résistance de cette plateforme sont tout de même encourageants : malgré la détérioration de la situation budgétaire du ministère, la plateforme a été modifiée et ses fonctionnalités élargies. La plateforme Allô, École ! s’est intégrée dans un environnement qui évolue et n’est pas restée figée dans le temps.

Nous vous invitons d’ailleurs à suivre son évolution en écoutant régulièrement nos futurs podcasts au cours desquels les différents acteurs partageront la manière dont ils ont vécu la mise en œuvre de ce projet.

Maria Amelina est une Spécialiste du groupe gouvernance de la Banque mondiale. Elle travaille actuellement sur les pays d’Afrique centrale et orientale se concentrant sur la Amelinagouvernance du secteur particulier dans les paramètres fragiles. Dans sa carrière à la Banque mondiale Maria Amelina a travaillé sur les questions de décentralisation, développement local, axée sur la gouvernance et la responsabilisation. Elle a dirigé des études opérationnels et analytiques en Europe centrale, des opérations innovantes en matière d’engagement civique et de budgets participatifs. Plus récemment, elle se concentre sur les aspects analytiques et opérationnels de l’utilisation des TIC pour améliorer la transparence et la responsabilité de la prestation des services. Maria Amelina est titulaire d’un doctorat de la Fletcher School of Law et de la diplomatie, administré conjointement par Harvard et Tufts.

 

Comment lutter contre les discriminations ?

 

Le Défenseur des droits veille au respect des droits et libertés de toute personne installée sur le territoire français et des français de l’étranger. La lutte contre les discriminations et la promotion de l’égalité sont un de ses cinq domaines de compétence. Pour faire respecter les droits, l’institution du Défenseur des droits dispose de nombreux moyens d’action. Elle peut être saisie directement par toute personne (adulte et enfant) qui s’estime lésée.

Le Défenseur des droits, une autorité indépendante 

Le Défenseur des droits est la seule autorité administrative indépendante inscrite dans la Constitution. Il peut être sollicité sur les cinq domaines suivants : la défense et la promotion des droits de l’enfant, les relations des usagers avec les services publics, la lutte contre les discriminations (handicap, origine, âge, sexe, etc) et la promotion de l’égalité ou encore la déontologie de la sécurité si l’on estime avoir été victime d’un comportement inadapté de la part de professionnels de la sécurité (police, gendarmerie, services privés de sécurité, etc), et enfin l’orientation et la protection des lanceurs d’alerte.

En matière de discrimination, il existe de nombreux critères de discrimination définis par la Loi. Le Défenseur des droits a pour mission de rétablir les personnes dans leur droit. Par exemple, il peut être sollicité par une personne âgée à qui sa banque refuse un prêt, par un parent dont l’enfant handicapé ne peut pas être inscrit aux activités périscolaires ou à la cantine, ou un demandeur d’emploi qui se voit refusé un poste à cause de son origine ou de son lieu de résidence… 

Toute personne peut saisir directement le Défenseur des droits

En tant que victime de discrimination ou d’une rupture d’égalité dans l’accès aux droits, il est possible de saisir le Défenseur des droits directement en ligne sur le site Internet du Défenseur des Droits ou par courrier postal au siège parisien de l’institution Défenseur des droits, Libre réponse 71120, 75342 Paris cedex 07. Près de 500 délégués du Défenseur des droits sont présents sur l’ensemble du territoire national, en métropole et Outre-mer et assurent une permanence publique, sur rendez-vous, chaque semaine, dans une maison de justice et du droit, une préfecture ou une mairie. Soit le délégué sera en mesure de trouver une solution par la voie de la médiation, soit il sollicitera le siège pour être appuyé ou pour lui transmettre le dossier s’il est très complexe.

Des pouvoirs d’enquête qui reposent sur le principe du contradictoire

L’action du Défenseur des droits repose sur le principe du contradictoire. Quand ils sont saisis, ses services mènent une enquête auprès du réclamant et du mis en cause pour réunir tous les éléments de preuve et rendre une décision impartiale. L’institution peut éventuellement recourir au testing dans le cas d’une discrimination pour vérifier que ce que le réclamant et le mis en cause déclarent est fondé. Le Défenseur des droits dispose de plusieurs moyens d’action : proposer un règlement amiable, formuler, après enquête, des recommandations individuelles ou générales (celles-ci sont adressées au ministère concerné, à une branche professionnelle) demander des poursuites disciplinaires, présenter des observations devant les tribunaux et proposer des réformes législatives ou règlementaires.

Le Défenseur des droits et ses équipes ne sont pas des juges, ils pratiquent essentiellement la médiation. Leur mission est de rétablir les droits d’une personne en faisant respecter le droit entre une personne et une institution, une entreprise, un service public ou une administration.

Faire connaître l’accès aux droits

Pour faire connaître leurs droits et assurer la promotion de l’égalité des personnes, le Défenseur des droits s’entoure de comités d’entente et de liaison qui sont des groupes de dialogue, de réflexion et de travail. Dans ces comités, sont présents des représentants d’associations œuvrant dans les domaines du handicap, des droits LGBT, de l’accès au logement, de la santé, ou de l’égalité femmes hommes, mais aussi des professions ou des intermédiaires de l’emploi. Le Défenseur mène également régulièrement des campagnes de communication grand public. Enfin, l’institution produit de nombreux documents pédagogiques, disponibles sur son site Internet ou dans ses permanences.

Les 500 délégués sur le terrain contribuent également à faire connaître le rôle du Défenseur des droits.

Enfin, chaque année, le Défenseur des droits remet, au Président la République et aux Présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, un rapport annuel d’activité qui fait le point sur son action et ses prises de position ainsi qu’un rapport consacré aux droits de l’enfant. Il est aussi régulièrement auditionné par les différentes commissions des deux Assemblées.

Dans son dernier rapport annuel, rendu public en février 2016, le Défenseur des droits a constaté que l’accès aux droits est insuffisant dans notre pays, en raison d’un manque d’information sur les droits, d’une opacité de la loi, d’un certain retrait du service public et d’une réduction des fonctions d’accueil, d’orientation et d’assistance au profit de procédures numérisées. 40 % des saisines du Défenseur des droits sont des réclamations concernant les organismes sociaux, qui sont considérés par les usagers comme de plus en plus difficilement accessibles. Dans le cadre de l’enquête nationale réalisée par le Défenseur des droits « Accès aux droits – Relations des usagers avec les services publics », 54 % des personnes interrogées ont expérimenté dans les cinq dernières années des difficultés pour résoudre un problème avec une administration ou un service public. Si le Défenseur des droits est une vigie dans le respect des droits fondamentaux, les fonctionnaires et agents publics sont aussi garants de l’accessibilité de tous à ces droits et de l’égalité de traitement.

World Economic Forum – Germany has way more industrial robots than the US, but they haven’t caused job losses – Written by Jill Petzinger, and published in collaboration with Quartz.

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The rise of the robots, coming first for our jobs, then may be our lives, is a growing concern in today’s increasingly automated world. Just today (Oct. 10), the World Bank chief said the world is on a “crash course” to automate millions of jobs. But a recent report from Germany paints a less dramatic picture: Europe’s strongest economy and manufacturing powerhouse has quadrupled the amount of industrial robots it has installed in the last 20 years, without causing human redundancies.

In 1994, Germany installed almost two industrial robots per thousand workers, four times as many as in the US. By 2014, there were 7.6 robots per thousand German workers, compared to 1.6 in the US. In the country’s thriving auto industry, 60–100 additional robots were installed per thousand workers in 2014, compared to 1994.

Researchers from the Universities of Würzburg, Mannheim, and the Düsseldorf Heinrich-Heine University examined 20 years of employment data to figure out how much of an effect the growth of industrial manufacturing has had on the German labor market.

They found that despite the significant growth in the use of robots, they hadn’t made any dent in aggregate German employment. “Once industry structures and demographics are taken into account, we find effects close to zero,” the researchers said in the report.

Robots are changing career dynamics

While industrial robots haven’t reduced the total number of jobs in the German economy, the study found that on average one robot replaces two manufacturing jobs. Between 1994 and 2014, roughly 275,000 full-time manufacturing jobs were not created because of robots.

“It’s not like jobs were destroyed, in the sense that a manufacturing robot is installed and then the workers are fired because of the robots—that never really happened in Germany,” study co-author Jens Südekum, from Düsseldorf Institute for Competition Economics, told Quartz. “What happened instead is that in industries where they had more robots, they just created fewer jobs for entrants.”

“In a sense the robots blocked the entry into manufacturing jobs.” “Typically around 25% of young labor market workers went into manufacturing and the rest did something else, and now more workers have immediately started in the service sector—so in a sense the robots blocked the entry into manufacturing jobs.”

The study also found that those who are already in jobs where they were more exposed to automation, were significantly more likely to keep their jobs, though some ended up doing different roles from before. The big downside for some medium-skilled workers, who did manual, routine work, was that it meant taking pay cuts.

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“This is where these wage results come in, what we find is that no one was really fired because of a robot, but many swallowed wage cuts. And this has mostly affected medium-skilled workers who did manual routine tasks.” Around 75% of manufacturing workers are medium skilled, and the wage cuts have so far been moderate, he says.

“The robots really fueled inequality.” But Germany hasn’t got it perfect. One core reason for why Germans haven’t been fired in favor of robot, is the country’s famously powerful unions and work councils, which have are often keen to accept flexible wages on behalf of workers, to maintain high employment levels.

“Unions of course have a very strong say in wage setting in Germany,” Südekum says. “It’s known that they are more willing than unions in other countries to accept wage cuts to ensure jobs are secured.”

While robots have increased productivity and profits, and not driven people into unemployment (yet), they haven’t been good news for blue collar workers in Germany.

“The robots really fueled inequality, because they benefitted the wages of highly skilled people—like managers and scientists, people with university education—they even gained higher wages because of the robots, but the bulk of medium-skilled production workers suffered.”

World Economic Forum – A history of the battle for economic supremacy – Written by Jeff Desjardins, Founder and editor of Visual Capitalist, in collaboration with Visual Capitalist.

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Long before the invention of modern day maps or gunpowder, the planet’s major powers were already duking it out for economic and geopolitical supremacy.

Today’s chart tells that story in the simplest terms possible. By showing the changing share of the global economy for each country from 1 AD until now, it compares economic productivity over a mind-boggling time period.

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Originally published in a research letter by Michael Cembalest of JP Morgan, we’ve updated it based on the most recent data and projections from the IMF. If you like, you can still find the original chart (which goes to 2008) at The Atlantic. It’s also worth noting that the original source for all the data up until 2008 is from the late Angus Maddison, a famous economic historian that published estimateson population, GDP, and other figures going back to Roman times.

A MAJOR CAVEAT

If you looked at the chart in any depth, you probably noticed a big problem with it. The time periods between data points aren’t equal – in fact, they are not close at all.

The first gap on the x-axis is 1,000 years and the second is 500 years. Then, as we get closer to modernity, the chart uses mostly 10 year intervals. Changing the scale like this is a big data visualization “no no”, as rightly pointed out in a blog post by The Economist.

While we completely agree, we have a made an exception in this case. Why? Because getting good economic data from the early 20th century is already difficult enough – and so trying to find data in regular intervals before then seems like a fool’s errand. Likewise, a stacked bar chart with different years also doesn’t really do this story justice.

We encountered similar historical data issues in our Richest People of Human History graphic, and at the end of the day decided it was primarily for fun. Like today’s chart, it has its share of imperfections – but ultimately, it provides a great amount of context and serves as a conversation starter.

OUR INTERPRETATION

Caveats aside, there are many stories that materialize from this simple chart. They include the colossal impact of the Industrial Revolution on the West, as well as the momentum behind the re-emergence of Asia.

But there’s one other story that ties it all together: the exponential rate of human economic growth that occurred over the last century.

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For thousands of years, economic progress was largely linear and linked to population growth. Without machines or technological innovations, one person could only produce so much with their time and resources.

More recently, innovations in technology and energy allowed the “hockey stick” effect to come into play.

It happened in Western Europe and North America first, and now it’s happening in other parts of the world. As this technological playing field evens, economies like China and India – traditionally some of the largest economies throughout history – are now making their big comeback.

World Economic Forum – Sweden is on its way to becoming a cashless society – Written by Alex Gray,Formative Content

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Cash is on its way out in Sweden.

Between 2007 and 2015, cash in circulation decreased by nearly 15%.

And between 2010 and 2015, the number of cash payments in shops almost halved, from 39% to 20%.

At the same time, electronic payments have surged. Ninety-five per cent of Swedes have access to a debit or credit card, and made an average of 290 card payments a year in 2015. That’s well above the EU average, at 104 card payments per year.

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What’s behind the change?

There are a number of reasons Sweden is becoming a cashless society. The birthplace of Skype and Spotify, Sweden is known as a high-tech and innovative country, so it’s no surprise that Swedes are embracing digital payments.

The majority of the Swedish population have smartphones and tablets and are happy to use them for financial transactions.

In addition, cash is expensive for banks, and so, according to the Swedish national bank, Riksbank, financial institutions are just as keen as consumers to switch from cash to electronic payments. There are fewer large banks, which means that cooperation on payments is relatively straightforward.

Swedish society is also characterized by a high level of confidence in the suppliers of payment services, which makes people more willing to embrace technology.

Electronic payments are booming

The wave of ecommerce in recent years, coupled with the advent of contactless cards and payment apps, means it’s easier than ever to pay in seconds, simply by waving your smartphone over a terminal.

Worldwide, non-cash transactions reached 433.1 billion in 2015, a growth of 11.2%. The US led the way, followed by the Eurozone and China, according to Capgemini and BNP Paribas’ latest World Payments Report.

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Consultants at McKinsey predict global payments revenues will grow from $1.8 trillion in 2014 to $2.2 trillion in 2020.

Singapore, the Netherlands and France join Sweden as some of the least cash-reliant countries in the world.

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Where cash is still king

That said, cash still forms an important part of the world economy.

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Africa, Latin America and emerging Asia-Pacific still rely heavily on traditional money. Many poorer regions have to contend with a lack of cashless infrastructure, such as slow or non-existent internet access. In some areas, large numbers of people work outside the formal economy, where paper money still rules.

Cash may be on its way out in Sweden, but Riksbank says that “an entirely cashless society is still a long way off”.

World Economic Forum – You’re more likely to achieve the American dream if you live in Denmark – Written by Kate Pickett, Professor of Epidemiology, Department of Health Sciences, University of York and Richard Wilkinson, Honorary Visiting Professor of Social Epidemiology, University of York,  published in collaboration with The Conversation.

 

American dream

If moving forward is the goal, it’s a not a good policy to stand still. Yet we hear little from the government about solutions to Britain’s poor record on social mobility. Earlier this year both the current administration and its predecessors were roundly condemned for their failure to make any headway.

Research has repeatedly shown the clear link between high levels of income inequality and low levels of social mobility. This graph, from our book The Spirit Level shows that far from being the land of opportunity, the US has very low social mobility. You’re much more likely to achieve the “American dream” if you live in Denmark.

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British social mobility is damaged by the UK’s high income inequality. Economists have argued that young people from low income families are less likely to invest in their own human capital development (their education) in more unequal societies. Young people are more likely to drop out of high school in more unequal US states or to be NEET (Not in Education, Employment or Training) in more unequal rich countries. Average educational performance on maths and literacy tests is lower in more unequal countries.

It isn’t that young people in unequal societies lack aspirations. In fact, they are more likely to aspire to success. The sad thing is they are less likely to achieve it.

But the ways in which inequality hampers social mobility go far beyond educational involvement and attainment. In unequal societies, more parents will have mental illness or problems with drugs and alcohol. They will be more likely to be burdened by debt and long working hours, adding stress to family life. More young women will have babies as teenagers, more young men will be involved in violence.

Yet if we really tackle inequality, we can expect not only improvements in social mobility but in many other problems at the same time. It’s not enough to focus on educational fixes for social immobility, nor even on poverty reduction and raising the minimum wage. We need to tackle inequality itself, and that includes changing the culture of runaway salaries and bonuses at the top of the income distribution.

For a long time this has felt like an insurmountable challenge, but reducing inequality within and between all countries is now one of the 17 United Nations Sustainable Development Goals (SDGs), to which the UK is a signatory.

There are targets and indicators to monitor progress on reducing inequality and the should be held government accountable for this. Unicef recently reported that the UK ranks 13th among rich countries in meeting the SDGs for children. But it ranked 34th on the hunger goal, and 31st on decent work and economic growth.

As the fifth biggest economy in the world (based on GDP per capita), Britain should be doing better for all its children and young people.

The June report by the Social Mobility Commission concluded that most public policy to improve social mobility under prime ministers Tony Blair, Gordon Brown, David Cameron and Theresa May either failed to improve the situation – or demonstrably made things worse.

Suggested improvements included cross departmental government strategy, ten-year targets for long term change, and a social mobility “test” for all new relevant public policy. It also recommended that public spending be redistributed to address geographical, wealth and generational inequalities. And it advised government coalitions with local councils, communities and employers to create a national effort to improve social mobility.

So far as they go, applying these “lessons” could indeed be helpful. But specific policy recommendations to address social mobility will not reduce the income and wealth inequalities which are at its root.

Appetite for change

So, is there a mandate for change? On the same day as the depressing news about a lack of progress on social mobility, the British Social Attitudes Surveyreleased its annual findings. The results suggested that the public are in favour of progressive change. As many as 48% of people surveyed support higher tax and more public spending, up from 32% at the start of austerity in 2010.

Support for spending on benefits for disabled people is up to 67%, compared with 53% in 2010. And the proportion of people believing benefits claimants were “fiddling” the system dropped to 22% – the lowest level in 30 years. The proportion of the population who thought that government should redistribute income rich to poor was up to 42%, compared to 28% who disagreed. This is a strong mandate for reducing income inequality and ending austerity.

The evidence which shows the damage caused by socioeconomic inequality is mounting. The UK government risks being on the wrong side of history if it continues to fail to address the divide – and condemn us all to its devastating impact.

« Le travail est l’avenir de l’homme » de Nicolas Bouzou – Économiste et chroniqueur à l’Express- Edition de l’Observatoire

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C’est une ode au travail, l’auteur pointe du doigt l’irrationalité qui est mise en avant par les tenants de la fin du travail ou sa raréfaction ou le revenu universel. Le travail pour lui est profondément humain. Les animaux ne travaillent pas, ils vivent, cherchent de la nourriture, jouent et dorment, mais ils ne construisent pas un monde différent de la nature.

Le travail est le propre de la condition humaine, il évolue avec nous. Nous construisons et fabriquons des objets qui vont nous accompagner dans la transformation du monde. Ce qui explique que le travail change car notre besoin aussi change.

Ceux qui parlent de la fin du travail construisent et confortent leurs idées sur l’étude de 2013 menée par Carl Frey et Michael Osborne de  l’Université d’Oxford, selon la quelle 47% des emplois seront automatisés à l’horizon de 2034 aux états unis, tout en faisant remarquer que ce sont les emplois routiniers qui sont les premiers concernés ce que les économistes dénommaient « le progrès technique biaisé ». Les propos de JimYongKim directeur de la Banque Mondiale ciblant les pays nouvellement industrialisés et concluant que les deux tiers des emplois pourraient être détruits à cause de l’automatisation.ont aussi apporté de l’eau à leurs moulins. Force est de constater que les évolutions technologiques récentes comme l’intelligence artificielle conjuguées avec  une accumulation de données sans précédent(le big data) permettent d’automatiser des métiers moins routiniers qui concernent les classes moyennes. Ce ne sont plus les métiers d’en bas qui sont visés mais ceux du milieu. Cependant un peu de précaution est nécessaire, il suffirait que la création d’emploi nouveau puisse compenser la perte des anciens métiers, ce qui laisserait dire que théoriquement la destruction des emplois routiniers n’impactent pas sur le chômage et n’est pas un problème macro économique. Une politique économique saine doit libérer les créations d’emplois et non entraver les destructions. Les économistes du travail ont tendance à dire que la destruction des emplois constitue un signe de bonne santé économique et de progrès.

Cette étude oxfordienne fut elle de qualité, toutefois, elle entretien une confusion entre taches et métier. La technologie peut avoir trois conséquences sur le travail :

  • – Elle peut remplacer totalement un emploi, parce qu’elle l’automatise. C’est le cas des liftiers aux états unis depuis les années 1950.
  • Elle peut faire disparaitre des tâches à l’intérieur d’un métier qui survit, les secrétaires ne font plus de sténographie mais organise des agendas, accueillent des clients et s’occupent de l’administration générale, on les appelle des office managers. Les concierges n’ouvrent plus la porte des immeubles mais veillent à entretenir un climat de vie agréable, ce qu’aucune technologie ne fera jamais.
  • Elle peut faire disparaître un produit et les métiers qui lui sont associés, l’automobile a tué les métiers liés aux fiacres et l’électricité a signé la mort des allumeurs de réverbères. Il n’existe plus de fabricants de machines à écrire. C’est le cœur de la théorie schumpétérienne de la destruction créatrice.

L’histoire nous montre que la majorité des emplois ne sont que partiellement automatisables. L’étude de McKinsey Global Institute sur 46 pays représentant 80% de la force de travail mondiale a trouvé  que moins de 5% étaient susceptible d’être entièrement automatisés et que 60% comprenaient des tâches automatisables. Quand le remplacement par la machine est total, le nombre d’emploi dans la profession diminue mécaniquement, ainsi les poinçonneurs et les lavandières ont totalement disparu de nos villes. Ce n’est pas le cas, lorsque seule une partie des taches est remplacée par l’automatisation. L’emploi peut diminuer ou augmenter, ainsi l’introduction du métier à tisser n’a pas réduit le nombre de tisserands au XIXème siècle. L’automatisation permet des gains de productivité qui permettent de baisser les prix, exemple les vêtements. Une demande élastique au prix, entraîne une augmentation de la demande, la technologie permet d’attirer des nouveaux consommateurs et l’activité se développe entraînant l’ouverture de nouvelles usines et magasins.

L’auteur

Nicolas Bouzou.jpgNicolas Bouzou, est un essayiste français libéral spécialisé dans l’économie. Il est diplômé de l’université Paris-Dauphine et a un master de finance de l’IEP de Paris. Il a été pendant six ans analyste en chef de l’institut de prévisions Xerfi. Il a depuis 2006 fondé sa propre entreprise, Asterès, une société d’analyse économique et de conseil.

 

 

World Economic Forum – These countries have the most positive influence on the world – Written by Keith Breene, Formative Content

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The idea of the United States as a “shining city upon a hill” is most closely associated with President Ronald Reagan but has been used by politicians since the country’s earliest days.

The founding founders wanted America to be a beacon of freedom and democracy that would light the way for the rest of the world.

But it seems the brightness of that light has faded of late, with a new survey showing a significant and sudden drop in the number of people around the world who see the United States as having a positive influence.

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A new Ipsos MORI poll of 18,000 respondents across 25 nations shows that only 40% think the US has a positive influence on the world stage. That’s less than China at 49% and not far ahead of Russia at 35%.

The US ‘approval’ rating has dropped by 24 percentage points since last year’s survey.

Canada is seen as setting the best example with 81% of respondents saying it has a positive influence on world affairs. Australia and Germany complete the top three.

In Europe, amid the turmoil of Brexit, the EU and the United Kingdom are both seen as having a positive influence by 57% of respondents. While that’s the same result as last year for the EU, the UK’s rating has dropped by 10 points.

Israel and Iran are at the bottom of the ranking with only 32% and 21% of people respectively viewing their global influence in a positive light.

Ipsos MORI also asked about international organisations are when they are included in the results, it becomes clear that reputational damage is not confined to nation states.

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Image: IPSOS Mori

While the United Nations ranks 4th, it has dropped 9 points since last year.

The World Bank and IMF have both experienced a 7 point drop in approval but still sit ahead of China and the United States.

 

Institut Montaigne  – Comment va l’Italie ? Trois questions à Andrea Montanino –  jeudi 14 septembre 2017 publié dans  Europe / Monde

 

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Membre fondateur de l’Union européenne, l’Italie, rencontre depuis quelques années des bouleversements aussi bien économiques et que politiques qui interrogent sur son rôle actuel dans la construction européenne. Andrea Montanino, économiste italien et membre de l’Atlantic Council, revient, pour l’Institut Montaigne, sur l’état de son pays.

La question économique figure parmi les principales préoccupations des Italiens. Quels sont les différents clivages politiques de ce point de vue ? 

Le premier élément à retenir est que, depuis l’entrée en vigueur de l’euro, les principaux partis italiens ont défendu des positions relativement convergentes sur la politique économique. Les gouvernements successifs ont tous poursuivi la double ambition de préserver la bonne santé des finances publiques tout en maintenant la dette souveraine en dessous des 3 %, tel que fixé par le Traité de Maastricht. Ils ont également tenté de donner plus de flexibilité au marché du travail et de réformer l’administration pour en améliorer l’efficacité. Enfin, les gouvernements ont mis en place des réformes des retraites dont l’objectif était de maintenir la stabilité à long terme des finances publiques.
S’agissant maintenant des autres forces politiques, les plus petites comme les extrêmes, plus aucune ne remet l’euro en question. Si le Mouvement 5 étoiles et la Ligue du Nord ont pu se montrer critiques à l’égard de l’Union européenne, ça n’est, selon moi, plus un sujet aujourd’hui. La prochaine campagne électorale se concentrera ainsi sur des problèmes sociaux, tels que le choix des politiques à mettre en œuvre en faveur des populations les plus vulnérables. De ce point de vue, les partis de gauche ont des positions très tranchées.
La fiscalité sera aussi une question clé. Si le Parti démocrate et Forza Italias’accordent sur les réductions d’impôts, le Parti démocrate se montre plus déterminé à maintenir le déficit public à un taux bas et souhaite, en conséquence, réduire les dépenses publiques. Le centre-droit n’a, quant à lui, pas présenté de politique de dépenses particulière, un comportement loin d’être surprenant de la part d’un parti conservateur. L’agenda économique du Mouvement 5 étoiles se concentre majoritairement sur deux éléments : le « coût de la politique », ce qui revient à cibler les salaires des parlementaires, et l’instauration d’un revenu minimum pour chaque Italien. A ce jour, la mise en œuvre de ces mesures n’a pas été détaillée. La création d’un revenu minimum universel pourrait constituer une question sensible, notamment si elle s’appliquait aux migrants résidant sur le territoire italien.
Pour conclure, je ne vois pas, dans les cinq derniers gouvernements (y compris celui de Berlusconi), de différences notables sur le discours et sur le fond. C’est davantage dans leur capacité à mettre en place leurs politiques qu’ils se différencient. Le centre-gauche et le centre-droit ont, certes, plus d’expérience au gouvernement et donc plus de pratique, mais tout repose finalement sur la personnalité des leaders. On observe ainsi une forme de continuité dans les politiques économiques italiennes et il ne faut donc pas s’attendre à de grandes différences dans les programmes électoraux, à l’exception du Mouvement 5 étoiles, la Ligue du Nord et les parties à gauche du Parti démocrate.

Comment expliquer l’amélioration de la situation économique en Italie ?

Cette amélioration s’explique par plusieurs raisons, endogènes autant qu’exogènes. S’agissant tout d’abord des raisons exogènes, la politique monétaire actuelle de la Banque centrale européenne permet aux secteurs privé et souverain d’emprunter à des taux bas. La situation globale de l’économie européenne, qui progresse, contribue également à améliorer l’économie italienne.
S’agissant maintenant des facteurs endogènes, si l’on a observé, pendant une longue période, un niveau d’investissement privé très bas, la dynamique est en train de changer. Le secteur privé recommence à investir, contribuant ainsi à la reprise économique du pays. Et si ce sont les investissements, davantage que les lois, qui sont à l’origine de la création d’emplois, la réforme du marché du travail permet d’assurer des fondations solides et crée un contexte favorable à la croissance.
Les exportations italiennes sont par ailleurs très performantes, tout particulièrement dans un contexte marqué par un euro faible. Si la récente appréciation de l’euro peut pénaliser les exportations, les entreprises italiennes demeurent compétitives. Ainsi, l’augmentation des investissements privés et le contexte d’un euro faible permettent d’expliquer l’amélioration de l’économie italienne.
Enfin, la consommation des ménages reprend. Les banques ont en effet concédé davantage de crédits, du fait d’une confiance et d’une stabilité retrouvées dans le secteur bancaire. En conséquence, la consommation des ménages a augmenté.

Pensez-vous que l’Italie pourrait être le point de départ d’une nouvelle crise de la dette souveraine européenne ?

Étant donnée la situation actuelle de l’économie européenne, ma réponse est non. La dette souveraine italienne est gérable, comme elle l’a été par le passé. Le refinancement n’est pas non plus pas un problème, même dans un contexte de taux d’intérêt plus élevés, une fois la politique monétaire normalisée. Tant que nous ne sommes pas témoins d’une nouvelle crise mondiale ou européenne, qui pourrait entraîner une perte de confiance en l’Europe, je ne vois aucun risque à ce que l’Italie soit le point de départ d’une nouvelle crise de la dette souveraine.
Le véritable défi en Italie est celui de la croissance économique, fortement pénalisée par le fardeau que représente la dette. Pour financer sa dette, l’Italie dépense environ 17 milliards d’euros d’intérêts par an ; des fonds qui auraient pu être réinjectés dans l’économie ou utilisés pour réduire les impôts. C’est donc bien la dette souveraine qui handicape aujourd’hui l’économie italienne.

Tenez bon, Emmanuel – par Roger Talpaert 07/09/17 à 14:45 – Mise à jour à 14:44 Source: Le Vif

Mon âge (plus de deux fois le vôtre) suffit, j’espère, pour me faire pardonner ce ton familier à l’égard d’un chef d’État. Car c’est ainsi que s’exprime au mieux l’émoi de qui a vécu ‘4O-’45, avec ses prémisses, et voit resurgir en force les mêmes démons, moins d’un siècle plus tard. Pas uniquement dans votre beau pays, mais dans toute l’Europe et bien au-delà.

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Ce n’est pas pour les quelques années – au mieux – qu’il me reste à vivre que je me fais du souci. Mais pour les générations à venir, celles de nos enfants, petits-enfants et leur descendance qui se verraient précipitées – malencontreusement – dans des calamités pires que celles que nous avons vécues. Ignorant les leçons d’un passé auquel ils croient devoir s’accrocher. Mais d’une façon suicidaire, troquant devoir de mémoire sacré, contre nationalisme étroit, néfaste.

Dans l’immédiat après-guerre d’aucuns déjà se déclaraient « citoyen du monde ». Noble rêve. Moi-même, avec nombre de jeunes, allions manifester, à Strasbourg, pour les Etats Unis d’Europe : pas de salut en dehors d’une Union, au moins européenne, souveraine. Les temps n’étaient pas mûrs, manifestement. Ils ne le sont pas encore tout à fait, malgré de réels progrès. Ils risquent d’être bientôt pourris, si nous n’y prenons garde.

L’Union Européenne est née de la peur de l’ogre soviétique et de l’énorme désir de mieux vivre des populations européennes dévastées par le crash des années 30, la guerre et la décolonisation. Quelques grands politiques et une multitude de dirigeants moins connus, mais tout aussi dévoués ont su patauger infatigablement à travers une inextricable mangrove : intérêts souvent légitimes, mais divergents (à court terme), compromis honnêtes comme arguments mensongers, menaces et promesses (mal ou pas tenues), mouvements dits populaires ….. Pour déboucher, dans la tourmente et par à-coups, sur des solutions jamais parfaites, mais généralement salutaires, salvatrices même. S’est-on jamais demandé honnêtement ce qu’aurait été notre vie sans Union européenne ?

Alors que les dangers qui nous guettent ne sont sûrement pas moins graves qu’il y a 60 ans ! Le « gendarme du monde », qui nous a effectivement par deux fois sauvés de la barbarie, se livre à un « reality-show » à l’issue incertaine ; l’impérialisme des tsars est apparemment de retour, stimulé par le succès de quelques coups tordus ; la Chine impériale, tapie dans son coin, attend son heure et on ne sait trop de quoi elle rêve ; l’Afrique, espoir de l’humanité, est en plein dans ses douleurs d’enfantement. Et chaque semaine, ou presque, apporte son lot d’agissements néfastes, de-ci de-là.

Et l’Europe, pendant tant de siècles coeur et moteur de l’humanité, resterait morcelée, empêtrée dans de ridicules discussions de terroir, incapable de peser sur l’avenir du monde et même d’assurer le bien-être de ses populations malgré des trésors de talent et de ressources ? Faute d’une gouvernance européenne efficace portée par de solides structures démocratiques . Tout cela au nom d’une histoire (le plus souvent savamment triturée) qu’il faut certes cultiver, mais s’interdire de projeter inchangée dans le futur. Car « l’avenir n’est pas donné, c’est le temps des choses à faire » (Bertrand de Jouvenel).

Je ne détaille pas ici ce que je pense être nécessaire pour « booster » la locomotive européenne : parlement vraiment représentatif, président élu directement et gouvernement responsable devant ce parlement, ressources propres, etc. Mais une chose est certaine : l’hypothèque britannique étant levée (à regret, malgré tout), seule une impulsion commune de la France et de l’Allemagne mènera au salut, aussi difficile que cela puisse être.

Intégrer des situations, attentes et priorités souvent (à court terme) divergentes au profit d’un bien (j’allais dire d’une survie) qu’on peut avoir du mal à visualiser requiert un solide « statesmanship ». Vous-même et le probable leadership outre-Rhin n’en manquez pas, me semble-t-il . Ni d’ailleurs les dirigeants dans la plupart des états constituants de l’Union, même si certains ont actuellement des gros problèmes en interne et quelques-uns font tache.

Dans l’Hexagone ce n’est pas un long fleuve tranquille tous les jours non plus. Je ne m’autoriserai aucun commentaire sur le chemin que vous avez choisi pour les affaires de la France, sauf à dire que je le crois juste. Mais pour le bien de l’Europe – et j’ose même dire du monde – vous devez réussir !

Sondages, instruments techniques utiles, mais agités comme des chiffons rouges dans l’arène, scandales parfois inventés de toutes pièces ou honteusement grossis, matraquage médiatique démesuré, menace de désordres publics, déficit d’expérience dans les structures, ténacité des mythes gauche droite…j’en passe et des meilleurs. Rien ne devrait empêcher, dans votre robuste démocratie, une saine lutte, jusqu’aux extrêmes, pour que triomphe finalement la conquête d’un avenir meilleur – ou même d’un avenir tout court. Pour l’Europe entière. Conquête pacifique, cette fois.

Bonne chance, Monsieur le Président vous tiendrez bon, j’en suis sûr!